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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Gaulois de naissance ou d’adoption, <strong>et</strong> <strong>la</strong> plupart des auxiliaires ne s’étaient<br />

engagés qu’à <strong>la</strong> condition de ne pas servir au delà des Alpes. Julien, néanmoins,<br />

se disposa à obéir <strong>et</strong>, pour assurer l’exécution du rescrit impérial, il demanda que<br />

les troupes fussent emmenées par un autre chemin que Paris, où <strong>la</strong> vue de leur<br />

général ne pouvait manquer de renouveler leurs regr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de provoquer une<br />

explosion. On n’en fit rien <strong>et</strong> ce qu’il avait prévu arriva : une révolte éc<strong>la</strong>ta. Les<br />

cris Julien Auguste r<strong>et</strong>entirent autour du pa<strong>la</strong>is. Ils r<strong>et</strong>entirent vainement toute <strong>la</strong><br />

nuit. Les ennemis de l’Apostat ont nié <strong>la</strong> sincérité de sa résistance. Ses partisans<br />

l’ont affirmée non moins énergiquement. Bon gré mal gré il céda le lendemain <strong>et</strong><br />

revêtit <strong>la</strong> pourpre (mai 360).<br />

[POPULARITÉ DE JULIEN EN GAULE] <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> s’était éprise du jeune héros. Il était<br />

Grec, savait à peine le <strong>la</strong>tin <strong>et</strong> ce pouvait être pour lui, ce fut même en quelques<br />

occasions un suj<strong>et</strong> de préventions défavorables. Mais il n’avait rien des allures<br />

qui caractérisaient <strong>la</strong> cour de Constantinople. Il vivait simplement, sans faste,<br />

sans morgue, comme un disciple de Marc Aurèle, non comme un monarque de<br />

l’Orient. Les païens attendaient de ses dispositions bien connues <strong>la</strong> restauration<br />

de leur culte. Les chrétiens, qu’il n’avait pas encore scandalisés par son<br />

abjuration, se louaient de ses procédés envers les évêques orthodoxes, <strong>et</strong><br />

d’ailleurs, entre un prince hostile au christianisme <strong>et</strong> un fauteur de l’hérésie<br />

arienne, beaucoup n’hésitaient pas. Chrétiens <strong>et</strong> païens s’accordaient pour<br />

reconnaître en lui un sauveur. L’éc<strong>la</strong>t de ses services ressortait par le contraste<br />

avec Constance. C’était Constance qui, pour occuper Magnence, avait déchaîné<br />

l’invasion. Maintenant encore il essayait de détourner l’orage par une deuxième<br />

trahison. On avait les preuves. On tenait les l<strong>et</strong>tres qui établissaient sa complicité<br />

avec les Barbares. Des griefs plus anciens s’ajoutaient à ceux-là. Les partisans<br />

de Magnence échappés aux proscriptions accouraient sous les drapeaux. Le sang<br />

des autres criait vengeance. Pour ces raisons diverses, l’é<strong>la</strong>n fut unanime. Les<br />

villes fournirent des subsides. L’armée, qui avait refusé de s’éloigner pour<br />

combattre sous l’Empereur, s’ébran<strong>la</strong>, avec un joyeux empressement, pour<br />

soutenir son rival. <strong>La</strong> frontière fut dégarnie, mais il semb<strong>la</strong>it que le nom de Julien<br />

dût suffire pour <strong>la</strong> protéger, <strong>et</strong> tant qu’il vécut, tant qu’il régna, c’est-à-dire<br />

pendant trois ans, c<strong>et</strong>te confiance se trouva justifiée.<br />

[VALENTINIEN] Le danger reparut quand on apprit sa fin <strong>et</strong>, comme conséquence,<br />

<strong>la</strong> victoire des Perses (juin 363). Jovien, proc<strong>la</strong>mé sur le champ de bataille, dans<br />

le désarroi de <strong>la</strong> défaite, n’eut que le temps de signer <strong>la</strong> paix <strong>la</strong> plus désastreuse<br />

que Rome eût acceptée depuis longtemps. Valentinien, qui lui succéda au bout<br />

de huit mois (février 364), <strong>la</strong>issa l’Orient à son frère Valens <strong>et</strong> prit pour lui<br />

l’Occident. Pendant dix ans il ne quitta pas <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, tantôt combattant les<br />

Barbares, tantôt les surveil<strong>la</strong>nt de Trèves, de Reims ou de Paris. C’était un<br />

homme dur, violent, cruel au besoin, impitoyable quand l’intérêt public entrait en<br />

jeu, somme toute un fidèle <strong>et</strong> vail<strong>la</strong>nt serviteur de l’État. Il trouva les A<strong>la</strong>mans<br />

sur <strong>la</strong> Marne, les battit aux environs de Châlons, puis, reprenant l’offensive, les<br />

ramena dans leur pays, dans le massif de <strong>la</strong> Forêt-Noire, où il leur infligea un<br />

nouvel échec. Les aigles se montrèrent encore une fois dans ces champs<br />

Décumates où <strong>la</strong> civilisation <strong>romaine</strong> s’était imp<strong>la</strong>ntée jadis <strong>et</strong> qu’elle avait<br />

abandonnés depuis un siècle. Mais le temps était passé où l’on pouvait songer à<br />

dépasser <strong>la</strong> ligne du Rhin. Valentinien le comprit. Il se contenta d’assurer <strong>la</strong><br />

défense du fleuve par un ensemble de travaux si bien conçus qu’ils abritèrent <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong> pendant quarante ans, jusqu’à <strong>la</strong> grande invasion de 406. Tranquillisé de<br />

ce côté, il se tourna vers les provinces danubiennes. <strong>La</strong> mort l’y surprit en<br />

novembre 373.

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