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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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[LE PAYS ÉDUEN] A quelques kilomètres de Lyon commençait le pays des Éduens.<br />

Il comprenait deux régions diversement orientées <strong>et</strong> d’aspect très différent. <strong>La</strong><br />

vallée de <strong>la</strong> Saône est comme un prolongement de <strong>la</strong> vallée du Rhône. Très<br />

riante, très fertile, riche en vignobles dès c<strong>et</strong>te époque, elle avait pour villes<br />

principales, comme à présent, Mâcon (Matisco) <strong>et</strong> Chalon (Cabillonum), <strong>la</strong> première<br />

plus commerçante, l’autre se ressentant déjà de <strong>la</strong> proximité de <strong>la</strong> Germanie,<br />

avec ses épitaphes de soldats <strong>et</strong> de vétérans. A Chalon <strong>la</strong> route bifurquait. Elle<br />

continuait d’une part vers <strong>La</strong>ngres ou Besançon. Elle se détournait de l’autre<br />

dans <strong>la</strong> direction d’Autun. Dijon (Divio) n’était encore qu’une localité insignifiante<br />

de <strong>la</strong> cité des Lingons, <strong>et</strong> c’était plus au Sud que passait <strong>la</strong> grande voie de<br />

communication entre <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> du Sud-Est <strong>et</strong> du Nord-Ouest. Avantage bien dû<br />

aux fidèles alliés de Rome <strong>et</strong> à leur nouvelle capitale, à mi-chemin entre le cours<br />

de l’Yonne <strong>et</strong> celui de <strong>la</strong> Saône.<br />

Quand on a franchi les hauteurs qui séparent <strong>la</strong> Dheune de l’Arroux, on voit se<br />

dessiner à l’horizon les lignes du Morvan, <strong>la</strong> montagne noire des Gaulois. Elle<br />

déroule sur quatre de nos départements ses somm<strong>et</strong>s couverts de châtaigniers,<br />

de hêtres <strong>et</strong> de chênes, entrecoupés de ravins, d’étangs, de ruisseaux<br />

profondément encaissés. <strong>La</strong> forêt n’a pas cessé aujourd’hui d’être très épaisse <strong>et</strong><br />

très étendue. Elle formait alors un impénétrable fourré dont les extrémités, se<br />

reliant aux bois des Ardennes <strong>et</strong> du P<strong>la</strong>teau Central, complétaient <strong>la</strong> barrière<br />

interposée entre le bassin rhodanien <strong>et</strong> ceux de <strong>la</strong> Loire <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Seine. <strong>La</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion qui habitait dans ces r<strong>et</strong>raites a été une des dernières à abandonner<br />

le paganisme. Les monuments qu’elle a consacrés à ses dieux ont un caractère<br />

celtique prononcé.<br />

[AUTUN] Au seuil de ce pays, d’aspect sévère <strong>et</strong> mé<strong>la</strong>ncolique, s’éleva, comme un<br />

témoignage des faveurs réservées aux loyaux suj<strong>et</strong>s de l’Empire, <strong>la</strong> ville d’Autun,<br />

<strong>la</strong> citadelle d’Auguste, Augustodunum. C’est vers l’an 6 ou 6 av. J.-C. que<br />

s’arrête <strong>la</strong> série monétaire de Bibracte. C’est donc vers c<strong>et</strong>te année que fut<br />

consommé l’abandon du vieil oppidum. Il n’en était pas d’Autun comme des villes<br />

ouvertes de l’Aquitaine. Dans c<strong>et</strong> immense camp r<strong>et</strong>ranché dont les réduits<br />

al<strong>la</strong>ient s’échelonnant de <strong>la</strong> Méditerranée au Rhin, <strong>la</strong> capitale éduenne avait son<br />

rôle tracé d’avance par sa position géographique. Elle faisait face à <strong>la</strong> Celtique,<br />

comme Besançon à <strong>la</strong> Belgique <strong>et</strong> à <strong>la</strong> Germanie. Elle décrivait ainsi, avec c<strong>et</strong>te<br />

p<strong>la</strong>ce, <strong>et</strong> en avant de Lyon, une première ligne de défense autour des abords de<br />

<strong>la</strong> Narbonnaise. Aussi n’est-on pas surpris, quand on étudie les ruines de ses<br />

murailles, de n’y r<strong>et</strong>rouver aucun des traits qui caractérisent les fortifications du<br />

IIIe siècle, aucun de ces fragments d’architecture, de statues, d’inscriptions<br />

qu’on avait l’habitude d’entasser dans les remparts de ce temps <strong>et</strong> dont ils ont<br />

conservé <strong>et</strong> restitué le dépôt. L’absence de ces débris, l’excellence des<br />

matériaux, <strong>la</strong> perfection de <strong>la</strong> main-d’œuvre, tout au contraire dénote dans c<strong>et</strong><br />

ouvrage les procédés de construction usités sous Auguste. <strong>La</strong> même observation<br />

s’applique aux portes, dont deux subsistent sur quatre, avec leur air de solidité<br />

<strong>et</strong> d’élégance, avec leur galerie supérieure percée d’arcades <strong>et</strong> décorée de<br />

pi<strong>la</strong>stres. Ici aussi nous r<strong>et</strong>rouvons le style de <strong>la</strong> meilleure époque.<br />

Autun n’était pas seulement une p<strong>la</strong>ce de guerre. Par son étendue, par ses<br />

monuments, elle ne le cédait en rien aux villes les plus renommées du midi de <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong>. Son théâtre était comparable pour les dimensions à ceux d’Athènes,<br />

d’Éphèse, de Smyrne. Son amphithéâtre n’était inférieur qu’au Colisée de Rome.<br />

Les rues, se coupant à angle droit, avaient c<strong>et</strong>te régu<strong>la</strong>rité un peu froide, mais<br />

imposante, qui appartient aux villes écloses subitement <strong>et</strong>, pour ainsi dire, d’un<br />

seul j<strong>et</strong>. <strong>La</strong> principale aboutissait à <strong>la</strong> porte dite d’Arroux. <strong>La</strong>rge de seize mètres,

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