La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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d’un emploi exceptionnel. Il n’en existe pas un exemp<strong>la</strong>ire dans nos musées. Les<br />
casques décrits par le même écrivain, avec leurs figures d’oiseaux ou de<br />
quadrupèdes, ne se sont pas r<strong>et</strong>rouvés davantage. Les très rares spécimens<br />
livrés par les fouilles différent complètement de ce modèle. Ils sont d’ailleurs très<br />
ornés <strong>et</strong> ne pouvaient convenir qu’à des chefs. Quant aux casques plus<br />
modestes, simplement surmontés d’une corne, tels qu’on les voit représentés sur<br />
les monnaies de César, sur les sculptures de l’arc d’Orange <strong>et</strong> du mausolée de<br />
Saint-Remy, ils ne se sont encore rencontrés que là, en effigie.<br />
L’arme offensive par excellence était l’épée de fer, non moins ornée que le<br />
bouclier, <strong>et</strong> à peu prés de <strong>la</strong> même manière, avec des clous en corail, des<br />
rainures émaillées, une grande variété dans les fourreaux <strong>et</strong> les poignées. Puis<br />
venaient les flèches, les javelots de toute espèce, le gaesum celtique <strong>et</strong> le pilum<br />
à <strong>la</strong> <strong>romaine</strong>, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>xa, qui était <strong>la</strong> <strong>la</strong>nce ordinaire, le saunium, fer à deux<br />
tranchants, l’un droit, l’autre ondulé qui déchirait les chairs après les avoir<br />
percées <strong>et</strong> <strong>la</strong>issait, en se r<strong>et</strong>irant, d’horribles blessures. Les étendards étaient<br />
des perches avec l’image d’un sanglier au bout. C<strong>et</strong> emblème apparaît sur les<br />
monnaies d’un grand nombre de peuples. Le signal de <strong>la</strong> bataille était donné par<br />
le carnyx, un c<strong>la</strong>iron colossal dont le pavillon était en forme de tète de dragon,<br />
les oreilles droites <strong>et</strong> <strong>la</strong> gueule <strong>la</strong>rgement ouverte.<br />
[CHARS DE GUERRE] Les cim<strong>et</strong>ières de <strong>la</strong> Champagne <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Bourgogne nous ont<br />
livré quelques débris des chars de guerre. Polybe <strong>et</strong> Tite Live signalent c<strong>et</strong> engin<br />
chez les Cisalpins. Posidonius, qui visita <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> transalpine au début du premier<br />
siècle avant <strong>notre</strong> ère, le rencontra dans ce pays. César, qui, cinquante ans<br />
après, n’eut plus occasion de le mentionner sur le continent, le r<strong>et</strong>rouva dans ses<br />
descentes en Br<strong>et</strong>agne. Agrico<strong>la</strong> put l’observer au fond de l’Écosse (84 ap. J.-C.),<br />
<strong>et</strong> c’est encore sur des chars que nous voyons combattre les héros du plus<br />
ancien cycle de l’épopée ir<strong>la</strong>ndaise.<br />
Les chars n’avaient point pour fonction de rompre les rangs de l’ennemi en y<br />
promenant leurs ravages. Ils servaient à j<strong>et</strong>er, le plus rapidement possible, sur<br />
un point donné, une masse de combattants. Ils accouraient comme <strong>la</strong> foudre, en<br />
faisant un bruit formidable. Le guerrier p<strong>la</strong>cé à côté du conducteur engageait<br />
l’action en <strong>la</strong>nçant quelques traits, puis il m<strong>et</strong>tait pied à terre, <strong>et</strong> son compagnon<br />
tâchait de rester à sa portée en cas de r<strong>et</strong>raite. C<strong>et</strong>te manœuvre exigeait un<br />
véhicule d’une extrême légèr<strong>et</strong>é. Les segments de fer, recueillis dans les tombes,<br />
donnent une idée des roues en bois qu’ils protégeaient. Elles étaient, ainsi que <strong>la</strong><br />
caisse, réduites au moindre volume. Il existe plusieurs monnaies <strong>romaine</strong>s<br />
représentant le char des Gaulois. On y voit que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme était une simple<br />
p<strong>la</strong>nche munie d’une ridelle à droite <strong>et</strong> à gauche, ouverte à l’avant <strong>et</strong> à l’arrière,<br />
si bien qu’on sautait sans difficulté pour descendre <strong>et</strong> remonter. Les chars étaient<br />
ornés avec <strong>la</strong> même somptuosité que le reste. Celui du roi des Arvernes, Bituit,<br />
figura à Rome dans le triomphe célébré en 421 av. J.-C. Il était en argent, c’està-dire<br />
sans doute revêtu d’une couche de ce métal.<br />
[MŒURS] Les mœurs étaient restées féroces. Longtemps il fut de règle de couper<br />
sur le champ de bataille les têtes des vaincus. On les suspendait au poitrail des<br />
chevaux pour les clouer ensuite aux portes des maisons. Avec ce<strong>la</strong> on se piquait<br />
de politesse, de générosité. Les <strong>la</strong>rgesses du roi des Arvernes Luern étaient<br />
passées à l’état de légende. Il s’amusait, dit-on, à parcourir les campagnes en<br />
semant du haut de son char des pièces d’or <strong>et</strong> d’argent que <strong>la</strong> foule en courant<br />
ramassait derrière lui. Un jour il s’avisa d’enclore de palissades un espace de 12<br />
stades (2.500 mètres carrés). Il y fit déposer des cuves pleines de boisson <strong>et</strong> des