28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

menace des Barbares. Quand s’opéra le morcellement des provinces d’Auguste,<br />

elle devint le chef-lieu de <strong>la</strong> quatrième Lyonnaise, <strong>la</strong> Lyonnaise des Sénons. Elle<br />

se trouva être par ce fait <strong>la</strong> métropole de Paris, <strong>et</strong> l’on sait qu’elle a maintenu<br />

fort longtemps, dans <strong>la</strong> hiérarchie ecclésiastique, c<strong>et</strong>te antique primauté.<br />

[PARIS. LES AUTELS DE NOTRE-DAME] <strong>La</strong> capitale des Parisii, <strong>la</strong> ville de Lucotecia,<br />

dont le nom <strong>la</strong>tinisé a donné Lut<strong>et</strong>ia (Lutèce), ne commence à faire parler d’elle<br />

que vers les derniers jours de l’Empire. Illustrée un instant, pendant les guerres<br />

de l’indépendance, par les assises qu’y tint César, <strong>et</strong> surtout par <strong>la</strong> bataille qui se<br />

livra à ses portes, entre le plus habile des lieutenants du proconsul <strong>et</strong> le héros<br />

aulerque, le vieux Camulogène, elle rentre dans l’obscurité pour une durée de<br />

plus de trois siècles. Elle grandit pourtant dans c<strong>et</strong> intervalle. Elle subit même<br />

des vicissitudes que son sol, à défaut d’autres documents, pourra nous raconter.<br />

Nous l’avons trouvée, avant <strong>la</strong> conquête, confinée dans son île. C’est là, sous le<br />

chœur de Notre-Dame, qu’on a déterré les autels érigés au temps de Tibère par<br />

<strong>la</strong> confrérie des bateliers ou Nautes. Singulier hasard qui p<strong>la</strong>ce, sous les<br />

fondations de c<strong>et</strong>te cathédrale, le plus ancien monument de l’histoire parisienne<br />

<strong>et</strong> nous fait lire, dès <strong>la</strong> première page, le nom de c<strong>et</strong>te corporation fameuse qui<br />

donna à <strong>la</strong> ville son emblème <strong>et</strong> le germe de ses institutions municipales. Car il<br />

n’est pas interdit de reconnaître dans <strong>la</strong> Hanse du Moyen âge, dans les<br />

mercatores aquae Parisiaci de Louis le Gros <strong>et</strong> de Louis VII, les héritiers plus ou<br />

moins directs des nautes de Tibère. Et c’est leur chef qui reçut, vers le milieu du<br />

XIIIe siècle, le titre de prévôt des marchands porté par Étienne Marcel. Paris<br />

devait donc, dès son origine, à sa situation sur le confluent d’un vaste réseau<br />

fluvial les éléments essentiels de son activité.<br />

[LA RIVE GAUCHE] Il débordait dès lors au delà de ses premières limites, il passait<br />

le fleuve, tournant le dos à <strong>la</strong> rive droite, à ces p<strong>la</strong>ines immergées dont le<br />

quartier du Marais évoque le souvenir, attiré plutôt vers les pentes verdoyantes<br />

qui, de l’autre côté, s’inclinent doucement sur <strong>la</strong> Seine <strong>et</strong> dont le point culminant,<br />

<strong>la</strong> montagne Sainte-Geneviève, l’ancien mont Lucoticius, devint le noyau d’une<br />

ville nouvelle ou, pour mieux dire, d’une sorte de faubourg moitié ville, moitié<br />

campagne. Le voyageur venant du Sud arrivait par <strong>la</strong> route d’Orléans, devenue<br />

depuis <strong>la</strong> rue Saint-Jacques <strong>et</strong> restée sous ce nom, pendant bien des siècles, <strong>la</strong><br />

grande artère de <strong>la</strong> rive gauche. Il <strong>la</strong>issait en arrière les arcades de l’aqueduc<br />

d’Arcueil, il dépassait le cim<strong>et</strong>ière exhumé en 1873 rue Nicole <strong>et</strong> il avait en face<br />

de lui les Thermes, magnifique édifice construit sur l’initiative ou avec le<br />

concours des nautes. C’est leur signature en eff<strong>et</strong>, ce sont leurs armoiries, les<br />

armoiries de Paris, qui s’étalent encore aujourd’hui en haut de <strong>la</strong> grande salle,<br />

dans ces proues de navires sculptées aux angles des voûtes. A droite, sur le<br />

versant oriental de <strong>la</strong> colline, il apercevait l’amphithéâtre, dont les gradins ont<br />

été déb<strong>la</strong>yés, en 1869, lors du percement de <strong>la</strong> rue Monge <strong>et</strong> qui représente,<br />

avec les Thermes, le seul monument à peu près debout du Paris romain. Il était<br />

d’ailleurs de dimensions médiocres, très inférieur aux arènes, non seulement de<br />

Nîmes <strong>et</strong> d’Arles, mais de Saintes <strong>et</strong> de Poitiers. D’autres édifices se montraient<br />

çà <strong>et</strong> là dont les travaux de voirie ont fait découvrir, à diverses époques, les<br />

substructions : le cirque sur l’emp<strong>la</strong>cement de <strong>la</strong> halle aux vins, le théâtre à <strong>la</strong><br />

hauteur du lycée Saint-Louis, une somptueuse vil<strong>la</strong> dans les jardins du<br />

Luxembourg.<br />

[L’ÎLE] Le développement de <strong>la</strong> nouvelle ville ne fit pas tort à Lutèce. <strong>La</strong> p<strong>et</strong>ite<br />

bourgade celtique avait beaucoup souffert dans <strong>la</strong> lutta désespérée soutenue par<br />

Camulogène. Le chef gaulois y avait mis le feu pour empêcher l’ennemi de s’y

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!