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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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politique appliquée un siècle auparavant dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Là aussi, <strong>et</strong> plus<br />

qu’ailleurs, aussitôt après <strong>la</strong> conquête, les écoles s’étaient multipliées. Strabon<br />

signale le fait, avec admiration, dés le règne d’Auguste ou dès les premières<br />

années de Tibère1.<br />

[INTERVENTION DE L’ÉTAT ET DES CITÉS] À ces fondations il est sûr que les<br />

encouragements officiels ne firent pas défaut. Pourtant, si l’État favorisa<br />

l’initiative des cités, s’il <strong>la</strong> sollicita au besoin, il n’entreprit pas d’abord de s’y<br />

substituer. Vespasien le premier imagina de payer les professeurs sur les fonds<br />

publics. Hadrien, Antonin, Alexandre Sévère eurent <strong>la</strong> même pensée. Il nous est<br />

assez difficile de dire au juste en quoi consistaient les mesures prêtées à ces<br />

divers empereurs. Il ressort de l’ensemble des faits que l’État, qui ordonnait ces<br />

dépenses, ne les prenait pas à son compte. Il dota des chaires, en très p<strong>et</strong>it<br />

nombre, dans quelques centres fameux, à Rome, à Athènes, mais pour le reste,<br />

il le <strong>la</strong>issa à <strong>la</strong> charge des municipalités. Ce qui n’avait été d’abord de leur part<br />

qu’un sacrifice bénévole, sinon tout à fait spontané, devint une contribution<br />

obligatoire, <strong>et</strong> comme c<strong>et</strong>te époque est précisément celle olé commencent leurs<br />

embarras financiers, on comprend qu’elles ne se soient pas toujours acquittées<br />

de ce devoir avec tout l’empressement désirable. Pour m<strong>et</strong>tre un terme aux abus<br />

causés par leur parcimonie, l’empereur Gratien promulgua en 376, dans sa<br />

résidence de Trèves, <strong>et</strong> transmit au préf<strong>et</strong> du diocèse des <strong>Gaule</strong>s un édit fixant<br />

une fois pour toutes le traitement que chacune d’elles devait assurer à ses<br />

maîtres, suivant sa propre importance <strong>et</strong> suivant le grade de ces derniers2.<br />

En imposant aux curies <strong>la</strong> charge de rétribuer les professeurs, l’État leur <strong>la</strong>issa<br />

très logiquement le droit de les nommer. Il pouvait le faire sans danger, <strong>la</strong><br />

composition de ces assemblées lui étant une garantie suffisante de leur<br />

compétence. Il n’en intervenait pas moins à l’occasion, <strong>et</strong> non pas seulement<br />

quand il s’agissait des chaires qu’il avait créées <strong>et</strong> qu’il subventionnait de ses<br />

deniers. Les cités, loin d’en vouloir à l’Empereur de c<strong>et</strong>te immixtion dans leurs<br />

affaires, étaient fières au contraire de c<strong>et</strong>te marque d’intérêt. Les Éduens surent<br />

le plus grand gré à Constance Chlore quand il envoya Eumène professer dans<br />

leur école. Ils se félicitèrent moins peut-être quand ils surent le traitement<br />

énorme qu’il lui attribuait à leurs dépens3. Sous Julien les droits respectifs de<br />

l’État <strong>et</strong> des curies furent réglés par une loi. Elle décidait que les curies<br />

continueraient à désigner les professeurs, mais que leurs choix seraient soumis à<br />

l’approbation impériale4. C’était une loi de circonstance, visant à exclure les<br />

chrétiens de l’enseignement. On ne voit pas cependant qu’elle ait été rapportée<br />

après <strong>la</strong> mort de son auteur.<br />

[L’ÉCOLE DE MARSEILLE] Parmi les écoles qui florissaient en <strong>Gaule</strong> au début de<br />

<strong>notre</strong> ère, celles de Marseille <strong>et</strong> d’Autun tenaient le premier rang. <strong>La</strong> vieille<br />

colonie phocéenne, déchue de son importance politique <strong>et</strong> commerciale, avait<br />

tourné son activité dans un autre sens. Elle avait toujours été un des foyers de <strong>la</strong><br />

culture hellénique dans l’Occident. Elle se voua de plus en plus à ce rôle depuis<br />

que les autres ambitions lui étaient interdites. Comme Athènes, dont elle imita<br />

l’exemple <strong>et</strong> dont elle ba<strong>la</strong>nça <strong>la</strong> renommée, elle se conso<strong>la</strong> de ses malheurs en<br />

devenant une grande ville universitaire. Varron l’appe<strong>la</strong>it <strong>la</strong> ville aux trois<br />

<strong>la</strong>ngues. Les étudiants gaulois s’y rencontraient avec ceux de l’Italie. Les grandes<br />

1 IV, I, 5.<br />

2 Code Théodosien, XIII, III, 11.<br />

3 Voir plus loin.<br />

4 Code Théodosien, XIII, III, 5.

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