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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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outes conduisant au Nord <strong>et</strong> à l’Ouest : <strong>la</strong> route de Bordeaux par Clermont,<br />

Limoges, Périgueux ; <strong>la</strong> route de <strong>la</strong> Loire par Bourges, Orléans ; <strong>la</strong> route de <strong>la</strong><br />

Seine par Autun, Auxerre, Paris ; <strong>la</strong> route de <strong>la</strong> Manche, qui se détachait de <strong>la</strong><br />

précédente à Auxerre <strong>et</strong> al<strong>la</strong>it par Reims <strong>et</strong> Amiens jusqu’au port de Boulogne ;<br />

les deux routes du Rhin par Besançon, Bâle, Strasbourg <strong>et</strong> par <strong>La</strong>ngres, Toul,<br />

M<strong>et</strong>z, Trèves, Cologne.<br />

[TRÈVES. METZ. BORDEAUX] Trèves, M<strong>et</strong>z, Reims, Orléans étaient des centres<br />

routiers. A Trèves aboutissaient les deux routes de Reims <strong>et</strong> de Lyon. De là aussi<br />

partaient en éventail celles de Mayence <strong>et</strong> de Cologne. A M<strong>et</strong>z se croisait avec <strong>la</strong><br />

route de Lyon-Trèves celle de Reims à Strasbourg, <strong>la</strong> seule qui traversât les<br />

Vosges, à Saverne. Reims commandait les routes du Nord-Ouest, Orléans celles<br />

de l’Ouest <strong>et</strong> du Sud-Ouest. Ces dernières se rencontraient à Bordeaux. De<br />

Bordeaux rayonnaient, avec <strong>la</strong> route qui par l’Auvergne se reliait à Lyon, <strong>la</strong> route<br />

de <strong>la</strong> Belgique par Saintes, Poitiers, Tours, Chartres, Paris, Soissons, Reims, <strong>la</strong><br />

route de l’Espagne par Dax <strong>et</strong> les Pyrénées occidentales, faisant pendant à <strong>la</strong><br />

voie Domitienne, <strong>et</strong> enfin une quatrième route, signalée plus haut, qui se<br />

rattachait à <strong>la</strong> voie Domitienne par le col de Naurouse.<br />

[LES VOIES FLUVIALES] Les voies fluviales étaient très fréquentées. Elles le furent<br />

plus encore, sur le tard, quand <strong>la</strong> décomposition croissante de <strong>la</strong> société gallo<strong>romaine</strong><br />

eut rendu moins sures les routes de terre. Mais elles l’avaient été de<br />

tout temps, <strong>et</strong> l’on sait d’ailleurs que ce mode de circu<strong>la</strong>tion est resté fort en<br />

usage dans <strong>notre</strong> pays à peu près jusqu’à l’établissement de nos voies ferrées.<br />

Déjà Strabon admirait <strong>la</strong> disposition de nos fleuves <strong>et</strong> les facilités qu’ils offraient<br />

pour communiquer entre eux. Il est d’autant plus étonnant que les Romains<br />

n’aient pas eu l’idée de compléter par l’art ce don de <strong>la</strong> nature. Marius avait<br />

dégagé par un canal l’accès du delta rhodanien. Drusus <strong>et</strong> Corbulon exécutèrent<br />

des travaux du même genre aux bouches du Rhin <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Meuse. Mais il y avait<br />

loin de là à un système de canalisation intérieure. <strong>La</strong> seule tentative dans ce<br />

sens fut celle de L. Antistius V<strong>et</strong>us, légat de <strong>la</strong> Germanie supérieure sous Néron.<br />

Il forma le p<strong>la</strong>n de réunir par un canal <strong>la</strong> Saône <strong>et</strong> <strong>la</strong> Moselle, c’est-à-dire <strong>la</strong><br />

Méditerranée <strong>et</strong> l’Océan. Mais ce proj<strong>et</strong>, si digne d’intérêt, échoua devant un<br />

conflit de pouvoirs soulevé par le légat de Belgique1, <strong>et</strong> il ne fut pas repris dans<br />

<strong>la</strong> suite.<br />

[LES CORPORATIONS] L’organisation du travail était corporative dans beaucoup de<br />

ses branches. Il y avait là des habitudes essentiellement <strong>romaine</strong>s qui s’étaient<br />

vite propagées dans les provinces. Les p<strong>et</strong>ites gens aimaient ces groupements<br />

intermédiaires entre <strong>la</strong> vie trop étroite de <strong>la</strong> famille <strong>et</strong> le cercle trop <strong>la</strong>rge de <strong>la</strong><br />

cité ou de l’État. Ils s’y sentaient dans une atmosphère plus intime <strong>et</strong> plus<br />

chaude. Ce monde aristocratique était dur pour les humbles, pour les artisans,<br />

pour tous ceux qui vivaient d’occupations dites serviles, <strong>et</strong> par là on entendait<br />

même le négoce. Ils n’en éprouvaient que plus vivement le besoin de se réunir,<br />

de se serrer les coudes, d’opposer à l’indifférence <strong>et</strong> au dédain <strong>la</strong> force que<br />

donne l’association. Ils ne s’associaient pas dans un esprit de charité, pour<br />

secourir les pauvres <strong>et</strong> les ma<strong>la</strong>des. Il était réservé aux synagogues juives <strong>et</strong> aux<br />

églises chrétiennes de formuler ce nouvel idéal. Mais il n’en régnait pas moins<br />

dans ces corporations, dans ces collèges, un esprit de solidarité, de sympathie<br />

réciproque qui rendait l’existence plus douce. Le gouvernement impérial leur fut<br />

longtemps peu favorable. Il se souvenait du rôle qu’ils avaient joué dans les<br />

1 Tacite, Annales, XIII, 53.

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