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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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eculé dans le Midi jusqu’à Arles. Trèves <strong>et</strong> Arles étaient devenus les deux pôles,<br />

les deux centres d’attraction de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> Entre ces deux villes, Lyon ne pouvait<br />

plus aspirer qu’au second rang. Son grand rôle était fini.<br />

III. — LES TROIS PROVINCES. L’AQUITAINE1.<br />

[ASPECT GÉNÉRAL DES TROIS PROVINCES] LA <strong>Gaule</strong> des trois Provinces où nous<br />

entrons maintenant nous offre, à beaucoup d’égards, un spectacle nouveau. Ce<br />

n’est plus <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> toute <strong>romaine</strong> du Sud-Est. Conquise en dernier lieu <strong>et</strong> plus<br />

distante du foyer de <strong>la</strong> civilisation, elle s’est montrée plus fidèle aux traditions <strong>et</strong><br />

aux mœurs nationales. <strong>La</strong> colonisation y a été nulle, le contingent italien très<br />

faible <strong>et</strong> c’est le pur sang gaulois qui coule dans les veines des habitants. Si nulle<br />

part il n’y a eu opposition systématique à l’influence de Rome, si l’ascendant<br />

d’une culture supérieure s’est imposé ici comme partout, on sent pourtant que<br />

l’action exercée a été moins énergique, moins étendue, moins profonde. Les<br />

inscriptions, les monuments ne sortent pas du sol, dans les moindres vil<strong>la</strong>ges, au<br />

premier coup de pioche. Les découvertes archéologiques se concentrent en<br />

général dans les villes. L’épigraphie est moins correcte, <strong>et</strong> surtout les noms<br />

celtiques y sont plus nombreux <strong>et</strong> les règles de l’onomastique <strong>la</strong>tine moins<br />

observées. Les dieux, sous le déguisement étranger dont ils sont affublés,<br />

<strong>la</strong>issent percer plus volontiers les traits de leur physionomie propre. Les œuvres<br />

d’art, moins soumises à l’empire de <strong>la</strong> mythologie c<strong>la</strong>ssique, attestent que <strong>la</strong><br />

connaissance en est moins répandue, moins familière.<br />

[L’AQUITAINE] L’Aquitaine est, des trois Provinces, celle qui rappelle le mieux <strong>la</strong><br />

Narbonnaise. Elle lui ressemble par l’agrément de son climat, <strong>la</strong> fertilité de son<br />

sol, <strong>la</strong> splendeur de ses villes. En arrière de <strong>la</strong> zone où se déchaînaient les<br />

guerres civiles <strong>et</strong> les invasions, elle resta jusqu’à <strong>la</strong> fin une des contrées les plus<br />

florissantes de l’Empire. En plein Ve siècle, quand déjà le nord de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> est<br />

aux mains des Barbares, Salvien reproche à ces popu<strong>la</strong>tions leurs richesses <strong>et</strong><br />

leur mollesse. Mais en même temps il est sous le charme. L’Aquitaine s’étale à<br />

ses yeux tout entre<strong>la</strong>cée de vignes, fleurie de prés, émaillée de cultures,<br />

regorgeant de fruits, récréée par ses bois, rafraîchie par ses eaux, sillonnée de<br />

fleuves, hérissée de moissons. Voyez-<strong>la</strong> <strong>et</strong> dites si les maîtres de ce domaine ne<br />

semblent pas détenir, au lieu d’un morceau de <strong>la</strong> terre, une image du paradis ?2<br />

[L’AQUITAINE IBÉRIQUE. LES PYRÉNÉES] Il faut m<strong>et</strong>tre à part <strong>la</strong> vieille Aquitaine,<br />

l’Aquitaine ibérique, où se défendait contre l’influence <strong>romaine</strong> <strong>la</strong> race<br />

indomptable qui avait résisté victorieusement à <strong>la</strong> pression des Celtes. Ce qui<br />

caractérise d’une manière générale l’épigraphie de c<strong>et</strong>te contrée, c’est-à-dire de<br />

<strong>notre</strong> Gascogne, c’est d’abord l’absence à peu près complète de noms celtiques<br />

<strong>et</strong>, en second lieu, <strong>la</strong> masse des noms ibères à côté des noms romains. <strong>La</strong><br />

proportion des uns aux autres varie d’ailleurs suivant les régions, ce qui nous<br />

perm<strong>et</strong> de mesurer le degré de pénétration de l’élément étranger au sein de<br />

c<strong>et</strong>te nationalité réfractaire. Les vallées des Pyrénées n’étaient que faiblement<br />

entamées. Sans doute elles étaient dès c<strong>et</strong>te époque renommées pour <strong>la</strong> vertu<br />

de leurs eaux. Strabon, sous le règne de Tibère, signale déjà <strong>la</strong> station de Luchon<br />

1 OUVRAGES À CONSULTER : Hirschfeld, Aquitanien in der Römerzeit <strong>et</strong> Die Häduer and Arverner unter<br />

römischer Herrschaft, Sitzungsberichte de l’Acad. de Berlin, 1896 <strong>et</strong> 1897. Jullian, Inscriptions <strong>romaine</strong>s de<br />

Bordeaux, 1887-1890. Monceaux, Le grand Temple du Puy-de-Dôme, Revue historique, 1888. Pour les autres<br />

monographies, voir les Notices du Corpus, XIII.<br />

2 De gubernatione dei, VII, 8.

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