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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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(Aquae Onesiorum) <strong>et</strong> vante <strong>la</strong> magnificence de ses thermes. A voir ce qui en<br />

reste, il ne semble pas qu’il ait exagéré. Et Luchon n’était que <strong>la</strong> plus célèbre des<br />

stations pyrénéennes. L’affluence des baigneurs dans ces cantons reculés y<br />

répandait l’usage du <strong>la</strong>tin <strong>et</strong> le goût de <strong>la</strong> vie policée. Une ville perdue, comme<br />

Saint-Bertrand-de-Comminges (Lugdunum Convenarum), possédait un<br />

amphithéâtre. Toutefois, sous c<strong>et</strong>te couche assez mince, le fond primitif<br />

subsistait. C’est là que s’est conservé le dépôt de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue basque. C’est là que<br />

se r<strong>et</strong>rouve l’onomastique ibère. Les dieux eux-mêmes font bande à part <strong>et</strong> ne<br />

sont que très rarement assimilés à ceux de Rome. Leurs noms, <strong>la</strong>tinisés tant bien<br />

que mal, sonnent étrangement à nos oreilles. Ils personnifient, comme les dieux<br />

gaulois, les forces naturelles, les sources, les arbres, les montagnes, le vent, <strong>la</strong><br />

tempête, mais ils n’appartiennent pas au panthéon celtique.<br />

[LES VILLES DE LA PLAINE] <strong>La</strong> p<strong>la</strong>ine aquitanique comprend à l’Ouest les <strong>La</strong>ndes<br />

qui ne sont qu’un amas de sable, couvert de bruyères <strong>et</strong> de pins. Aucune<br />

agglomération humaine ne pouvait se former dans ce pays déshérité. Mais à <strong>la</strong><br />

limite de ce désert, sur les bords de l’Adour, deux villes avaient poussé, Aire<br />

(Atura), le chef-lieu des Aturenses, <strong>et</strong> Dax (Aquae Tarbellicae), chef-lieu des<br />

Tarbelli, réputée, elle aussi, comme son nom l’indique, pour ses eaux thermales.<br />

Vers le Nord-Est, dans le bassin du Gers, se groupaient les centres les plus<br />

importants, Elusa (Eauze) qui reçut le titre de colonie <strong>et</strong> devint <strong>la</strong> métropole de <strong>la</strong><br />

Novempopu<strong>la</strong>nie, Elimberrum ou Augusta Auscorum (Auch) qui, supp<strong>la</strong>nté un<br />

instant par <strong>la</strong> ville des Élusates, reprit sa primauté dans le courant du vil, siècle,<br />

<strong>La</strong>ctora (Lectoure) qui se signale à <strong>notre</strong> attention par sa dévotion au culte de<br />

Mithra <strong>et</strong> les manifestations de son loyalisme envers <strong>la</strong> dynastie des Antonins <strong>et</strong><br />

celle des Gordiens. Elle servait de résidence à un procurateur, soit qu’il faille <strong>la</strong><br />

considérer comme le chef-lieu d’un district financier, soit qu’elle format un<br />

domaine impérial, enc<strong>la</strong>vé dans les cités de <strong>la</strong> province. Le développement de <strong>la</strong><br />

vie urbaine avait coïncidé naturellement avec les progrès de <strong>la</strong> romanisation. Les<br />

noms ibères, de plus en plus rares à mesure qu’on s’éloigne de <strong>la</strong> montagne,<br />

disparaissent complètement au delà d’Eauze <strong>et</strong> d’Auch.<br />

[LA VALLÉE DE LA GARONNE] <strong>La</strong> vallée de <strong>la</strong> Garonne n’était pas très riche en<br />

grandes villes. Sur le cours moyen du fleuve on ne peut guère citer qu’Agen<br />

(Agennum), qui n’était que de second ou de troisième ordre. Elle n’en était pas<br />

moins très peuplée, pleine d’animation, de vie, de gai<strong>et</strong>é. Ce qui faisait<br />

l’originalité de c<strong>et</strong>te contrée, c’était <strong>la</strong> grande exploitation rurale. Sur les coteaux<br />

p<strong>la</strong>ntés de vignes, les vil<strong>la</strong>s se succédaient à droite <strong>et</strong> à gauche, avec leurs<br />

vastes constructions, leurs terrasses étagées, leurs portiques <strong>et</strong> leurs statues.<br />

Entre ce double horizon, le voyage jusqu’à Bordeaux était un perpétuel<br />

enchantement1.<br />

[BORDEAUX. SITUATION. ORIGINES] Bordeaux est p<strong>la</strong>cé à l’intersection de deux<br />

grandes voies naturelles, l’une qui relie <strong>la</strong> France septentrionale à l’Espagne,<br />

l’autre qui rejoint <strong>la</strong> Méditerranée à l’Océan. Il est assez près de <strong>la</strong> mer pour<br />

servir de port, assez loin pour que <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur de l’estuaire ne m<strong>et</strong>te pas obstacle<br />

aux communications entre les deux rives. Une situation aussi avantageuse était<br />

le gage d’une grande destinée. <strong>La</strong> ville, d’origine ibère, ainsi qu’on peut le<br />

conclure du nom de Burdiga<strong>la</strong>, fut occupée par <strong>la</strong> peup<strong>la</strong>de celtique des Bituriges<br />

Vivisques, <strong>et</strong> devint d’assez bonne heure le centre d’un trafic considérable. Les<br />

1 Le vaste <strong>et</strong> somptueux ensemble des villes éparses autour de Martres Tolosanes, au sud de Toulouse, dans <strong>la</strong><br />

vallée supérieure de <strong>la</strong> Garonne, appartient à <strong>la</strong> Narbonnaise, mais se trouve situé sur les confins de c<strong>et</strong>te<br />

province <strong>et</strong> de l’Aquitaine. Voir chap. II, § 3.

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