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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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<strong>et</strong>rancher. Mais elle effaça les traces du désastre <strong>et</strong>, rebâtie à <strong>la</strong> <strong>romaine</strong>, elle<br />

resta, par droit d’ancienn<strong>et</strong>é, le centre <strong>et</strong> le cœur de <strong>la</strong> cité. Le nom lui en est<br />

demeuré. On y pénétrait par un pont de bois, dans l’axe de <strong>la</strong> rue Saint-Jacques,<br />

<strong>et</strong> l’on passait tout d’abord sous un arc de triomphe dont les fragments<br />

luxueusement décorés ont été r<strong>et</strong>rouvés les uns au nord de l’île, sous l’ancienne<br />

église Saint-<strong>La</strong>ndry, les autres au sud, sous l’Hôtel-Dieu. On se trouvait alors sur<br />

le Forum, actuellement le parvis Notre-Dame. Il resta au Moyen âge le marché<br />

aux grains, <strong>et</strong> il était encor„ bordé de boutiques <strong>romaine</strong>s quand Childebert Ier<br />

éleva à cité <strong>la</strong> basilique que devait remp<strong>la</strong>cer, six cents ans plus tard, <strong>la</strong><br />

glorieuse église de Maurice de Sully. A l’ouest du Forum, à l’autre pointe de l’île,<br />

dans les alentours de <strong>la</strong> Sainte-Chapelle, des fouilles, pratiquées en 1847, ont<br />

mis au jour les débris d’un bâtiment considérable, d’un véritable pa<strong>la</strong>is, des<br />

morceaux d’architecture <strong>et</strong> de sculpture, des murs enduits de peintures. Ce<br />

qu’était c<strong>et</strong> édifice à l’époque <strong>romaine</strong>, on ne saurait le dire avec certitude. Il y a<br />

apparence qu’il était réservé aux hôtes princiers de passage à Lutèce, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te<br />

hypothèse est confirmée par <strong>la</strong> destination qu’il reçut ultérieurement. Il fut en<br />

eff<strong>et</strong>, après <strong>la</strong> chute de l’Empire, comme le berceau de <strong>notre</strong> monarchie. Les rois<br />

de <strong>la</strong> première <strong>et</strong> de <strong>la</strong> deuxième race y habitèrent fréquemment depuis Clovis.<br />

Les Capétiens y fixèrent leur résidence. Saint Louis le fit démolir pour installer à<br />

sa p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> vaste demeure où Philippe le Bel admit à ses côtés le Parlement, <strong>et</strong><br />

que Charles V lui abandonna pour se transporter lui-même au Louvre.<br />

Un deuxième pont de bois, faisant suite au premier, conduisait sur <strong>la</strong> rive droite.<br />

Ici, après quelques pas à travers le faubourg, on débouchait en pleine campagne.<br />

Le regard n’embrassait plus que des espaces marécageux, de longues chaussées<br />

avec <strong>la</strong> file de leurs tombeaux, l’aqueduc de Passy, <strong>et</strong>, à l’horizon, les temples de<br />

Mercure <strong>et</strong> de Mars sur le mons Martis, Montmartre.<br />

[PARIS AU IIIe ET AU IVe SIÈCLES] On doit p<strong>la</strong>cer dans le courant du deuxième<br />

siècle <strong>la</strong> construction des Thermes <strong>et</strong> de l’amphithéâtre, <strong>et</strong> par conséquent les<br />

grands progrès de Paris. Comme les autres villes gauloises, il s’était épanoui<br />

librement, au sein d’une paix profonde, à peine troublée à de longs intervalles<br />

par les c<strong>la</strong>meurs lointaines des Barbares <strong>et</strong> leurs assauts impuissants contre <strong>la</strong><br />

frontière. Il se trouva, comme elles, sans défense quand, pour <strong>la</strong> première fois,<br />

<strong>la</strong> digue rompue <strong>la</strong>issa le flot se répandre à l’intérieur du pays. Après les<br />

Barbares, ou plutôt en même temps, ce fut <strong>la</strong> révolte des Bagaudes. Elle<br />

concentra ses derniers efforts dans <strong>la</strong> presqu’île de Saint-Maur. Ce que furent,<br />

sur le territoire parisien, les ravages de ce double ennemi, on n’a pas de peine à<br />

se le figurer. Il suffit de se rappeler ce qui se passait à <strong>la</strong> même époque à peu<br />

prés partout. L’avènement de <strong>la</strong> deuxième dynastie F<strong>la</strong>vienne ouvrit, pour toute<br />

<strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, des jours meilleurs. Ce fut pour Paris le vrai point de départ de sa<br />

fortune. On ne sait si Constance Chlore s’y établit, mais on a vu que Julien s’y<br />

fixa de préférence <strong>et</strong> choisit pour sa demeure le pa<strong>la</strong>is des Thermes. <strong>La</strong><br />

description qu’il donne de <strong>la</strong> ville vaut <strong>la</strong> peine d’être citée : J’étais, dit-il, en<br />

quartier d’hiver dans ma chère Lutèce : c’est ainsi que les Celtes appellent <strong>la</strong><br />

p<strong>et</strong>ite ville des Parisiens. Elle est située sur le fleuve qui l’enveloppe de toutes<br />

parts. On y accède de chaque rive par un pont en bois. Le volume du fleuve varie<br />

peu ; il est presque toujours le même en toute saison. L’eau qu’il fournit est<br />

agréable à <strong>la</strong> vue <strong>et</strong> excellente à boire. L’hiver est tempéré, ce qu’on attribue au<br />

voisinage de l’Océan <strong>et</strong> aux vapeurs tièdes qu’il envoie, car il parait que l’eau de<br />

mer est plus chaude que l’eau douce. Il pousse sur ce sol de bonnes vignes <strong>et</strong><br />

même des figuiers qu’on prend soin de revêtir de paille <strong>et</strong> de tout autre obj<strong>et</strong> les<br />

préservant des injures de l’air. Julien ajoute que c<strong>et</strong>te année l’hiver était plus

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