28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

unique dans son histoire, une période de prospérité, de vie active <strong>et</strong> bril<strong>la</strong>nte<br />

qu’elle ne devait pas r<strong>et</strong>rouver dans <strong>la</strong> suite.<br />

Divodurum (M<strong>et</strong>z), au croisement des deux routez al<strong>la</strong>nt de <strong>La</strong>ngres à Trèves <strong>et</strong><br />

de Reims à Strasbourg, était dès lors un point stratégique de premier ordre. Mais<br />

le chef-lieu des Médiomatriques fut éclipsé à tous les points de vue par celui des<br />

Trévires, quitte à prendre sa revanche plus tard, après l’invasion, quand il devint<br />

<strong>la</strong> résidence des rois d’Austrasie.<br />

[TRÈVES. SON HISTOIRE] Trèves est <strong>la</strong> seule localité, dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> septentrionale,<br />

qui évoque, pour le voyageur curieux de souvenirs antiques, quelque chose du<br />

Midi romain. Quand on erre dans les rues silencieuses de <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite ville rhénane,<br />

c’est l’image d’Arles qui se présente à <strong>la</strong> pensée. Sous un autre ciel, dans un<br />

autre décor, c’est le même ensemble de ruines imposantes, le même contraste<br />

entre l’obscurité présente <strong>et</strong> l’éc<strong>la</strong>t d’un glorieux passé. Comme <strong>la</strong> cité<br />

provençale — <strong>et</strong> c’est une ressemb<strong>la</strong>nce de plus — l’Arles du Nord n’atteignit <strong>la</strong><br />

plénitude de son développement, elle ne remplit vraiment toute sa destinée<br />

qu’au moment où l’Empire al<strong>la</strong>it achever <strong>la</strong> sienne. Elle avait été cité libre au<br />

début. Puis elle était r<strong>et</strong>ombée dans <strong>la</strong> catégorie des cités suj<strong>et</strong>tes en punition de<br />

son rôle dans les événements de 69-70. Rentrée en grâce peu de temps après,<br />

élevée par Domitien ou par Trajan au rang de colonie (colonia Augusta<br />

Treverorum), elle ne fait point parler d’elle dans tout le cours du deuxième siècle.<br />

Elle sort de l’obscurité au troisième, quand reprend avec plus de violence <strong>la</strong><br />

poussée des Barbares. Elle nous apparaît dès lors comme p<strong>la</strong>cée à <strong>la</strong> tète des<br />

villes de province, marchant de pair avec Carthage, Alexandrie, Antioche, Mi<strong>la</strong>n.<br />

Elle grandit encore, elle arrive à son apogée, quand une vaste réforme reporte<br />

décidément sur <strong>la</strong> frontière le centre de gravité de l’Empire. Elle devient alors<br />

une des quatre capitales du monde romain, <strong>la</strong> capitale du César d’Occident. De là<br />

il gouverne non seulement <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, mais <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> l’Espagne. En même<br />

temps il est à son poste de combat, à portée de Cologne, de Mayence, de<br />

Strasbourg, assez près du champ de bataille pour s’y rendre au premier appel,<br />

assez loin pour échapper au tumulte des camps <strong>et</strong> se m<strong>et</strong>tre à l’abri d’une<br />

surprise. <strong>La</strong> chute de <strong>la</strong> tétrarchie ne fut point une cause de déchéance pour <strong>la</strong><br />

métropole trévire. Les nécessités de <strong>la</strong> défense, les attraits d’une instal<strong>la</strong>tion<br />

grandiose lui maintinrent son rang. Le préf<strong>et</strong> du prétoire y prit <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du César,<br />

mais son administration n’embrassait pas un territoire moins étendu. <strong>La</strong><br />

présence de ce fonctionnaire n’excluait pas d’ailleurs celle de l’Empereur luimême.<br />

Constantin <strong>et</strong> ses fils, Valentinien Ier, Gratien, Maxime, firent à Trèves de<br />

nombreux séjours, <strong>et</strong> l’on ne compte pas, dans le code Théodosien, moins de<br />

cent quarante-huit ordonnances signées de leur main, dans c<strong>et</strong>te résidence,<br />

entre les années 314 <strong>et</strong> 390.<br />

[LES MONUMENTS] C’était un curieux spectacle que c<strong>et</strong>te grande ville, opulente <strong>et</strong><br />

guerrière, au dernier siècle de l’Empire. <strong>La</strong> vie s’y passait dans une sorte de<br />

fièvre, au bruit des affaires, des fêtes <strong>et</strong> des combats. Que de fois n’y vit-on pas<br />

les réjouissances publiques troublées tout à coup par un cri d’a<strong>la</strong>rme, par<br />

l’apparition des coureurs ennemis ! Elles reprenaient de plus belle, comme si <strong>la</strong><br />

sensation du danger immédiat, en tendant les ressorts de <strong>la</strong> volonté, avait<br />

surexcité du même coup l’appétit <strong>et</strong> <strong>la</strong> fureur des p<strong>la</strong>isirs. C<strong>et</strong>te existence en<br />

partie double se traduisait aux yeux dès les premiers pas. Dans <strong>la</strong> vaste<br />

enceinte, hérissée de tours, à côté du Forum, des basiliques, de <strong>la</strong> curie, des<br />

thermes, des temples, des théâtres, s’élevaient les arsenaux, les manufactures<br />

d’armes <strong>et</strong> d’équipements, les magasins de vivres, tout ce qu’il fal<strong>la</strong>it pour<br />

nourrir, habiller <strong>et</strong> armer les défenseurs de Rome :

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!