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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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L’assemblée d’Arles comprenait, comme les assemblées provinciales, les honorati<br />

du ressort <strong>et</strong> les délégués des curiales, non tous les principales indistinctement<br />

— ils eussent été trop nombreux —, mais une députation élue au sein de chaque<br />

curie. Elle comprenait en outre les juges, en d’autres termes les gouverneurs des<br />

sept provinces. Les membres de l’assemblée étaient tenus de s’y rendre sous<br />

peine d’amende. En raison de <strong>la</strong> distance, les gouverneurs de <strong>la</strong> Novempopu<strong>la</strong>nie<br />

<strong>et</strong> de <strong>la</strong> seconde Aquitaine étaient autorisés à se faire suppléer en cas<br />

d’empêchement. Les séances avaient lieu, non sous <strong>la</strong> présidence, mais en<br />

présence du préf<strong>et</strong>.<br />

[RAISONS DE L’ÉDIT] On s’est perdu en raisonnements sur les motifs qui ont<br />

inspiré <strong>la</strong> décision d’Honorius. Ils sont pourtant fort simples <strong>et</strong> ressortent assez<br />

c<strong>la</strong>irement du texte même de l’édit. Un des avantages de l’assemblée provinciale<br />

était de centraliser les affaires <strong>et</strong> par là d’économiser aux diverses cités les frais<br />

d’une légation particulière. L’Empereur, de son côté, trouvait son compte à n’être<br />

pas encombré par ces députations. L’assemblée diocésaine opérait, sur une plus<br />

vaste échelle, une simplification du même genre. Elle réduisait les légations des<br />

provinces comme l’assemblée provinciale réduisait celles des cités. En rendant<br />

annuelle l’assemblée du diocèse viennois, Honorius assurait à ce diocèse, d’une<br />

manière permanente, l’avantage en question. Et si <strong>la</strong> même mesure n’a pas été<br />

prise partout, c’est qu’il n’y avait pas lieu. L’Italie avait le Sénat de Rome, avec<br />

lequel une diète italienne eût fait double emploi. L’Afrique, relevant pour une<br />

partie du vicaire <strong>et</strong> pour l’autre étant directement subordonnée à l’Empereur, ne<br />

présentait pas l’unité nécessaire. L’Espagne, <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne étaient, comme <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong><br />

du Nord, aux mains des Barbares. Raison de plus pour s’intéresser à des<br />

provinces demeurées <strong>romaine</strong>s de fait comme de cœur, pour resserrer le lien qui<br />

les unissait entre elles <strong>et</strong> pour fortifier du même coup, par ces démonstrations<br />

périodiques, celui qui les rattachait à l’Empire.<br />

[ÉCHEC DE LA RÉFORME] L’édit de 418 précéda d’une année au plus<br />

l’établissement des Wisigoths dans l’Aquitaine. C<strong>et</strong> événement, avec les<br />

désordres qui s’ensuivirent, fut vraisemb<strong>la</strong>blement <strong>la</strong> cause qui fit échouer <strong>la</strong><br />

réforme d’Honorius. L’assemblée instituée par c<strong>et</strong> empereur fait très peu parler<br />

d’elle, si peu qu’on a le droit de douter qu’elle ait réellement fonctionné, ou<br />

autrement qu’à de longs intervalles. Une ou deux fois au plus on saisit ou l’on<br />

croit saisir <strong>la</strong> trace de son activité, en 455 dans l’élévation d’Avitus à l’empire <strong>et</strong><br />

en 468 dans le procès intenté au préf<strong>et</strong> Arvandus devant le Sénat1. Mais si son<br />

intervention dans le deuxième cas ne peut guère être contestée, il s’en faut<br />

qu’elle soit aussi évidente dans le premier.<br />

[RÔLE DES ASSEMBLÉES AU Ve SIÈCLE] Les concilia se tinrent en dehors des<br />

révolutions du IVe siècle comme ils avaient fait pour celles du troisième. C’est<br />

seulement vers le milieu du Ve siècle, dans le désarroi causé par les invasions,<br />

quand les pouvoirs réguliers étaient impuissants ou vacants, que nous voyons les<br />

diètes provinciales é<strong>la</strong>rgir leurs attributions <strong>et</strong> intervenir, à diverses reprises,<br />

dans les questions purement politiques. Il y a là, dans leur histoire, une dernière<br />

<strong>et</strong> intéressante période, mais qui ne rentre pas dans les limites assignées à ce<br />

volume.<br />

1 Sidoine Apollinaire, Panégyrique d’Avitus. Epist., I, 7.

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