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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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décider. Ils restaient à portée de leur drapeau, ne connaissant plus au monde<br />

d’autre patrie.<br />

<strong>La</strong> popu<strong>la</strong>tion civile était tolérée. Elle relevait du pouvoir militaire <strong>et</strong> habitait le<br />

territoire de <strong>la</strong> légion d’où elle pouvait être expulsée, s’il était nécessaire, sans<br />

autre forme de procès. Mais les citoyens romains purent former une de ces<br />

associations, un de ces conventus comme il en existait en <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> dans toutes<br />

les provinces. Ils purent même au sein du conventus, sous <strong>la</strong> haute surveil<strong>la</strong>nce<br />

de leur curateur, se répartir en corporations spéciales. Nous connaissons le<br />

collège des vétérans <strong>et</strong> celui des p<strong>et</strong>its débitants (negotiatores manticu<strong>la</strong>rii). Au IIe<br />

siècle apparaît une première ébauche des institutions municipales. <strong>La</strong> paix qui<br />

règne sur <strong>la</strong> frontière <strong>et</strong> l’activité commerciale qui en est <strong>la</strong> conséquence ont<br />

favorisé le progrès de c<strong>et</strong>te popu<strong>la</strong>tion Elle prospère <strong>et</strong> s’accroît à mesure que<br />

diminue celle du camp. Elle est distribuée maintenant en plusieurs vici, quatre au<br />

moins, dont <strong>la</strong> juxtaposition successive correspond aux agrandissements du<br />

noyau primitif, le vieux Mayence (v<strong>et</strong>us Mogontiacum). Vers <strong>la</strong> fin du même siècle,<br />

depuis <strong>la</strong> mesure prise par Septime Sévère, le camp n’est plus qu’une<br />

dépendance de <strong>la</strong> ville, un quartier réservé au polygone <strong>et</strong> aux établissements<br />

militaires. A <strong>la</strong> même époque le conventus est régi par un ordre de décurions <strong>et</strong> il<br />

s’intitule lui-même l’ordre des citoyens romains.<br />

[MAYENCE ÉRIGÉ EN CITÉ] Pourtant c’est au bout d’un siècle seulement que <strong>la</strong> ville<br />

de Mayence sera érigée en cité. Elle était depuis longtemps, à tous les points de<br />

vue, <strong>la</strong> vraie capitale de <strong>la</strong> Germanie, <strong>et</strong> elle ne formait encore qu’un agrégat de<br />

vici, alors que d’autres villes, ayant une même origine <strong>et</strong> une importance<br />

moindre, <strong>La</strong>mbèse en Afrique, Apulum en Dacie, Carnuntum en Pannonie,<br />

jouissaient de <strong>la</strong> plénitude du droit municipal. Il faut attribuer c<strong>et</strong>te singu<strong>la</strong>rité à<br />

<strong>la</strong> situation exceptionnelle <strong>et</strong> particulièrement avantageuse des citoyens romains<br />

établis à Mayence. On ne voit pas qu’ailleurs, quand ils s’établissaient dans le<br />

voisinage d’un camp, ils aient été autorisés à s’organiser en un conventus. Ils se<br />

groupaient avec les gens du pays en un vicus, le vicus Kanabarum, ainsi nommé<br />

en souvenir des Kanabae, des baraques où ils s’étaient logés d’abord. Tels ceux<br />

que nous rencontrons à Argentoratum (Strasbourg). On comprend que, dans ces<br />

conditions, ils aient désiré transformer leur vicus en un municipe ou en une<br />

colonie. Mais les citoyens mayençais possédaient dans leur conventus des<br />

garanties suffisantes pour <strong>la</strong> défense de leurs intérêts, <strong>et</strong> d’ailleurs <strong>la</strong> concession<br />

du droit municipal avait c<strong>et</strong> inconvénient de porter atteinte à leur prestige en les<br />

assimi<strong>la</strong>nt aux indigènes. Car s’ils habitaient pêle-mêle avec ces derniers <strong>et</strong><br />

étaient soumis par ce fait à une administration commune, ils se distinguaient<br />

d’eux en tant que citoyens <strong>et</strong> parce qu’ils étaient groupés à ce titre. Or <strong>la</strong><br />

concession du droit municipal ne pouvait manquer d’entraîner, à c<strong>et</strong>te époque,<br />

celle du droit de cité à tous les habitants. Elle n’en était pas moins inévitable, <strong>et</strong><br />

fut décidée, entre 276 <strong>et</strong> 303, probablement par Probus.<br />

Mayence resta une grande p<strong>la</strong>ce de guerre <strong>et</strong> le principal boulevard de l’Empire<br />

sur le Rhin. Les barbares s’en emparèrent deux fois, en 406 <strong>et</strong> en 409. <strong>La</strong><br />

seconde fois <strong>la</strong> ville fut détruite. Elle se releva avec ses évêques <strong>et</strong> reprit, au<br />

début du Moyen âge, le grand rôle qu’elle avait eu dans <strong>la</strong> première période de<br />

son histoire. <strong>La</strong> civilisation chrétienne partit de là pour pénétrer dans <strong>la</strong><br />

Germanie. Des édifices romains il subsiste peu de chose, l’Eigelstein qui semble<br />

être un débris du cénotaphe élevé à Drusus, quelques piles du pont bâti en 90 <strong>et</strong><br />

restauré à deux reprises par Caracal<strong>la</strong> <strong>et</strong> Maximien. Mais le musée est d’une<br />

extrême richesse. C’est là, au milieu des inscriptions, des monuments funéraires,

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