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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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<strong>La</strong> maçonnerie, toujours indestructible, a varié dans le choix <strong>et</strong> l’agencement des<br />

matériaux. <strong>La</strong> sobre élégance qui caractérise le premier siècle a fait p<strong>la</strong>ce au<br />

décor fastueux <strong>et</strong> surchargé des Sévères, aux massives bâtisses de Constantin.<br />

On peut observer ces transformations dans l’architecture gallo-<strong>romaine</strong>, dans les<br />

édifices restés debout sur <strong>notre</strong> sol <strong>et</strong> dans les fragments conservés par nos<br />

musées.<br />

Les habitations privées, les maisons des riches, à <strong>la</strong> ville <strong>et</strong> à <strong>la</strong> campagne, ne<br />

réservaient pas non plus de surprises à l’étranger. C’était le même p<strong>la</strong>n, les<br />

mêmes dispositions, avec quelques changements rendus nécessaires par <strong>la</strong><br />

différence du climat, des conduits pour le chauffage, un emploi plus fréquent de<br />

<strong>la</strong> vitre. C’était, à l’intérieur, le même mobilier, <strong>la</strong> même décoration, les mêmes<br />

peintures à fresque, les mêmes pavés en mosaïque, les mêmes statues. Mais ici<br />

ce n’était plus Rome qu’on imitait. C’était <strong>la</strong> Grèce dont on suivait les inspirations<br />

<strong>et</strong> les leçons.<br />

[L’ART ET LES ARTISTES GRECS] Inventeurs en architecture, les Romains ne l’ont<br />

été que là. Pour tous les arts dont le seul obj<strong>et</strong> est le beau, ils n’ont jamais cessé<br />

d’être les tributaires des Grecs. L’asservissement des États helléniques n’avait<br />

porté nulle atteinte à <strong>la</strong> suprématie de <strong>la</strong> race en ce domaine. Les écoles<br />

d’Athènes, de Pergame, de Rhodes, d’Alexandrie étaient demeurées l’unique<br />

centre de production, le grand marché où venait s’approvisionner tout l’Occident.<br />

Leur monopole s’affirmait de deux manières, par l’exportation des œuvres <strong>et</strong> par<br />

l’émigration des ouvriers. On ne se bornait pas en eff<strong>et</strong> à des achats à distance.<br />

On vou<strong>la</strong>it aussi que certaines commandes fussent exécutées sur p<strong>la</strong>ce. Les<br />

artistes engagés ne formaient pas nécessairement des établissements fixes. Ils<br />

étaient d’humeur voyageuse <strong>et</strong> se transportaient partout où les attirait <strong>la</strong><br />

promesse ou l’espoir de quelque travail important.<br />

Parmi les œuvres d’art qui furent exécutées en <strong>Gaule</strong>, <strong>la</strong> seule dont nous<br />

connaissions l’histoire est <strong>la</strong> statue colossale du Mercure Arverne. Elle fut confiée<br />

au Grec Zénodore. Il y consacra dix ans. Entre temps il copia, pour le compte du<br />

gouverneur de l’Aquitaine Dubius Avitus, deux coupes attribuées à Ca<strong>la</strong>mis, car il<br />

était aussi habile ciseleur que sculpteur. Quand le Mercure fut achevé <strong>et</strong> qu’il eut<br />

touché de ce fait <strong>la</strong> somme de 400.000 sesterces (100.000 fr.), il fut appelé à<br />

Rome pour y faire <strong>la</strong> statue de Néron. On r<strong>et</strong>rouve <strong>la</strong> main des Grecs dans des<br />

œuvres moins considérables. <strong>La</strong> belle mosaïque de Lillebone porte <strong>la</strong> signature<br />

de T. Senius Felix, citoyen de Pouzzoles. Or, on sait que Pouzzoles <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

Campanie en général étaient dans l’Italie comme une enc<strong>la</strong>ve hellénique. Enfin<br />

des signatures grecques se rencontrent assez souvent sur des poteries gallo<strong>romaine</strong>s.<br />

[ÉCOLES LOCALES] Il n’est pas douteux que des écoles locales ne se soient<br />

fondées sous <strong>la</strong> direction de ces maîtres étrangers. On a découvert à Martres,<br />

non loin de Toulouse, un dépôt de statues dont les plus anciennes datent du Ier<br />

siècle <strong>et</strong> les plus récentes du IIIe ou du IVe. Les raisons pour lesquelles ces<br />

pièces, plus ou moins mutilées, ont été accumulées dans un espace aussi<br />

restreint ne nous apparaissent pas c<strong>la</strong>irement. Il est probable qu’il y avait lé,<br />

dans ce pays riche <strong>et</strong> fertile, beaucoup de vil<strong>la</strong>s somptueusement ornées. Les<br />

images païennes dont elles étaient peuplées ont pu exciter <strong>la</strong> fureur des<br />

chrétiens qui, après les avoir brisées, les auraient enfouies en c<strong>et</strong> endroit, pour<br />

les dérober à tous les regards. On remarque que les marbres employés<br />

proviennent tous des carrières voisines <strong>et</strong> notamment de Saint-Béat, dans <strong>la</strong><br />

Haute-Garonne. Il est donc certain qu’ils ont été taillés sur les lieux mêmes, <strong>et</strong>

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