La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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l’Empire en 338. Constantin II garda <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, où il était né, avec ses annexes, <strong>la</strong><br />
Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> l’Espagne. Constance eut l’Orient, Constant l’Italie, l’Illyrie, <strong>la</strong> Grèce,<br />
l’Afrique. <strong>La</strong> guerre éc<strong>la</strong>ta deux ans après entre l’Auguste de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> son<br />
voisin. Constantin fut battu à Aquilée <strong>et</strong> tué (340). <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> passa sous l’autorité<br />
de Constant.<br />
[CONSTANT ET MAGNENCE] Il <strong>la</strong> gouvernait depuis dix ans quand il fut renversé<br />
par une de ces conspirations militaires si fréquentes au IIIe siècle <strong>et</strong> dont le<br />
r<strong>et</strong>our menaçant annonçait de nouvelles catastrophes. Le choix des conjurés<br />
s’était porté sur un officier d’origine germanique, fils de lètes ou lète lui-même,<br />
Magnus Magnentius. Au jour convenu, il se montra revêtu de <strong>la</strong> pourpre dans un<br />
repas qui réunissait à Autun les principaux chefs de l’armée <strong>et</strong> fut salué Auguste<br />
par les convives. Constant chassait pendant ce temps dans les vastes forêts qui<br />
environnaient <strong>la</strong> ville. Il s’enfuit, traversa au galop toute <strong>la</strong> distance qui le<br />
séparait des Pyrénées <strong>et</strong>, au moment où il al<strong>la</strong>it les franchir, tomba, dans <strong>la</strong><br />
p<strong>et</strong>ite ville d’Helena (Elne), l’antique Illiberis, sous les coups des assassins <strong>la</strong>ncés<br />
à sa poursuite. Magnence fut reconnu, non seulement en <strong>Gaule</strong>, mais dans tous<br />
les pays qui avaient dépendu de Constant. Il ne rencontra de résistance qu’en<br />
Italie, à Rome, où un neveu du grand Constantin, Népotianus, essaya de faire<br />
valoir les droits de sa famille, <strong>et</strong> en Illyrie, où l’armée danubienne, toujours<br />
jalouse des troupes rhénanes, lui opposa son général Vétranion. <strong>La</strong> tentative de<br />
Népotianus fut noyée dans des flots de sang, <strong>et</strong> Magnence resta maître de tout<br />
l’Occident, sauf l’Illyrie où d’ailleurs Vétranion ne tarda pas à abdiquer sa<br />
souverain<strong>et</strong>é pour se rallier à l’empereur de Constantinople, Constance (350).<br />
[CONSTANCE ET MAGNENCE] Constance était peu sympathique aux nations <strong>la</strong>tines.<br />
Il appartenait à l’Orient par ses goûts <strong>et</strong> ses vices. De plus il était arien, <strong>et</strong> à<br />
c<strong>et</strong>te époque où les questions politiques <strong>et</strong> religieuses étaient étroitement liées,<br />
<strong>la</strong> haine de l’arianisme était une des formes par où se manifestait l’antagonisme<br />
de l’Occident contre l’Orient. Bien que très peu chrétien lui-même, Magnence<br />
exploita ce sentiment. Il ne négligea pas non plus les avances aux païens.<br />
L’armée le suivit par point d’honneur, gagnée aussi par ses <strong>la</strong>rgesses. Il avait ce<br />
qu’il faut pour entraîner le soldat, une éloquence naturelle, une belle prestance,<br />
des allures militaires. <strong>La</strong> bataille eut lieu à Mursa, dans <strong>la</strong> Pannonie, sur <strong>la</strong> Drave<br />
(351). Ce fut <strong>la</strong> plus meurtrière du siècle. Magnence, accablé sous les forces<br />
réunies de Vétranion <strong>et</strong> de Constance, pût échapper néanmoins à son vainqueur<br />
épuisé. Il résista deux ans dans les Alpes Juliennes <strong>et</strong> Cottiennes, puis se j<strong>et</strong>a<br />
dans Lyon oh il se tua, après avoir tué sa mère <strong>et</strong> <strong>la</strong>issé pour mort son plus<br />
jeune frère Désidérius, qu’il avait fait César. Désidérius survécut à ses blessures<br />
<strong>et</strong> fit sa soumission. Un autre frère de Magnence, qu’il avait revêtu du même<br />
titre <strong>et</strong> commis à <strong>la</strong> garde du Rhin, Décentius, montra plus de courage. Il<br />
transporta son quartier général à Sens, essaya d’y ranimer <strong>la</strong> lutte <strong>et</strong>, voyant<br />
tout perdu, s’étrang<strong>la</strong> (335).<br />
[GOUVERNEMENT DE CONSTANCE] Constance était cruel. Il avait <strong>la</strong>ncé de Lyon un<br />
édit d’amnistie, conçu en termes équivoques qui ne l’engageaient à rien. Un<br />
régime de terreur pesa sur <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Pendant ce temps il faisait à Arles une<br />
entrée solennelle, avec un appareil destiné à frapper les imaginations. Il y<br />
séjourna plusieurs mois, puis, après une campagne contre les A<strong>la</strong>mans, il<br />
r<strong>et</strong>ourna en Italie (354).<br />
L’ère des pronunciamientos était rouverte. Ils recommencèrent en 355 avec le<br />
maître de l’infanterie, le Franc Silvanus, brave soldat qu’une intrigue de cour<br />
précipita malgré lui dans c<strong>et</strong>te aventure <strong>et</strong> qui finit par trahir pour avoir été