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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Lot, qui comptent, les trois derniers surtout, parmi les moins peuplés <strong>et</strong> les<br />

moins riches de <strong>la</strong> France. Il est probable qu’il en était de même dans l’antiquité.<br />

Ce qui tend à le faire croire, indépendamment des conditions géographiques qui<br />

ne changent pas, c’est <strong>la</strong> pénurie à peu prés générale en fait de découvertes<br />

épigraphiques. Il ne faudrait pourtant pas s’exagérer c<strong>et</strong>te infériorité, encore<br />

moins se figurer ce pays comme étranger aux transformations accomplies dans<br />

le reste de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Ici, comme ailleurs, <strong>la</strong> noblesse s’était ralliée. Un<br />

descendant de Luctérius était devenu prêtre de Rome <strong>et</strong> d’Auguste, à l’autel de<br />

Lyon. Sa statue se dressait à Cahors, dans le même pays où son aïeul avait<br />

dirigé les derniers efforts des champions de l’indépendance. Dans le vil<strong>la</strong>ge de<br />

<strong>La</strong>nuéjols (Lozère) subsiste un tombeau qui, par les dimensions <strong>et</strong> l’élégance, fait<br />

penser aux plus beaux de Trion. Il ne dénote pas seulement, chez celui qui le fit<br />

construire, des habitudes toutes <strong>romaine</strong>s. Il suppose <strong>la</strong> fortune, <strong>et</strong> par lui-même<br />

<strong>et</strong> par les bâtiments dont nous constatons qu’il était entouré. Si ce monument<br />

était le seul de son espèce il ne prouverait peut-être pas grand’chose, mais il y<br />

en avait d’autres, témoin les inscriptions funéraires en très grandes l<strong>et</strong>tres que<br />

nous rencontrons en divers endroits <strong>et</strong> qui ne peuvent provenir que de tombeaux<br />

construits dans les mêmes proportions. Ces cités n’étaient pas d’ailleurs sans<br />

ressources ni sans activité. Cahors avait ses fabriques de toile pour voiles à<br />

navire <strong>et</strong> obj<strong>et</strong>s de literie. Les Gabales <strong>et</strong> les Rutènes avaient leurs mines<br />

d’argent. Les Vel<strong>la</strong>ves leurs mines de fer qui ont encore une certaine importance.<br />

Les brebis qui n’ont cessé de fréquenter les Causses fournissaient déjà un<br />

fromage renommé.<br />

[PÉRIGUEUX] Les Pétrucoriens avaient fait comme tant d’autres peuples gaulois.<br />

Ils avaient abandonné leur oppidum, au somm<strong>et</strong> du coteau escarpé<br />

d’Ecornebœuf, sur <strong>la</strong> rive gauche de l’Isle, pour installer dans une situation plus<br />

heureuse, sur <strong>la</strong> rive droite de <strong>la</strong> rivière, <strong>la</strong> ville gallo-<strong>romaine</strong> de Vesuna. Elle<br />

occupait sur l’emp<strong>la</strong>cement de Périgueux une superficie à peu près équivalente à<br />

celle de <strong>la</strong> ville moderne. Les inscriptions mentionnent ses thermes, ses temples,<br />

ses deux basiliques. Les ruines de son amphithéâtre sont restées longtemps<br />

debout. Plus tard, vers <strong>la</strong> fin du IIIe siècle, elle dut se resserrer, sous l’empire<br />

des mêmes nécessités, des mêmes terreurs qui, à c<strong>et</strong>te époque, mesurèrent si<br />

étroitement l’air <strong>et</strong> l’espace à <strong>la</strong> plupart des villes de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Elle s’enferma<br />

alors dans le quartier qui, par une tradition dont on pourrait mentionner plus<br />

d’un exemple, a conservé le nom de Cité. Elle se blottit à l’ombre des murailles<br />

dont nous pouvons suivre le tracé <strong>et</strong> contempler les puissantes assises. C’est là<br />

que se voit ou se voyait, avant qu’on ne l’eût à peu près détruit, l’amphithéâtre<br />

enc<strong>la</strong>vé dans l’enceinte dont il augmentait <strong>la</strong> force défensive par sa masse. Pas<br />

plus qu’à Bordeaux, les restes de <strong>la</strong> ville antique ne sont circonscrits dans ces<br />

limites. C’est au dehors que surgit c<strong>et</strong>te énorme tour éventrée <strong>et</strong> lézardée dans<br />

<strong>la</strong>quelle on a cru reconnaître, à tort ou à raison, <strong>la</strong> cel<strong>la</strong> de quelque temple<br />

disparu.<br />

[LIMOGES. POITIERS. SANSAY] Les Pétrucoriens avaient pour voisins les Lémovices<br />

dont le chef lieu Augustoritum (Limoges), plus important de nos jours que<br />

Périgueux, ne paraît pas avoir eu <strong>la</strong> même supériorité dans le passé. Il est en<br />

tout cas beaucoup plus pauvre en souvenirs <strong>et</strong> ne saurait nous r<strong>et</strong>enir bien<br />

longtemps. Une cité plus considérable, <strong>la</strong> plus vaste de l’Ouest, était celle des<br />

Pictons. Poitiers (Limonum), qui vient après Clermont dans l’énumération<br />

d’Ammien Marcellin, occupait donc le quatrième rang parmi les villes<br />

aquitaniques. De ses édifices il reste peu de chose. L’amphithéâtre subsistait en

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