La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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dotée d’un territoire aussi vaste, mais, tandis que le territoire arlésien se trouva<br />
écorné aussitôt par <strong>la</strong> création de colonies moins importantes formées à ses<br />
dépens, celui de Vienne demeura intact jusque vers <strong>la</strong> fin du me siècle. Il<br />
couvrait <strong>la</strong> superficie de l’ancien pays des Allobroges <strong>et</strong> se composait, pour s’en<br />
tenir à c<strong>et</strong>te indication sommaire, de tout l’espace compris entre l’Isère, les Alpes<br />
<strong>et</strong> le Rhône. Il traversait ce fleuve entre Lyon <strong>et</strong> Tournon <strong>et</strong> al<strong>la</strong>it de ce côté<br />
jusqu’au pied des Cévennes. Il se divisait ainsi en diverses zones, productives<br />
chacune à sa manière, en haut les forêts <strong>et</strong> les pâturages alpestres, en bas <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>ine dauphinoise avec ses champs de blé, en face les vignobles de <strong>la</strong> Côte<br />
Rôtie.<br />
Il faut signaler, parmi les villes ressortissant de <strong>la</strong> cité viennoise, Aoste (Vicus<br />
Augustus) qui n’est plus qu’un vil<strong>la</strong>ge, Annecy, dont le nom antique n’est pas<br />
connu, mais qui parait avoir eu un grand nombre d’édifices publics <strong>et</strong> même un<br />
amphithéâtre, Aix (Vicus Aquensis), déjà renommé pour <strong>la</strong> vertu de ses eaux.<br />
L’aristocratie locale y était fort opulente, témoin le luxe déployé dans le tombeau<br />
de <strong>la</strong> famille des Campani. Grenoble ne fut aussi, pendant longtemps, qu’un<br />
simple vicus, sous le nom de Cu<strong>la</strong>ro auquel Gratien substitua, vers <strong>la</strong> fin du IVe<br />
siècle, le nom de Gratianopolie. Cent ans plus tôt, Dioclétien <strong>et</strong> Maximien,<br />
séduits par <strong>la</strong> position de c<strong>et</strong>te ville, à l’issue des vallées de l’Isère, de <strong>la</strong><br />
Romanche <strong>et</strong> du Drac, l’avaient agrandie <strong>et</strong> pourvue d’une enceinte avec deux<br />
portes monumentales dont l’une, <strong>la</strong> porte Jovia, subsista jusqu’en 1591, <strong>et</strong> dont<br />
l’autre, <strong>la</strong> porte Herculea, n’a été entièrement détruite qu’au commencement de<br />
ce siècle. Nous ne savons si c’est alors (286-292) ou plus tard, sous Gratien (375-<br />
383), que Grenoble fut élevé au rang de cité. <strong>La</strong> même mesure fut prise, on<br />
ignore aussi à quelle date, en faveur de Genava (Genève), le plus important,<br />
après Grenoble, des vici viennois.<br />
[NÎMES] Vienne recouvra d’assez bonne heure le droit de cité compl<strong>et</strong> qu’elle<br />
avait eu primitivement <strong>et</strong> perdu presque aussitôt. Elle fut érigée en colonie<br />
<strong>romaine</strong> sous Caligu<strong>la</strong>. <strong>La</strong> même faveur se fit attendre plus longtemps pour<br />
Nemausus (Nîmes), l’autre grande colonie <strong>la</strong>tine après Vienne <strong>et</strong> qui, très<br />
vraisemb<strong>la</strong>blement, fut maintenue à ce rang jusqu’à l’époque des Antonins où<br />
elle atteignit, ainsi qu’on l’a vu plus haut, le maximum de sa prospérité. Elle<br />
avait été fondée après Actium, avec des Grecs Égyptiens faisant partie de<br />
l’armée d’Antoine, d’où le palmier <strong>et</strong> le crocodile qui figurent sur ses monnaies <strong>et</strong><br />
qui, de nos jours encore, sont représentés sur son écusson.<br />
[MONUMENTS] Nîmes fut, dès le début, l’obj<strong>et</strong> de <strong>la</strong> bienveil<strong>la</strong>nce impériale, ce qui<br />
lui valut d’échanger tout de suite contre le titre de colonie Auguste celui de<br />
colonie Julienne qu’elle dut recevoir d’abord <strong>et</strong> qu’elle porta très peu de temps.<br />
Le fils adoptif, l’héritier présomptif de l’Empereur, C. Julius César, accepta d’être<br />
son patron. Lorsqu’il fut nommé consul, en l’an 1 de <strong>notre</strong> ère, elle lui consacra,<br />
ainsi qu’à son frère Lucius, alors désigné pour le consu<strong>la</strong>t, le temple célèbre<br />
connu sous le nom de Maison Carrée. C’est un édifice parfaitement conservé,<br />
aussi remarquable par l’harmonie de l’ensemble que par <strong>la</strong> finesse du détail. Un<br />
autre monument qui remonte à <strong>la</strong> même date, <strong>et</strong> même un peu plus haut, c’est<br />
<strong>la</strong> porte d’un grand style, élégant <strong>et</strong> sévère, qu’Auguste fit élever en 16 av. J.-C.,<br />
en même temps que l’enceinte. Il n’est pas possible d’assigner une date précise<br />
à <strong>la</strong> construction de l’amphithéâtre, bien que certains indices nous engagent à <strong>la</strong><br />
reculer après Domitien <strong>et</strong> peut-être jusque dans le courant du ne siècle. Il<br />
pouvait contenir à peu près vingt mille spectateurs <strong>et</strong> tout un quartier s’est logé<br />
jadis dans ses vastes f<strong>la</strong>ncs. Au pied du mont Cavalier, sur l’emp<strong>la</strong>cement d’une<br />
promenade qui est encore le coin le plus agréable de <strong>la</strong> ville, se groupaient les