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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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[AUTRES VILLES DE LA GAULE] Les villes de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> n’étaient pas toutes dans<br />

des conditions aussi défavorables. Nous en voyons qui étaient situées au milieu<br />

de p<strong>la</strong>ines fertiles, au bord de <strong>la</strong>rges rivières. Les habitants y étaient plus<br />

nombreux <strong>et</strong> les demeures moins incommodes. Avaricum (Bourges), qui passait<br />

aux yeux des Gaulois pour leur plus belle ville, avait meilleur air que Bibracte.<br />

Bibracte même n’a pas été fouillé complètement <strong>et</strong> nous réserve peut-être<br />

quelques surprises. On y a déb<strong>la</strong>yé deux grandes maisons ornées de mosaïques,<br />

<strong>et</strong> très certainement antérieures à <strong>la</strong> conquête, car les seules monnaies qu’on y<br />

ait recueillies sont gauloises. Pourtant un véritable développement de <strong>la</strong> vie<br />

urbaine n’est guère probable chez un peuple qui n’a pas <strong>la</strong>issé un édifice en<br />

pierres de taille. Quand les Bituriges refusèrent, malgré Vercingétorix, de <strong>la</strong>isser<br />

brûler leur ville, sous prétexte qu’elle méritait pour sa splendeur d’échapper à <strong>la</strong><br />

loi commune, c<strong>et</strong>te prétention se comprend de leur part, mais rien ne prouve que<br />

leur admiration naïve ait été partagée par les Romains. Ce que pensaient ces<br />

derniers, Cicéron nous l’apprend quand il dit : Y a-t-il rien de plus <strong>la</strong>id que les<br />

oppida gaulois ?1<br />

[ARCHITECTURE FUNÉRAIRE] L’architecture funéraire présente des variétés.<br />

Pendant que se perpétue, dans <strong>la</strong> région de l’Ouest, <strong>la</strong> tradition des monuments<br />

mégalithiques, attestant par sa permanence <strong>la</strong> fusion des divers éléments de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> l’absorption des Celtes conquérants par <strong>la</strong> masse indigène, nous<br />

voyons surgir, à l’Est, un type de sépulture spécialement gaulois <strong>et</strong> réparti luimême<br />

en deux groupes : l’un, qu’on peut appeler bourguignon ou franc-comtois,<br />

formé par les cim<strong>et</strong>ières d’A<strong>la</strong>ise dans le Doubs, de Gray dans <strong>la</strong> Haute-Saône,<br />

de Semur, de Beaune, de Châtillon-sur-Seine dans <strong>la</strong> Côte-d’Or ; l’autre dont les<br />

principales agglomérations se rencontrent dans <strong>la</strong> Champagne, autour des villes<br />

de Sainte-Menehould, de Châlons, d’Épernay, de Reims. Les tombes du premier<br />

se signalent à l’attention par leur tertre en pierres ou en terre sèche. Les autres<br />

ne s’élèvent pas au-dessus du sol. Mais les différences significatives sont celles<br />

qu’on relève dans le mobilier. C’est l’épée hallstattienne, <strong>la</strong> grande épée de fer<br />

qu’on a recueillie dans les tombes bourguignonnes. C’est l’épée <strong>et</strong> le matériel de<br />

<strong>la</strong> Tène qui décorent les nécropoles de <strong>la</strong> Champagne. Les générations enfouies<br />

dans les vallées de <strong>la</strong> Saône <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Marne ne paraissent donc pas<br />

contemporaines. Les premières appartiennent aux peuples qui, au Ve <strong>et</strong> au IVe<br />

siècle av. J.-C., ont envahi l’Italie <strong>et</strong> se sont avancés, dans <strong>notre</strong> pays, jusqu’à<br />

l’entrée du bassin du Rhône. Les secondes représentent une période plus<br />

récente, marquée dans le nord de <strong>la</strong> France par l’invasion des Belges2.<br />

[L’ART] On a noté plus haut le trait caractéristique de l’art gaulois, <strong>la</strong> prédilection<br />

pour le style géométrique, l’exclusion ou <strong>la</strong> déformation de <strong>la</strong> nature vivante,<br />

animale <strong>et</strong> humaine. Le seul monument qui ne réponde pas à c<strong>et</strong>te définition est<br />

le bas-relief découvert à Entremont3, dans l’enceinte d’un vieil oppidum, à<br />

quelques kilomètres au nord d’Aix en Provence, sur <strong>la</strong> limite des pays c<strong>la</strong>ssiques.<br />

<strong>La</strong> rudesse de l’exécution y est extrême. Les reliefs principaux sont des têtes<br />

1 De provinciis consu<strong>la</strong>ribus, 12.<br />

2 Les deux groupes ne sont pas confinés dans <strong>la</strong> région où ils se trouvent à l’état compact. Le groupe<br />

bourguignon s’étend entre <strong>la</strong> Loire <strong>et</strong> le Jura, <strong>et</strong>, en dehors de nos frontières, sur une aire très veste, entre les<br />

Vosges <strong>et</strong> le Tyrol. Le groupe champenois rayonne sur l’Ile-de-France, sur <strong>la</strong> Normandie <strong>et</strong> même sur <strong>la</strong><br />

Br<strong>et</strong>agne. Il se prolonge à travers l’Allemagne du Nord. Il couvre donc tout le domaine occupé par les Belges,<br />

avant <strong>et</strong> après leur passage sur <strong>la</strong> rive gauche du Rhin. Il existe au milieu des Apennins, à Marzabotto, entre<br />

Pistoia <strong>et</strong> Bologne, une vaste nécropole où certains obj<strong>et</strong>s rappellent très exactement le mobilier des cim<strong>et</strong>ières<br />

de <strong>la</strong> Champagne. Ils proviennent sans doute d’une de ces bandes qui, descendues des Alpes vers le début du<br />

in- siècle av. J.-C., ont rallumé <strong>la</strong> guerre avec Rome.<br />

3 Desjardins, II, p. 112, pl. 1.

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