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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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à faire passer les mots avant les choses <strong>et</strong> à tenir moins de compte du fond que<br />

de <strong>la</strong> forme, elle appauvrissait, elle engourdissait les intelligences <strong>et</strong>, quand on<br />

en r<strong>et</strong>rouve les eff<strong>et</strong>s dans les œuvres les plus admirées de ce temps, dans les<br />

discours d’Himérius, dans les panégyriques d’Eumène, dans <strong>la</strong> plupart des<br />

poésies d’Ausone, quand on voit à quel point tout ce<strong>la</strong> est dépourvu de<br />

substance <strong>et</strong> de pensée, on ne sera pas loin d’attribuer à c<strong>et</strong> enseignement une<br />

<strong>la</strong>rge part dans <strong>la</strong> décadence générale <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> ruine de l’Empire.<br />

II. — LA LITTÉRATURE1.<br />

[LA LITTÉRATURE LATINE DANS LA NARBONNAISE] IL faut remonter plus haut,<br />

jusqu’à des jours plus prospères, pour reprendre à son point de départ l’histoire<br />

littéraire de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. <strong>La</strong> littérature <strong>la</strong>tine était dans tout l’éc<strong>la</strong>t de sa maturité<br />

quand nos pères commencèrent à lui fournir leur contingent. <strong>La</strong> Narbonnaise<br />

naturellement donna <strong>la</strong> première. Dès le début elle se mê<strong>la</strong> à <strong>la</strong> vie intellectuelle<br />

de Rome, comme à sa vie politique, avec une merveilleuse activité. Elle n’offrit<br />

pas seulement aux plus fameux auteurs de <strong>la</strong> capitale un public capable de les<br />

goûter, des lecteurs pour Martial, des correspondants pour Pline. Elle leur suscita<br />

de bonne heure, sur son propre sol, des imitateurs <strong>et</strong> des rivaux. Combien,<br />

parmi ces derniers, y avait-il de Gaulois pur sang ? Combien descendaient des<br />

colons romains ? Il est impossible de le déterminer. Trogue Pompée est un<br />

Gaulois authentique. Les renseignements font défaut pour les autres. Mais on<br />

remarque que Domitius Afer <strong>et</strong> Valerius Cato portent le même nom que Domitius<br />

Ahenobarbus <strong>et</strong> Valerius F<strong>la</strong>ccus, proconsuls de <strong>la</strong> Transalpine en 121 <strong>et</strong> en 83<br />

av. J.-C. Or on sait que les provinciaux gratifiés du droit de cité prenaient le nom<br />

du proconsul à qui ils devaient c<strong>et</strong>te faveur. On peut donc supposer qu’ils étaient<br />

tous les deux d’origine gauloise.<br />

[LES POÈTES. TERENTIUS VARRO. CORNELIUS GALLUS. VALERIUS CATO] Sans doute,<br />

les écrivains gaulois n’ont jamais eu, à aucune époque, l’originalité puissante qui<br />

distingue ceux de l’Espagne <strong>et</strong> de l’Afrique. Ils n’ont pas exercé sur les l<strong>et</strong>tres<br />

<strong>la</strong>tines <strong>la</strong> même action. Leurs œuvres, durant les deux premiers siècles, sont<br />

d’ailleurs presque entièrement perdues. Nous ne les connaissons<br />

qu’indirectement <strong>et</strong> d’une manière très insuffisante. Elles sont très variées. <strong>La</strong><br />

<strong>Gaule</strong>, à peine entrée dans <strong>la</strong> carrière, fit preuve d’aptitudes diverses. Elle<br />

produisit un historien dont nous reparlerons <strong>et</strong> qui fut hautement apprécié. Elle<br />

produisit deux poètes d’un réel mérite. Terentius Varron, appelé Atacinus, parce<br />

qu’il était né sur les bords de l’Aude, vécut au siècle d’Auguste. Il traduisit les<br />

Argonautiques d’Apollonius. Il s’essaya dans <strong>la</strong> satire <strong>et</strong> réussit dans l’élégie. Il<br />

aborda l’épopée dans un poème sur <strong>la</strong> guerre des Séquanes, composé en<br />

l’honneur de César. Son contemporain Cornelius Gallus, de Fréjus, doit le<br />

1 SOURCES. Nous ne mentionnons que les auteurs n’appartenant pas à <strong>la</strong> littérature chrétienne. XII Panegyrici<br />

<strong>la</strong>tini, édit. Baehrens, 1874. Ausone, édit. Schenkl, 1883. Rutilius Namatianus, édit. Zumpt, 1840, <strong>et</strong> Baehrens,<br />

Po<strong>et</strong>ae <strong>la</strong>tini minores, V, 1883.<br />

OUVRAGES À CONSULTER. Teuffel, Geschichte der römischen Litteratur, 5e édit., 1890 (traduction française par<br />

Bonnard <strong>et</strong> Pierson, 1879). Histoire littéraire de <strong>la</strong> France par des religieux bénédictins de <strong>la</strong> congrégation de<br />

Saint-Maur, I <strong>et</strong> II, 1733-1785. Ampère, Histoire littéraire de <strong>la</strong> France avant le XIIe siècle, I <strong>et</strong> II, 1889.<br />

Amédée Thierry, Tableau de l’Empire romain, 1868, p. 203 <strong>et</strong> suiv. <strong>La</strong> littérature profane en <strong>Gaule</strong> au IVe<br />

siècle, Revue des Deux Mondes, 1873. Ebert, Histoire générale de <strong>la</strong> littérature du Moyen âge en Occident, trad.<br />

de l’allemand par Aymerie <strong>et</strong> Condamin, I, 1889. Brandt, Eumenius von Augustodunum, 1882. Seeck, Studien<br />

zur Geschichte Dioci<strong>et</strong>ians und Constantine. Die Reden des Eumenius, Jarbücher für c<strong>la</strong>ssische Philologie, 1880.<br />

Boissier, Les rhéteurs gaulois au IVe siècle, Journal des Savants, 1884. <strong>La</strong> fin du paganisme, II, 2e édit., 1894,<br />

p. 49 <strong>et</strong> suiv. Jullian, Ausone <strong>et</strong> son temps, Revue historique, 1891 <strong>et</strong> 1892. Puech, De Paulini No<strong>la</strong>ni<br />

Ausoniique epistutarum commercio, Paris, 1887.

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