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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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il précipite sa marche sur Reims où l’attend le gros de l’armée, concentré sous<br />

les ordres de Marcellus, le maître de <strong>la</strong> cavalerie. De là il franchit les Vosges,<br />

ba<strong>la</strong>ye l’ennemi depuis Strasbourg jusqu’à Cologne <strong>et</strong> finalement reprend<br />

possession de c<strong>et</strong>te ville, en septembre. Ce bril<strong>la</strong>nt début ne terminait rien. Il<br />

s’en rendait compte <strong>et</strong> put s’en convaincre mieux encore l’hiver suivant quand,<br />

cerné à l’improviste par une masse d’A<strong>la</strong>mans dans <strong>la</strong> ville de Sens <strong>et</strong> réduit à<br />

une poignée de combattants, grâce à l’inertie coupable de Marcellus, il ne dut<br />

son salut qu’à <strong>la</strong> valeur de <strong>la</strong> garnison <strong>et</strong> à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ssitude des assiégeants. Pour 357<br />

il imagina un p<strong>la</strong>n nouveau. Il s’agissait de refouler les Barbares entre deux<br />

divisions, l’une manœuvrant en Belgique, l’autre amenée de <strong>la</strong> Rétie. <strong>La</strong><br />

combinaison ne réussit qu’à moitié par <strong>la</strong> faute du maître de l’infanterie<br />

Barbation. Avec des forces plus que suffisantes pour leur barrer le passage, il<br />

<strong>la</strong>issa échapper les pil<strong>la</strong>rds qui, de Lyon, s’étaient rabattus vers BAle. Ce fut le<br />

même Barbation dont <strong>la</strong> mauvaise volonté arrêta Julien sur le Rhin en lui<br />

refusant les moyens de traverser le fleuve. Les A<strong>la</strong>mans reprirent courage. Leur<br />

armée, <strong>la</strong> plus puissante qu’ils eussent jamais réunie, se déploya dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine<br />

de Strasbourg. C<strong>et</strong>te fois Julien commandait seul. Sa victoire fut complète <strong>et</strong><br />

décisive (août 359).<br />

Il ne se relâcha pas pour ce<strong>la</strong> de sa vigi<strong>la</strong>nce. Pendant les trois années qu’il<br />

passa encore dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, il ne manqua pas un seul printemps de reprendre <strong>la</strong><br />

campagne. Mais ces expéditions, dirigées pour <strong>la</strong> plupart contre les Francs, ne<br />

furent plus que des opérations de second ordre. Libre désormais de tout souci<br />

grave en ce qui concernait <strong>la</strong> frontière, il put appliquer le meilleur de ses soins à<br />

l’administration intérieure. Le point douloureux de ce côté c’était l’énormité de<br />

l’impôt, due surtout aux vices de <strong>la</strong> perception. II déc<strong>la</strong>ra aux prévaricateurs une<br />

guerre acharnée <strong>et</strong> le sou<strong>la</strong>gement qu’au prix d’efforts opiniâtres il procura à son<br />

peuple ne fut pas le moins beau de ses succès, ni le moins chaudement disputé1.<br />

[JULIEN À PARIS] Le gouvernement de Julien marque, à d’autres égards, une date<br />

dans <strong>notre</strong> histoire. C’est le moment où Paris sort de son obscurité <strong>et</strong> commence<br />

à jouer le rôle d’une capitale. Ce qui lui vaut ce privilège, ce ne sont pas<br />

seulement les avantages de en position stratégique, à égale distance de <strong>la</strong><br />

Germanie <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne, à l’issue des vallées qui conduisent au Rhin<br />

supérieur <strong>et</strong> inférieur, assez prés de l’ennemi pour ne pas le perdre de vue, assez<br />

loin pour n’avoir pas à redouter un coup de main. Julien avait pour ce séjour un<br />

goût personnel très vif. Plus tard, à l’autre extrémité du monde romain, sa<br />

pensée se reportait avec délices vers sa chère Lutèce. Il nous a décrit lui-même<br />

<strong>la</strong> vie qu’il y menait, dans ce beau pa<strong>la</strong>is des Thermes où il avait établi sa<br />

demeure. C’est là qu’il venait se reposer, entre deux campagnes, le jour<br />

consacré aux affaires, <strong>la</strong> nuit à <strong>la</strong> lecture <strong>et</strong> à <strong>la</strong> méditation. Et c’est là qu’il fut<br />

proc<strong>la</strong>mé Auguste.<br />

[JULIEN EMPEREUR] Il avait fini par s’imposer à Constance comme à son propre<br />

entourage. S’il gardait le préf<strong>et</strong> du prétoire Florentius, il s’était débarrassé de<br />

Marcellus <strong>et</strong> de Barbation. Mais de plus en plus sa renommée grandissante<br />

a<strong>la</strong>rmait l’Ame ombrageuse de l’Empereur. Il commença par lui enlever le plus<br />

cher de ses confidents, le Gaulois Salluste, puis il lui réc<strong>la</strong>ma, pour l’employer en<br />

Orient, <strong>la</strong> moitié <strong>et</strong> l’élite de son armée. <strong>La</strong> mesure était justifiée par les<br />

nécessités de <strong>la</strong> guerre contre les Perses. Mais elle comprom<strong>et</strong>tait <strong>la</strong> sûr<strong>et</strong>é de <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> elle mécontentait profondément les soldats. Ils étaient presque tous<br />

1 Chap. II, § 2.

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