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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Elle se transforma finalement en une magistrature régulière <strong>et</strong> <strong>la</strong> plus haute de<br />

toutes.<br />

[LE CURATEUR CHEF DE LA CITÉ] Il nous est difficile, pour ne pas dire impossible,<br />

de suivre <strong>la</strong> transition. Quelques points seulement transparaissent à travers les<br />

Codes <strong>et</strong> les inscriptions. De bonne heure nous voyons le curateur étendre sa<br />

compétence en dehors du contrôle financier jusqu’à des fonctions plus actives. Il<br />

acquiert une sorte de juridiction administrative. Il empiète sur les attributions de<br />

l’édilité. C<strong>et</strong>te magistrature, relevant plus spécialement de <strong>la</strong> curatelle, devait<br />

être <strong>la</strong> première absorbée. Elle ne fut pas <strong>la</strong> seule. Le curateur du Bas-Empire a<br />

hérité non seulement des édiles, mais des duumvirs <strong>et</strong> des quinquennaux. Il a le<br />

soin de <strong>la</strong> voirie, des travaux publics, de <strong>la</strong> police. Il a le maniement des fonds<br />

municipaux. Il procède aux adjudications. Il dresse <strong>et</strong> tient sous sa garde les<br />

registres du cens. Il concentre dans ses mains tout le gouvernement de <strong>la</strong> cité. Il<br />

en est le père, pater civitatis. C’est le titre qu’on lui donne couramment au Ve<br />

siècle. <strong>La</strong> question délicate, <strong>et</strong> malheureusement non résolue avec certitude, est<br />

de savoir ce qu’il représente désormais, dans c<strong>et</strong>te phase nouvelle, <strong>la</strong> cité dont il<br />

est le chef ou le pouvoir central. Sans doute il n’est plus un étranger au milieu de<br />

ses administrés. C<strong>et</strong>te curie, à <strong>la</strong>quelle il préside, il en fait partie, il est tiré de<br />

son sein. Mais, quoi qu’on en ait dit, il n’est nullement prouvé qu’il ait cessé dès<br />

lors d’être nommé par l’Empereur. C’est seulement en 409 qu’une loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong> nous le présente comme issu de l’élection1. On notera qu’à c<strong>et</strong>te époque<br />

les cités s’étaient vu enlever <strong>la</strong> majeure partie de leurs revenus <strong>et</strong> de leur<br />

patrimoine, tantôt pour enrichir l’Église, tantôt pour subvenir au déficit du trésor<br />

impérial. Il n’y avait donc nul inconvénient, après les avoir dépouillées de<br />

presque tous leurs biens, à leur rendre <strong>la</strong> gestion du peu qui en restait.<br />

[DISPARITION DES ANCIENNES MAGISTRATURES] Que devenaient cependant les<br />

anciennes magistratures? Elles ne furent point supprimées. Une loi de Constantin<br />

en imposait l’exercice préa<strong>la</strong>ble au futur curateur <strong>et</strong>, conformément à c<strong>et</strong>te<br />

disposition, une inscription, datée de 352 ap. J.-C., nous fait connaître un<br />

curateur de Cologne qui a été antérieurement édile <strong>et</strong> duumvir2. Toutefois les<br />

textes qui les mentionnent sont trop rares pour <strong>la</strong>isser croire qu’elles ont subsisté<br />

partout. Il est probable que de plus en plus on négligea de les pourvoir de<br />

titu<strong>la</strong>ires. Le fait est qu’elles n’avaient plus de raison d’être. Elles s’étaient<br />

morcelées en diverses curatelles dont <strong>la</strong> curatelle de <strong>la</strong> cité n’était que <strong>la</strong> plus<br />

honorifique <strong>et</strong> <strong>la</strong> plus onéreuse. Il y a là un nouveau type d’administration<br />

municipale dont il faut expliquer maintenant l’avènement.<br />

[DÉSERTION DE LA CURIE] <strong>La</strong> répugnance pour les fonctions publiques ou, plus<br />

exactement, pour les frais qu’elles entraînent, se manifeste d’assez bonne heure.<br />

C’est pour stimuler, par l’appât d’une prime, les tièdes <strong>et</strong> les récalcitrants qu’on<br />

imagina, vers le milieu du IIe siècle, une forme nouvelle de <strong>la</strong> <strong>la</strong>tinité, le droit<br />

<strong>la</strong>tin majeur, le <strong>La</strong>tium majus, différent du <strong>La</strong>tium minus en ce qu’il assurait, non<br />

pas seulement aux magistrats des cités <strong>la</strong>tines, mais aux simples décurions <strong>la</strong><br />

concession de <strong>la</strong> cité <strong>romaine</strong>3. C’est sans doute vers <strong>la</strong> même époque que l’on<br />

ouvrit aux inco<strong>la</strong>e ou étrangers domiciliés l’accès des honneurs municipaux. Nous<br />

voyons, en <strong>Gaule</strong>, un Voconce appelé dans <strong>la</strong> curie de Lyon, un Trévire<br />

parcourant toute <strong>la</strong> carrière des magistratures chez les Éduens4.<br />

1 Code Théod., XII, I, 17.<br />

2 Code Théod., XII, I, 20. Brambach, 549.<br />

3 Livre I, chap. III, § 1.<br />

4 Corpus inscript. <strong>la</strong>tin., XII, 1585 ; XIII, 2669. Cf. 2878.

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