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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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ichement cultivée. Ainsi sur les quatre interlocuteurs de ce dialogue nous en<br />

trouvons deux qui sont Gaulois.<br />

[L’HELLÉNISME DANS LE SUD-EST. TROGUE POMPÉE] Le bassin méridional du Rhône<br />

était resté, comme <strong>la</strong> Campanie italienne, fortement imprégné d’hellénisme. Par<br />

là doit s’expliquer vraisemb<strong>la</strong>blement le point de vue auquel s’est p<strong>la</strong>cé<br />

l’historien Trogue Pompée. Ce que va<strong>la</strong>it au juste son grand ouvrage, il nous est<br />

difficile de nous en rendre compte, à travers l’abrégé de Justin. Tout ce qu’on en<br />

peut dire, c’est que Pline l’Ancien en parle avec beaucoup d’estime. Nous<br />

pouvons du moins en saisir le p<strong>la</strong>n <strong>et</strong> <strong>la</strong> conception d’ensemble. Chose curieuse,<br />

ce Voconce voit <strong>et</strong> raisonne comme un Grec. Il avait assisté à <strong>la</strong> fondation de<br />

l’Empire. Son père avait été attaché en qualité de secrétaire à <strong>la</strong> personne de<br />

César. Son grand-père avait servi déjà sous Pompée, auquel il dut son nom.<br />

Rome n’en est pas moins à ses yeux comme une dépendance de <strong>la</strong> Grèce. C’est<br />

<strong>la</strong> conquête d’Alexandre, non <strong>la</strong> conquête <strong>romaine</strong>, qui est pour lui le centre <strong>et</strong> le<br />

nœud de l’histoire universelle.<br />

[FAVORINUS] Les mêmes influences formèrent, un pou plus d’un siècle après, le<br />

polygraphe Favorinus, né à Arles <strong>et</strong> aussi foncièrement grec que pouvait l’être un<br />

sophiste d’Athènes ou d’Alexandrie. Il passa de longues années dans le monde<br />

hellénique, <strong>et</strong> de ses nombreux ouvrages pas un seul n’était écrit en <strong>la</strong>tin. Très<br />

en faveur auprès d’Hadrien, très lié avec Hérode Atticus, avec Plutarque, élève<br />

de Dion de Prusa <strong>et</strong> maître d’Aulu-Gelle, il intéresse, moins par lui-même que<br />

comme le parfait représentant de l’érudition de son temps, érudition mesquine <strong>et</strong><br />

stérile, sans profondeur <strong>et</strong> sans portée.<br />

[LE IVe SIÈCLE] <strong>La</strong> littérature gauloise j<strong>et</strong>a longtemps son éc<strong>la</strong>t au dehors. Rome<br />

attirait tout ce qui naissait de beaux esprits au delà des Alpes. C’est au barreau<br />

romain que p<strong>la</strong>idaient nos plus bril<strong>la</strong>nts orateurs. Il en fut autrement au IVe<br />

siècle. Il y eut alors une renaissance politique <strong>et</strong> littéraire dont nos provinces<br />

furent le principal théâtre. Le rôle capital attribué à <strong>notre</strong> pays <strong>et</strong> fièrement<br />

revendiqué par lui dans <strong>la</strong> défense de l’Empire <strong>et</strong> dans ses révolutions<br />

intérieures, <strong>la</strong> présence des empereurs <strong>et</strong> de leur cour, l’activité des universités,<br />

tout ce<strong>la</strong> imprima aux esprits un nouvel é<strong>la</strong>n. Dans le silence à peu près compl<strong>et</strong><br />

de l’Italie, de l’Espagne <strong>et</strong> de l’Afrique, <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> fut vraiment à c<strong>et</strong>te époque <strong>la</strong><br />

maîtresse du chœur <strong>et</strong> elle le resta jusqu’à <strong>la</strong> fin, fidèle, tant qu’elle le put, au<br />

culte (le <strong>la</strong> grandeur <strong>romaine</strong> <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Muse <strong>la</strong>tine. Ce fut le grand siècle de sa<br />

littérature, si toutefois le mot n’est pas trop fort pour des couvres oh se trahit<br />

manifestement <strong>la</strong> faiblesse d’une société épuisée <strong>et</strong> frappée à mort.<br />

[LES PANÉGYRIQUES] Ce fut encore l’éloquence qui bénéficia pour une <strong>la</strong>rge part<br />

de ce regain de vitalité. Nous en avons pour preuve le curieux recueil connu sous<br />

le nom de Panégyriques <strong>la</strong>tins. II contient huit discours qui tous ont été<br />

prononcés en <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong>, sauf un, devant l’Empereur résidant à Trèves, à<br />

l’occasion de quelque fait important ou de quelque date notable du règne,<br />

l’anniversaire de <strong>la</strong> naissance de Maximien, <strong>la</strong> soumission de <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne par<br />

Constance Chlore, les noces de Constantin <strong>et</strong> de Fausta, <strong>la</strong> défaite de Maxence<br />

au pont Milvius, <strong>et</strong>c. Bien que ces discours soient anonymes, il y en a un tout au<br />

moins dont nous pouvons nommer l’auteur. C’est <strong>la</strong> harangue débitée en 297,<br />

devant le gouverneur de <strong>la</strong> première Lyonnaise, sur le forum d’Autun, par le

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