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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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de subdivisions, de cantons, qu’on appe<strong>la</strong> en <strong>la</strong>tin des pagi (au singulier pagus), <strong>et</strong><br />

qui pouvaient être assez vastes, puisque <strong>la</strong> cité des Helvètes, équiva<strong>la</strong>nt aux<br />

deux tiers au moins de <strong>la</strong> Suisse actuelle, n’en comptait pas plus de quatre.<br />

C’étaient des peup<strong>la</strong>des dont l’association avait constitué <strong>la</strong> cité, mais qui<br />

n’avaient pas pour ce<strong>la</strong> dépouillé leur individualité ni abdiqué toute initiative. Les<br />

pagi des Arvernes formaient des corps distincts dans l’armée de Vercingétorix.<br />

Ceux des Morins se partagèrent sur <strong>la</strong> conduite à tenir envers César. Les uns lui<br />

envoyèrent des députés pour protester de leur soumission. Les autres<br />

s’abstinrent. Deux pagi des Helvètes se séparèrent du corps de <strong>la</strong> nation pour<br />

faire cause commune avec les Cimbres <strong>et</strong> les Teutons contre les Romains. Les<br />

Insubres, les Vertamacori, dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> cisalpine, passaient pour être détachés<br />

d’un pagus des Éduens <strong>et</strong> des Voconces1.<br />

[CHUTE DE LA ROYAUTÉ] <strong>La</strong> forme du gouvernement, autrefois monarchique, ne<br />

l’était plus que par exception dans les temps qui précédèrent <strong>la</strong> conquête<br />

<strong>romaine</strong>. Sur cinquante chefs environ nommés dans les Commentaires, huit le<br />

sont avec le titre de roi, <strong>et</strong> sur ces huit il y a trois usurpateurs. De c<strong>et</strong>te ancienne<br />

royauté le seul type connu est <strong>la</strong> royauté arverne. Elle était entourée d’un grand<br />

éc<strong>la</strong>t <strong>et</strong> soutenue par <strong>la</strong> faveur popu<strong>la</strong>ire. Le roi Luern est qualifié de démagogue<br />

par Posidonius. Ce n’est donc pas <strong>la</strong> démocratie qui a renversé ce régime <strong>et</strong><br />

profité de sa chute. C<strong>et</strong>te révolution a été en <strong>Gaule</strong>, comme ailleurs, l’œuvre de<br />

l’aristocratie.<br />

[LES MAGISTRATS. LE VERGOBRET] <strong>La</strong> cité est gouvernée par des magistrats. C’est<br />

le mot employé par César. Il implique une autorité temporaire issue de l’élection.<br />

Il y a des magistrats inférieurs <strong>et</strong> un autre p<strong>la</strong>cé au-dessus. Le magistrat<br />

suprême s’appelle Vergobr<strong>et</strong> chez les Éduens, les Lexoviens, les Santons, <strong>et</strong> sans<br />

doute encore chez d’autres peuples. Nous n’avons quelques données que sur le<br />

Vergobr<strong>et</strong> des Éduens. Il était élu pour un an <strong>et</strong> <strong>la</strong> constitution fixait avec<br />

beaucoup de minutie les formalités de son élection. Elle devait se faire en un jour<br />

<strong>et</strong> dans un lieu déterminés, sous <strong>la</strong> présidence du Vergobr<strong>et</strong> sortant. Au cas où <strong>la</strong><br />

cité se trouvait privée de magistrats, l’élection était procurée par les prêtres.<br />

C<strong>et</strong>te circonstance est <strong>la</strong> seule où nous saisissions l’intervention des druides dans<br />

un acte politique.<br />

Strabon nous apprend que chaque cité avait, en cas de guerre, indépendamment<br />

du magistrat ordinaire, un général élu par <strong>la</strong> multitude. On verra plus loin ce qu’il<br />

faut penser de c<strong>et</strong>te élection popu<strong>la</strong>ire2. Mais le fait en lui-même, à savoir <strong>la</strong><br />

distinction entre le commandement militaire <strong>et</strong> le pouvoir civil, est confirmé, en<br />

ce qui concerne le Vergobr<strong>et</strong> Éduen, par une règle que rapporte César. Il lui était<br />

interdit de sortir du territoire de <strong>la</strong> cité. Il ne pouvait par conséquent faire<br />

campagne. En 51 av. J.-C., c’est Convictolitavis qui est Vergobr<strong>et</strong>, <strong>et</strong> c’est<br />

Litavicus qui est à <strong>la</strong> tête de l’armée. César attribue au Vergobr<strong>et</strong> le droit de vie<br />

<strong>et</strong> de mort, ce qui veut dire qu’il exerçait <strong>la</strong> justice criminelle. Le mot Vergobr<strong>et</strong><br />

parait avoir le sens de justicier.<br />

[LE PRINCIPAT] Il est question plusieurs fois de personnages qui occupent ou se<br />

disputent le principat, <strong>la</strong> primauté. II ne s’agit pas de <strong>la</strong> magistrature suprême.<br />

Éporédorix <strong>et</strong> Viridomar se disputent le principat chez les Éduens, tout en<br />

poussant chacun leur candidat pour le poste de Vergobr<strong>et</strong>. Il y a un princeps <strong>et</strong><br />

plusieurs principes. Ces derniers, dont il n’est pas possible de fixer le nombre,<br />

1 Sur les pagi voir 2e partie, liv. I, chap. II, § 2, 3 <strong>et</strong> 6.<br />

2 § 5.

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