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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Sans doute il ne faut user qu’avec réserve des textes juridiques. Les cas qu’ils<br />

prévoient ne se présentent pas pour ce<strong>la</strong> très fréquemment. Il est vrai aussi qu’il<br />

faut se garder des conclusions trop générales. <strong>La</strong> curie de Bordeaux nous<br />

apparaît encore, à travers les œuvres d’Ausone, comme un corps riche <strong>et</strong><br />

considéré. Mais l’Aquitaine, après les dévastations du nie siècle, vécut paisible <strong>et</strong><br />

re<strong>la</strong>tivement florissante jusqu’à l’irruption des Wisigoths en 407. On n’en saurait<br />

dire autant des régions de l’Est, du Nord <strong>et</strong> du Centre, où l’invasion sévissait à<br />

l’état chronique. C’est un préf<strong>et</strong> des <strong>Gaule</strong>s, Florentius, qui fit c<strong>et</strong>te réponse à<br />

Valentinien un jour que le terrible empereur, dans un de ces accès de colère<br />

auxquels il était suj<strong>et</strong>, ordonnait, pour un délit de peu de gravité, de m<strong>et</strong>tre à<br />

mort trois curiales dans plusieurs villes : Et si quelqu’une de ces villes n’en<br />

compte pas trois ? Faut-il attendre qu’elle ait complété le nombre?1 Assurément<br />

il n’y a là qu’une boutade, mais le mot n’en est pas moins à relever comme<br />

j<strong>et</strong>ant un triste jour sur <strong>la</strong> désertion <strong>et</strong> l’appauvrissement des curies.<br />

[ORGANISATION INTÉRIEURE DE LA CURIE] Nous sommes mal renseignés sur<br />

l’organisation intérieure des assemblées municipales du Bas-Empire. L’album<br />

découvert à Thamugas, dans <strong>la</strong> Numidie, <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> date doit se p<strong>la</strong>cer dans les<br />

années immédiatement antérieures à 367, probablement en 364, contient sans<br />

doute trop de particu<strong>la</strong>rités africaines pour être cité au même titre que l’album<br />

de Canusium auquel il fait pendant2. Pourtant on y relève un trait qui concorde<br />

assez bien avec ce que nous pouvons conjecturer au suj<strong>et</strong> des corps simi<strong>la</strong>ires<br />

dans le reste de l’Empire. Ce document énumère, faisant suite aux patrons de<br />

rang sénatorial <strong>et</strong> équestre ainsi qu’aux personnages ayant exercé le sacerdoce<br />

provincial, le curateur, les duumvirs, les f<strong>la</strong>mines, les pontifes, les augures, les<br />

édiles, le questeur, <strong>et</strong> enfin, à <strong>la</strong> queue, les ex-duovirs. Il ne comprend donc,<br />

outre les membres d’honneur, que des magistrats, des prêtres <strong>et</strong> des exmagistrats.<br />

Il n’adm<strong>et</strong> aucun de ceux que l’on appe<strong>la</strong>it autrefois les pra<strong>et</strong>extati <strong>et</strong><br />

les pedani <strong>et</strong> qui maintenant sont des curiales, au sens <strong>la</strong>rge du mot. Les curiales<br />

participent aux charges de <strong>la</strong> curie, mais ils ne figurent pas sur <strong>la</strong> liste de<br />

l’assemblée <strong>et</strong>, s’ils assistent aux séances, ce doit être comme membres passifs<br />

<strong>et</strong> comme spectateurs mu<strong>et</strong>s. Quant au droit d’y siéger assis, il parait réservé,<br />

d’après une constitution du Code Théodosien3, aux décurions émérites, c’est-àdire<br />

qui ont passé par toutes les magistratures.<br />

Une constitution du même Code, datée de 4094, nous signale, pour <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse des principaux (principales), identiques probablement aux décurions<br />

émérites, <strong>et</strong> aussi à ceux qu’on appelle les primores ou les primates. Ce sont les<br />

mêmes qui, dans les inscriptions du Haut-Empire, se disaient : omnibus<br />

honoribus functi. Ils tiennent le premier rang dans <strong>la</strong> curie <strong>et</strong>, bien que leur<br />

nombre soit nécessairement variable, on ne voit pas comment les distinguer des<br />

dix premiers (decem primi), qui eux aussi sont à <strong>la</strong> tête de l’ordre <strong>et</strong> achètent<br />

d’ailleurs c<strong>et</strong> avantage par des charges plus lourdes, notamment par un rôle plus<br />

actif <strong>et</strong> une responsabilité plus directe dans <strong>la</strong> perception de l’impôt.<br />

Le christianisme vainqueur introduisit dans l’assemblée un membre nouveau,<br />

l’évêque, qui ne tarda pas à y prendre une situation prépondérante, à côté <strong>et</strong> en<br />

réalité au-dessus du plus haut magistrat civil. Ce magistrat n’était plus à <strong>la</strong> fin du<br />

1 Ammien Marcellin, XXVII, 7.<br />

2 Corpus inscript. <strong>la</strong>tin., VIII, 1, 2403. Cf. Ephemeris epigraphica, III, p. 77-84. Voir liv. I, chap. II, § 6.<br />

3 XII, I, 4.<br />

4 XII, I, 171.

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