La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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sur le littoral de <strong>la</strong> Manche, entre <strong>la</strong> Rance <strong>et</strong> <strong>la</strong> Seine, à un système secondaire<br />
qui a passé de là sur <strong>la</strong> côte orientale de <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne, pour faire r<strong>et</strong>our ensuite à<br />
<strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> du Nord <strong>et</strong> s’y ramifier sous des formes diverses. Les Belges étaient<br />
donc en rapport avec les Br<strong>et</strong>ons plus qu’avec les Gaulois, <strong>et</strong> par là se trouve<br />
confirmé ce que César nous apprend de <strong>la</strong> ligne de démarcation entre <strong>la</strong> Celtique<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> Belgique. <strong>La</strong> monnaie, arrivée dans c<strong>et</strong>te dernière contrée, y prit, surtout à<br />
l’Est, un aspect tout à fait barbare. Elle s’y développa aussi très tardivement. Les<br />
générations enfouies dans les tombeaux de <strong>la</strong> Champagne ne <strong>la</strong> connaissaient<br />
pas encore. Les légendes en <strong>la</strong>tin sont une autre preuve qu’elle ne fit pas son<br />
apparition beaucoup avant <strong>la</strong> conquête <strong>romaine</strong>.<br />
[IMITATIONS DE LA MONNAIE ROMAINE] Nous abordons ici une nouvelle phase du<br />
monnayage gaulois. L’influence <strong>romaine</strong>, définitivement installée dans le Sud-<br />
Est, vers 120 av. J.-C., ne pouvait manquer de se substituer à celle des villes<br />
grecques. Elle se traduit par l’imitation du denier d’argent, par l’addition d’une<br />
légende <strong>la</strong>tine à <strong>la</strong> légende grecque, <strong>et</strong> enfin par l’exclusion de celle-ci. Les<br />
copies du denier d’argent, après avoir circulé dans <strong>la</strong> vallée du Rhône, firent le<br />
tour de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. <strong>La</strong> fabrication même des monnaies d’or s’en trouva<br />
transformée. Elles inspirèrent aussi celle des monnaies de bronze qui se<br />
multiplièrent à <strong>la</strong> fin de l’indépendance. Le système romain était prépondérant au<br />
temps de César <strong>et</strong> il le resta à plus forte raison après lui, dans <strong>la</strong> période,<br />
d’ailleurs très courte, où se maintint, sous <strong>la</strong> domination de Rome, le monnayage<br />
autonome.<br />
[DÉCADENCE DU MONNAYAGE GAULOIS] Les numismates ont noté <strong>la</strong><br />
dégénérescence progressive du monnayage gaulois à mesure qu’on se rapproche<br />
de l’ère chrétienne, <strong>et</strong> par là il faut entendre, non pas seulement l’altération des<br />
types, mais l’abaissement du titre. Les pièces d’or ne sont plus à <strong>la</strong> longue qu’un<br />
alliage où le cuivre entre pour <strong>la</strong> plus forte part. Les pièces d’argent ne sont plus<br />
qu’une sorte de billon. Les faits de ce genre n’ont pas un intérêt exclusivement<br />
économique. Ils attestent le plus souvent un trouble profond dans l’existence<br />
nationale. <strong>La</strong> décadence monétaire de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> a toute <strong>la</strong> valeur d’un symptôme.<br />
Elle <strong>la</strong>isse entrevoir <strong>la</strong> décadence politique qui prépare les voies à <strong>la</strong> conquête<br />
étrangère.<br />
II. - LA RELIGION1<br />
[MOYENS D’INFORMATION] NOUS sommes obligés ici d’anticiper sur les<br />
événements. Nous saurions bien peu de chose en eff<strong>et</strong> sur <strong>la</strong> religion des Gaulois<br />
si, aux renseignements fournis par les historiens pour <strong>la</strong> période de<br />
l’indépendance, nous ne pouvions ajouter le témoignage des monuments<br />
épigraphiques <strong>et</strong> figurés, contemporains de <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong>. Les Gaulois,<br />
semb<strong>la</strong>bles en ce<strong>la</strong> aux Pé<strong>la</strong>sges <strong>et</strong> en général aux plus anciens peuples de<br />
l’Europe, n’éprouvaient pas le besoin de se représenter leurs dieux sous des<br />
1 SOURCES. Le texte capital, <strong>et</strong> le seul développé, est celui de César, Guerre des <strong>Gaule</strong>s, VI, 13-24.<br />
OUVRAGES À CONSULTER. Dom Martin, <strong>La</strong> religion des Gaulois, 1727. Gaidoz, Esquisse de <strong>la</strong> religion des<br />
Gaulois, 1879. D’Arbois de Jubainville, Introduction à l’étude de <strong>la</strong> littérature celtique, 1883. Le cycle<br />
mythologique ir<strong>la</strong>ndais, 1884. Mowat, Remarques sur les inscriptions antiques de Paris, Bull<strong>et</strong>in épigraphique,<br />
1881 <strong>et</strong> 1882. Monceaux, Le grand temple du Puy-de-Dôme, Revue historique, 1888. S. Reinach, Description<br />
raisonnée du musée de Saint-Germain, Bronzes figurés, 1894. Bertrand, <strong>La</strong> religion des Gaulois, 1897. Allmer,<br />
Revue épigraphique. Voir notamment, à partir de 1894, Les dieux de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> celtique. Revue archéologique,<br />
Revue celtique, Revue de l’histoire des religions, <strong>et</strong>c. John Rhys, Lectures on the origin and growth of religion<br />
as illustrated by Celtic Heathendom, 1888. Roscher, Ausführliches Lexicon der griechischen und römischen<br />
Mythologie, en publication depuis 1884.