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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Cernunnos nous apparaît donc comme une des images les mieux caractérisées<br />

du Dispater gaulois. Nous connaissons un Jupiter Cernunnos patron d’un collège<br />

funéraire, à l’époque <strong>romaine</strong>.<br />

[MERCURE] <strong>La</strong> grande divinité des Gaulois, au dire de César, était Mercure. Il<br />

l’était avant <strong>la</strong> conquête <strong>et</strong> il l’est resté depuis, aussi cher à son peuple sous son<br />

enveloppe <strong>romaine</strong> qu’au temps où il gardait intacte sa physionomie celtique.<br />

Inscriptions votives, offrandes <strong>et</strong> statues de toute taille <strong>et</strong> de tout prix, depuis<br />

l’argile jusqu’à l’argent massif, nos pères l’ont comblé de leurs dons. Ils lui ont<br />

dressé des temples sur tous les points de leur territoire, le plus souvent dans les<br />

hauts lieux qu’il avait en particulière affection, sur les cimes des Vosges, du<br />

Morvan, de l’Auvergne. Son souvenir est inscrit sur <strong>notre</strong> carte, de l’Est à l’Ouest<br />

<strong>et</strong> du Nord au Midi, dans les noms de Mercurey, Mercœur, Mercueil, Mirecourt,<br />

<strong>et</strong>c. <strong>La</strong> colline de Montmartre à Paris a été le mont de Mercure. Toutefois, c’est<br />

au centre de <strong>la</strong> France que ce culte à été le plus florissant <strong>et</strong> a <strong>la</strong>issé le plus de<br />

traces. C’est là, au somm<strong>et</strong> du Puy-de-Dôme, que s’éleva sous Auguste le plus<br />

fameux entre les sanctuaires du dieu, le temple du Mercure Arverne, célèbre<br />

dans toute <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> pour ses proportions, ses richesses <strong>et</strong> l’affluence de ses<br />

fidèles.<br />

[MERCURE ET CERNUNNOS] Dans Mercure César ne voit que le patron du<br />

commerce <strong>et</strong> des arts utiles. Mais le dieu favori des Gaulois répondait à une<br />

conception plus <strong>la</strong>rge. Le Mercure gallo-romain n’est le plus souvent qu’une<br />

contrefaçon du type c<strong>la</strong>ssique. Sa vraie physionomie apparaît sur les monuments<br />

où nous le voyons aux prises avec Cernunnos. Tantôt il frappe le dieu lui-même,<br />

tantôt, à sa p<strong>la</strong>ce, le serpent à tête de bélier. Vainqueur il lui dérobe ses<br />

attributs. Bêtes rampantes <strong>et</strong> cornues, souterraines <strong>et</strong> nocturnes, tout le cortège<br />

des animaux malfaisants, dompté désormais, s’attache à ses pas <strong>et</strong> vient orner<br />

son triomphe. Sous ses doigts magiques, les armes même du mauvais esprit<br />

sont devenues des sources de bienfaits. <strong>La</strong> corne arrachée dans le combat s’est<br />

changée en corne d’abondance, comme celle d’Achéloüs entre les mains<br />

d’Hercule. A côté de ces attributs par droit de conquête il en a qui lui<br />

appartiennent <strong>et</strong> qui expriment sa nature propre, <strong>la</strong> massue, instrument de ses<br />

exploits, le coq dont <strong>la</strong> voix annonce le r<strong>et</strong>our de l’aurore, les oiseaux qui p<strong>la</strong>nent<br />

dans le ciel. Le Mercure qui se révèle ici n’est plus seulement le dieu mercantile<br />

des Romains. C’est le frère de l’Hermès grec, le champion du jour qui disperse<br />

l’armée des étoiles. C’est une de ces innombrables figures, chères à toute<br />

mythologie, en qui se résume le grand drame du monde physique <strong>et</strong> moral, <strong>la</strong><br />

victoire toujours disputée <strong>et</strong> toujours reconquise de <strong>la</strong> lumière sur les ténèbres <strong>et</strong><br />

du bien sur le mal.<br />

[LE DIEU LUG] On a cru r<strong>et</strong>rouver le nom du Mercure gaulois dans celui du dieu<br />

ir<strong>la</strong>ndais Lug. Par malheur le nom de Lug, très fréquent dans <strong>la</strong> toponymie<br />

celtique, n’est associé dans aucune inscription à celui de Mercure. L’hypothèse<br />

n’en reste pas moins p<strong>la</strong>usible, tant sont frappantes les ressemb<strong>la</strong>nces entre les<br />

deux mythes. Lug, pour l’Ir<strong>la</strong>nde chrétienne, n’est plus qu’un héros, à <strong>la</strong> fois<br />

guerrier <strong>et</strong> pacifique qui, par<strong>la</strong> guerre, assure <strong>la</strong> paix. Mais <strong>la</strong> légende humaine<br />

est un refl<strong>et</strong> de <strong>la</strong> légende divine. Le dualisme, qui se <strong>la</strong>isse entrevoir dans<br />

l’iconographie gauloise, s’accuse n<strong>et</strong>tement dans <strong>la</strong> mythologie ir<strong>la</strong>ndaise, par <strong>la</strong><br />

lutte entre Lug <strong>et</strong> Ba<strong>la</strong>r, dieu de <strong>la</strong> mort, fils de Buar-Ainech, le dieu au visage de<br />

vache, avec ses compagnons à tête de chèvre. Buar-Ainech a, outre Ba<strong>la</strong>r, deux<br />

fils qui agissent de concert avec leur aîné <strong>et</strong> peuvent être considérés avec lui<br />

comme trois incarnations nouvelles de leur père. Ceci expliquerait <strong>la</strong> forme<br />

tricéphale qui est souvent celle du Buar-Ainech gaulois, Cernunnos. Elle n’est

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