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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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vil<strong>la</strong>re, Rambervillers, Arnulf curlis, Harcourt. Les noms d’origine germanique<br />

sont plus fréquents dans le Nord <strong>et</strong> le Nord-Est. Ils ne représentent pourtant<br />

qu’une très faible minorité. Ils n’impliquent d’ailleurs aucune différence pour <strong>la</strong><br />

notion même du fundus, restée après <strong>la</strong> chute de l’Empire ce qu’elle avait été<br />

auparavant.<br />

L’identité de nos vil<strong>la</strong>ges avec les fundi gallo-romains est purement<br />

topographique. Le vil<strong>la</strong>ge est sorti du fundus, mais le fundus n’est pas un vil<strong>la</strong>ge.<br />

Il y a plus : le vil<strong>la</strong>ge, au sens moderne du mot, n’est pas une institution<br />

<strong>romaine</strong>. Il n’existe pas plus en <strong>Gaule</strong> qu’en Italie.<br />

[DIFFÉRENCE ENTRE LE VILLAGE ET LE FUNDUS OU LE VICUS] Ce que nous appelons<br />

un vil<strong>la</strong>ge, ce n’est pas une simple agglomération rurale. C’est une division du sol<br />

<strong>et</strong> une commune. En tant que commune, il est tout à fait indépendant de <strong>la</strong> ville<br />

qui sert de chef-lieu. Il fait partie du département dont l’administration réside en<br />

ce chef-lieu, mais il en fait partie au même titre que ce chef-lieu même <strong>et</strong> avec<br />

des droits égaux. Le chef-lieu est une commune, le vil<strong>la</strong>ge en est une autre. En<br />

tant que division du sol, il comprend tout ce qui n’est pas compris dans les<br />

vil<strong>la</strong>ges voisins. Les propriétés privées sont contenues dans les vil<strong>la</strong>ges, <strong>et</strong><br />

jamais les vil<strong>la</strong>ges ne sont contenus dans les propriétés privées.<br />

Ce double caractère est étranger aux agglomérations rurales des Romains. C’est<br />

pourquoi on chercherait en vain dans leur <strong>la</strong>ngue un terme répondant à l’idée<br />

que le vil<strong>la</strong>ge représente aujourd’hui. Celui qui s’en rapproche le plus est le<br />

terme de vicus, qui signifie groupe d’habitations aussi bien dans <strong>la</strong> ville que dans<br />

<strong>la</strong> campagne. Le vicus ne formait pas une commune. L’organisation intérieure<br />

qu’il pouvait se donner n’était que l’ombre d’une organisation communale. <strong>La</strong><br />

seule commune était <strong>la</strong> cité embrassant, avec le chef-lieu, tout le territoire qui<br />

en dépendait. Le vicus n’était pas non plus une division du sol. Les seules<br />

divisions de ce genre étaient <strong>la</strong> cité, <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> cité le pagus, <strong>et</strong> dans le pagus le<br />

fundus. C’est comme appartenant à tel pagus, à tel fundus que les immeubles<br />

étaient inscrits au cadastre. Jamais ils n’étaient inscrits comme appartenant à un<br />

vicus. Il résulte de là que le fundus ne faisait point partie du vicus. Mais le vicus<br />

ou plusieurs vici pouvaient faire partie d’un fundus.<br />

[ABSORPTION DES VICI DANS LES FUNDI] Il y avait deux sortes de vici : ceux qui<br />

étaient composés d’hommes libres <strong>et</strong> de propriétaires, <strong>et</strong> ceux qui ne comptaient<br />

que des tenanciers, engagés dans les liens d’une condition plus ou moins servile.<br />

Les premiers n’étaient point compris dans un fundus. Ils devaient plutôt former<br />

autant de fundi qu’ils comptaient eux-mêmes de propriétaires, à moins que ces<br />

propriétaires ne fussent les copartageants d’un seul <strong>et</strong> même fundus. Mais il ne<br />

semble pas que les vici de c<strong>et</strong>te espèce aient été bien nombreux. Les vil<strong>la</strong>ges<br />

issus notoirement d’un fundus se dénombrent par milliers. <strong>La</strong> proportion des<br />

autres est extrêmement p<strong>et</strong>ite. Encore est-il probable que parmi les vici<br />

composés d’hommes libres, beaucoup ne l’étaient que d’artisans, de marchands.<br />

Ce qu’on peut affirmer, c’est que leur nombre ne fit que décroître au profit des<br />

vici de tenanciers compris dans les domaines. Ce fut <strong>la</strong> conséquence d’une<br />

évolution qui aboutit, vers <strong>la</strong> fin de l’Empire, à <strong>la</strong> prépondérance exclusive de <strong>la</strong><br />

grande propriété.<br />

[LA GRANDE PROPRIÉTÉ] Ce phénomène n’avait rien d’incompatible avec <strong>la</strong><br />

permanence des fundi. Le fundus, on l’a vu, ne perdait pas son individualité pour<br />

se rattacher à un fundus voisin, <strong>et</strong> du reste <strong>la</strong> grande fortune terrienne n’était<br />

pas nécessairement constituée par des possessions contiguës. En <strong>Gaule</strong> celles<br />

des plus riches propriétaires étaient souvent dispersées. Quant à l’étendue des

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