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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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<strong>La</strong> monnaie gauloise procède de plusieurs foyers dont le plus ancien est<br />

Marseille.<br />

[COURANT MASSALIOTE] <strong>La</strong> colonie phocéenne faisait partie, au milieu du Ve siècle<br />

av. J.-C., d’une association monétaire embrassant des villes de l’Asie Mineure, de<br />

<strong>la</strong> Grèce, de l’Italie, <strong>et</strong> dont les pièces, frappées sur un modèle semb<strong>la</strong>ble,<br />

avaient cours sur tout le littoral méditerranéen. Les monnaies massaliotes furent<br />

les premières qui s’imposèrent à l’imitation des Gaulois. Les copies qu’elles<br />

suscitèrent se répandirent sur les deux versants des Alpes, dans <strong>la</strong> vallée du Pô<br />

<strong>et</strong> dans <strong>la</strong> vallée du Rhône.<br />

[COURANT DE RHODA] Une autre influence s’exerça sur le Sud-Ouest, celle de<br />

Rhoda. Rhoda était en re<strong>la</strong>tions suivies avec <strong>la</strong> Sicile. Sa monnaie, imitée par les<br />

Syracusains entre 317 <strong>et</strong> 218 av. J.-C., puis par les Carthaginois, envahit<br />

l’Espagne grâce à ces derniers <strong>et</strong>, par les mêmes intermédiaires, reflua sur<br />

l’Aquitaine. Lorsque Annibal, en 220 av. J.-C., prépara sa marche sur l’Italie, ce<br />

furent les drachmes de Rhoda qui lui ach<strong>et</strong>èrent les sympathies au delà des<br />

Pyrénées. On peut dater de c<strong>et</strong>te époque l’extension, sinon <strong>la</strong> naissance, du<br />

monnayage dans ces régions. Des Volsques Tectosages <strong>et</strong> Arécomiques il gagna<br />

les Rutènes <strong>et</strong> les Cadurques. Toute c<strong>et</strong>te partie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> employa ce<br />

numéraire, où une simple croix finit par remp<strong>la</strong>cer le calice de <strong>la</strong> rose, emblème<br />

par<strong>la</strong>nt de <strong>la</strong> ville de Rhoda. Plus tard, sur les confins où se pénétraient les deux<br />

influences rivales, celles de Rhoda <strong>et</strong> de Marseille, leur combinaison produisit un<br />

système mixte dont elles fournirent, chacune pour sa part, les éléments.<br />

Les Grecs de Marseille <strong>et</strong> de Rhoda avaient l’étalon d’argent. Ce fut donc l’argent<br />

qu’on monnaya dans le sud de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, dans le sud-est <strong>et</strong> dans le sud-ouest.<br />

L’or s’y débita à l’état de lingots. <strong>La</strong> monnaie en bronze, qui parut, vers le ne<br />

siècle av. J.-C., entre les Pyrénées <strong>et</strong> l’Hérault, ne sortit pas de ces limites. Elle<br />

représente un fait purement local, intéressant en ce sens qu’il prouve une fois de<br />

plus les rapports de ces peuples avec <strong>la</strong> Sicile, car ces bronzes étaient copiés sur<br />

ceux d’Agrigente (287-279 av. J.-C.) <strong>et</strong> de Syracuse (275-216).<br />

[LE STATÈRE ET LA MONNAIE ARVERNE] Vers le milieu du IVe siècle av. J.-C.,<br />

l’exploitation des mines de <strong>la</strong> Thrace par Philippe II, roi de Macédoine, j<strong>et</strong>a sur le<br />

marché une grande quantité de statères ou philippes en or, qui pénétrèrent en<br />

<strong>Gaule</strong>, très vraisemb<strong>la</strong>blement par <strong>la</strong> voie du Danube, <strong>et</strong> y donnèrent naissance<br />

à un monnayage nouveau. <strong>La</strong> monnaie d’or, imitée des statères, ne se rencontre<br />

point dans le Midi. Elle eut pour domaine exclusif le Centre <strong>et</strong> le Nord <strong>et</strong> pour<br />

point de départ le pays des Arvernes. On verra plus loin l’importance politique de<br />

ce peuple. Ce qu’il faut noter ici, c’est sa situation au point de vue commercial.<br />

Par lui-même ou par les peuples qui lui étaient soumis, il tenait les deux grandes<br />

voies de transit qui traversaient <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> dont le tracé nous est décrit par<br />

Strabon. L’une, presque entièrement fluviale, remontait le Rhône <strong>et</strong> <strong>la</strong> Saône<br />

pour gagner, par le Morvan, l’Yonne <strong>et</strong> <strong>la</strong> Seine. L’autre, par le P<strong>la</strong>teau Central,<br />

conduisait à Genabum (Orléans), où l’on s’embarquait sur <strong>la</strong> Loire pour arriver au<br />

port des Namnètes (Nantes). Or, les Arvernes, par les Helviens, les Vel<strong>la</strong>ves, les<br />

Ségusiaves, les Allobroges, commandaient le cours du Rhône, <strong>et</strong> quant à <strong>la</strong> voie<br />

de terre, elle passait en plein dans leur pays. C’est par ces deux routes, <strong>et</strong> plus<br />

particulièrement par <strong>la</strong> seconde, que leur monnayage a dû se propager.<br />

[DÉRIVATIONS DE LA MONNAIE ARVERNE] De <strong>la</strong> monnaie arverne dérivent plusieurs<br />

groupes se rattachant de plus ou moins loin au statère macédonien. Le principal<br />

est le groupe armoricain, qui embrasse, outre <strong>la</strong> presqu’île de ce nom, tout le<br />

bassin moyen de <strong>la</strong> Loire avec <strong>la</strong> rive gauche de <strong>la</strong> Seine. Il a donné naissance,

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