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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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maintenant desséchés, de Toulouse une quantité d’or que l’on supposa provenir<br />

du pil<strong>la</strong>ge de Delphes, <strong>et</strong> c’est <strong>la</strong> tourbe des marais qui a fourni à nos<br />

archéologues leur plus riche butin. Grégoire de Tours, qui écrivait à <strong>la</strong> fin du vie<br />

siècle ap. J.-C., mentionne un <strong>la</strong>c du Gévaudan où les habitants venaient en<br />

foule apporter leurs offrandes. <strong>La</strong> prédication chrétienne s’est usée contre ces<br />

habitudes invétérées. Les fontaines sont restées un but de pèlerinage où les<br />

chapelles chrétiennes ont remp<strong>la</strong>cé les sanctuaires gaulois.<br />

[CULTE DES ARBRES] <strong>La</strong> confiance des Romains dans l’efficacité de l’hydrothérapie<br />

a contribué pour beaucoup à <strong>la</strong> vogue persistante de ce culte sous l’Empire.<br />

L’adoration des arbres s’exprime moins souvent dans les inscriptions. Les seules<br />

divinités sylvestres dont nous ayons connaissance sont celles dont <strong>la</strong><br />

personnalité s’était amplifiée, le dieu Vosegus, les déesses Abnoba, Arduinna,<br />

génies des Vosges, de <strong>la</strong> Forêt-Noire, des Ardennes. Ce culte, comme le<br />

précédent, a <strong>la</strong>issé des survivances qui, elles aussi, ont bravé les défenses de<br />

l’Église, réduite à sanctifier, par son intervention, les rites qu’elle avait proscrits.<br />

L’image de <strong>la</strong> Vierge, p<strong>la</strong>cée au creux des arbres, purifia les cérémonies<br />

païennes. C’est au fond du bois des Chênes, à l’ombre des hêtres, sous les<br />

couronnes suspendues aux branches par <strong>la</strong> piété des p<strong>et</strong>its enfants, que Jeanne<br />

berça ses rêveries <strong>et</strong> prit conscience de sa mission.<br />

[LA CUEILLETTE DU GUI] Une pratique qui rentre dans le même ordre d’idées <strong>et</strong><br />

dont le sens a été étrangement travesti, c’est <strong>la</strong> cueill<strong>et</strong>te du gui sur le chêne. Il<br />

n’y a pas là autre chose qu’un épisode du culte rendu aux p<strong>la</strong>ntes. Car, si l’arbre<br />

était divin, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte, avec ses vertus médicinales, ne l’était pas moins. Les plus<br />

rares étaient les plus appréciées. Le pouvoir qu’on leur prêtait était en raison du<br />

miracle de leur production. Comme le trèfle à quatre feuilles, le gui poussant sur<br />

le chêne parait en dehors des conditions ordinaires de <strong>la</strong> nature. Le caractère<br />

merveilleux de c<strong>et</strong>te apparition explique <strong>la</strong> cérémonie pompeuse à <strong>la</strong>quelle elle<br />

donnait lieu, l’immo<strong>la</strong>tion des victimes, <strong>la</strong> robe b<strong>la</strong>nche <strong>et</strong> <strong>la</strong> faucille d’or des<br />

Druides. Rien de surprenant non plus si l’on attendait pour c<strong>et</strong>te solennité le<br />

premier jour du mois lunaire. On sait <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion établie de tout temps entre<br />

les phases de <strong>la</strong> lune <strong>et</strong> les phénomènes terrestres.<br />

[LES DÉESSES MÈRES] Parmi les divinités familières il faut p<strong>la</strong>cer au premier rang<br />

celles que les Gallo-romains ont appelées les Dames ou les Mères, matronae,<br />

matres, matrae. Ce culte, qui est général, paraît néanmoins avoir été plus<br />

répandu dans le Sud-Est <strong>et</strong> dans le Centre. Il a passé de là, à l’époque <strong>romaine</strong>,<br />

dans <strong>la</strong> vallée du Rhin. C’est un culte de p<strong>et</strong>ites gens, entré profondément dans<br />

l’âme popu<strong>la</strong>ire. Il a peuplé nos musées d’inscriptions, de bas-reliefs, de terres<br />

cuites. Les déesses mères sont vêtues de longues robes <strong>et</strong> assises ordinairement<br />

dans de grands fauteuils. Leur visage est bienveil<strong>la</strong>nt, leur attitude paisible <strong>et</strong><br />

grave. Elles tiennent sur leurs genoux ou dans leurs mains des corbeilles de<br />

fleurs, des cornes d’abondance, des enfants nouveau-nés. Ce sont des déesses<br />

tuté<strong>la</strong>ires qui dispensent <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>iennent le don de <strong>la</strong> vie. Elles protègent les<br />

familles, les domaines, souvent des groupes plus étendus, des cités, des<br />

provinces, des nations. On les r<strong>et</strong>rouve au Moyen âge avec une physionomie un<br />

peu altérée <strong>et</strong> assombrie par les préventions du christianisme vainqueur contre<br />

les dieux détrônés. Un trait qui les caractérise dans l’antiquité, c’est qu’elles vont<br />

presque toujours trois par trois, comme les Parques des Grecs, comme les<br />

Nornes des Scandinaves. C’est ainsi qu’apparaissent encore les Fées dans nos<br />

légendes françaises. Le nom de fade ou de fée est emprunté aux Fatae <strong>la</strong>tines,<br />

mais <strong>la</strong> confusion entre ces divinités <strong>et</strong> les déesses mères des Gaulois est le<br />

résultat du mé<strong>la</strong>nge qui s’est opéré entre les deux mythologies.

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