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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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[GRATIEN] Le 24 août 367, relevant de ma<strong>la</strong>die à Amiens, il avait présenté à<br />

l’armée <strong>et</strong> nommé Auguste, sans le faire passer par le grade de César, son fils<br />

Gratien, alors âgé de huit ans, <strong>et</strong> qui maintenant lui succédait, n’en comptant<br />

pas plus de dix-sept. Gratien avait un frère plus jeune, issu d’un autre lit, appelé<br />

Valentinien comme son père. Il lui céda l’Italie, l’Illyrie <strong>et</strong> l’Afrique. Valentinien II<br />

n’était qu’un enfant de quatre ans, p<strong>la</strong>cé sous <strong>la</strong> tutelle de sa mère, l’impératrice<br />

Justine, <strong>et</strong> sous l’autorité effective de son aîné. Gratien restait donc, bien que<br />

réduit à <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, à <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne, à l’Espagne, le maître de l’Occident. Il le devint<br />

de l’Orient en 378, quand son oncle Valens eut été tué dans <strong>la</strong> bataille<br />

d’Andrinople, perdue contre les Goths. Mais il jugea avec raison ce nouveau<br />

fardeau trop lourd <strong>et</strong> s’en déchargea sur Théodose (379).<br />

Le règne de Gratien s’était ouvert sous les plus heureux auspices. Le jeune<br />

Empereur séduisait par le charme de sa personne, les grâces de son esprit, <strong>la</strong><br />

bonté de son cœur. Élève d’Ausone <strong>et</strong> d’Ambroise, il joignait à un goût très vif<br />

pour les l<strong>et</strong>tres profanes un zèle ardent pour <strong>la</strong> foi, sans toutefois le pousser<br />

jusqu’à <strong>la</strong> persécution. Les talents militaires ne manquaient pas non plus à ce fils<br />

de Valentinien. Sa campagne contre les A<strong>la</strong>mans en 378 fut menée avec vigueur<br />

<strong>et</strong> terminée par une victoire bril<strong>la</strong>nte aux environs de Colmar, à Argentaria.<br />

Malheureusement son père ne lui avait rien légué de ses plus solides qualités, <strong>la</strong><br />

force de volonté, l’application au travail. Quand on le vit tout entier à ses p<strong>la</strong>isirs,<br />

sacrifiant à des distractions frivoles, à sa passion pour <strong>la</strong> chasse <strong>et</strong> le cirque, ses<br />

devoirs de souverain <strong>et</strong> l’argent de ses suj<strong>et</strong>s, l’enthousiasme s’éteignit <strong>et</strong> fit<br />

p<strong>la</strong>ce à une désaffection croissante. Ce<strong>la</strong> n’eût pas suffi pour amener une<br />

révolution. Les révolutions se faisaient par l’armée, mais l’armée de son côté, ou<br />

du moins une fraction de l’armée avait des suj<strong>et</strong>s de p<strong>la</strong>inte. L’antagonisme entre<br />

les officiers de nationalité <strong>romaine</strong> <strong>et</strong> les chefs barbares était une cause de<br />

graves difficultés. Gratien rendit le conflit plus aigu par sa prédilection pour ces<br />

derniers.<br />

[USURPATION DE MAXIME] <strong>La</strong> révolte, favorisée par <strong>la</strong> distance, partit de <strong>la</strong><br />

Br<strong>et</strong>agne (383). Maxime, qui commandait dans c<strong>et</strong>te île, s’y fit proc<strong>la</strong>mer<br />

Auguste <strong>et</strong> passa avec ses troupes sur le continent. <strong>La</strong> rencontre eut lieu devant<br />

Paris ; c’est à peine s’il y eut combat. Gratien, appauvri par ses di<strong>la</strong>pidations,<br />

était désarmé devant les <strong>la</strong>rgesses de son rival. Il s’enfuit abandonné de tous <strong>et</strong><br />

voyant toutes les villes se fermer à son approche. Un traître lui ouvrit les portes<br />

de Lyon, pour l’assassiner. Il avait vingt-quatre ans (25 août 383).<br />

Il semb<strong>la</strong>it que le Clergé dût lui rester fidèle, en reconnaissance de ses bienfaits.<br />

Maxime le gagna en affichant des opinions orthodoxes par opposition aux<br />

tendances ariennes de Valentinien II <strong>et</strong> de Justine. En même temps il cherchait à<br />

s’assurer les sympathies des païens de Rome. Ce double jeu lui réussit quelque<br />

temps. Valentinien II, pris entre les païens <strong>et</strong> les orthodoxes, sollicita <strong>la</strong> paix.<br />

Théodose était trop occupé chez lui pour hâter les événements. Tous deux<br />

reconnurent le titre d’Auguste à l’usurpateur <strong>et</strong> à son fils. En 387 Maxime crut le<br />

moment venu. Il brusqua l’attaque <strong>et</strong> se j<strong>et</strong>a sur l’Italie. Valentinien II <strong>et</strong> sa<br />

mère se réfugièrent auprès de Théodose qui c<strong>et</strong>te fois ne put plus reculer. <strong>La</strong><br />

guerre se concentra dans les Alpes Juliennes <strong>et</strong> Carniques, sur <strong>la</strong> même ligne où<br />

s’étaient heurtées les armées de Magnence <strong>et</strong> de Constance. Battu à plusieurs<br />

reprises, Maxime fut livré au vainqueur par ses propres soldats <strong>et</strong> décapité (27<br />

août 388).<br />

[VALENTINIEN II ET THÉODOSE] Les États de Valentinien II se trouvèrent doublés.<br />

Mais il avait dix-sept ans, <strong>et</strong> il ne pouvait être que le pupille de son tout-puissant

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