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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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CHAPITRE III — LE GOUVERNEMENT LOCAL<br />

I. - LES ASSEMBLÉES PROVINCIALES1.<br />

LA pénurie des documents sur <strong>la</strong> deuxième moitié du IIIe siècle ouvre une <strong>la</strong>cune<br />

dans l’histoire des assemblées provinciales. Elle reprend quand nos sources sont<br />

redevenues plus abondantes, à partir de Constantin, <strong>et</strong> elle se prolonge<br />

jusqu’aux derniers temps de <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong>, au milieu des invasions <strong>et</strong><br />

en présence des premiers royaumes barbares.<br />

[SÉCULARISATION. LE PRÊTRE PROVINCIAL] Leur physionomie s’est transformée<br />

dans l’intervalle. Le christianisme vainqueur a enlevé à ces réunions leur motif ou<br />

leur prétexte religieux. Il a aboli le culte impérial, interdit les sacrifices à<br />

l’Empereur, renversé l’autel de Rome <strong>et</strong> d’Auguste. L’autel de Lyon n’existait plus<br />

au Ve siècle. Nous savons qu’il avait fait p<strong>la</strong>ce dès c<strong>et</strong>te époque à l’église Saint-<br />

Pierre. Il se peut qu’il ait disparu plus tôt. Debout ou j<strong>et</strong>é à bas, il avait cessé<br />

depuis longtemps d’être desservi. Ce qui subsiste de l’ancien culte, dans <strong>la</strong><br />

province comme dans <strong>la</strong> cité, c’est le prêtre. Mais du prêtre ce personnage n’a<br />

plus que le nom. Encore a-t-on pris soin de r<strong>et</strong>rancher de son titre <strong>la</strong> mention du<br />

dieu auquel il était autrefois consacré. Il est le prêtre de <strong>la</strong> province (sacerdos<br />

provinciae). Il n’est plus celui d’Auguste ni de Rome. Ses fonctions se bornent à<br />

célébrer les jeux que l’Église tolère tout en les condamnant, <strong>et</strong> à gérer les biens<br />

du temple jusqu’au jour où les confiscations n’auront plus rien <strong>la</strong>issé du temple<br />

<strong>et</strong> de ses biens.<br />

[COMPOSITION DES ASSEMBLÉES] Les assemblées, devenues exclusivement<br />

politiques, ont été modifiées dans leur composition. Aux représentants, aux chefs<br />

des curies (principales)2, se sont joints tous les honorati de <strong>la</strong> province, c’est-àdire<br />

tous ceux qui ont rempli les charges donnant accès dans <strong>la</strong> noblesse<br />

sénatoriale. Ils tiennent le premier rang, d’abord ceux qui ont rempli ces charges<br />

effectivement, ensuite ceux qui, sans les avoir remplies, en ont reçu le brev<strong>et</strong><br />

honorifique. Ils peuvent d’ailleurs se contenter d’envoyer à leur p<strong>la</strong>ce des<br />

mandataires appelés procurateurs. Les plus éminents d’entre eux, les ex-préf<strong>et</strong>s,<br />

ne se dérangent pas On va chez eux recueillir leur avis. Les c<strong>la</strong>rissimes, alors<br />

même qu’ils n’ont exercé aucune fonction publique, sont admis aux séances,<br />

mais ils prennent p<strong>la</strong>ce au dernier rang, debout, <strong>et</strong> leur tour de parole <strong>et</strong> de vote<br />

n’arrive jamais. Les assemblées provinciales comprennent donc tout ce que <strong>la</strong><br />

province offre de plus distingué ; mieux encore chue jadis elles sont à même de<br />

connaître <strong>et</strong> de défendre les intérêts des popu<strong>la</strong>tions. <strong>La</strong> présidence n’est plus,<br />

comme autrefois, attachée à <strong>la</strong> prêtrise. On suppose qu’elle était donnée à<br />

l’élection. Le gouverneur assiste aux délibérations pour y intervenir à l’occasion.<br />

[DROITS DES ASSEMBLÉES] <strong>La</strong> sollicitude du gouvernement impérial pour ces<br />

assemblées ne s’est pas démentie. Il semble, au contraire, qu’elle est devenue<br />

plus vive depuis que, s’étant sécu<strong>la</strong>risées, elles ont cessé d’être considérées<br />

comme des associations en quelque sorte privées pour être rangées<br />

officiellement parmi les grands corps de l’État. Les constitutions qui les<br />

concernent sont nombreuses <strong>et</strong> conçues dans l’esprit le plus libéral. Elles font<br />

1 SOURCES : Voir liv. I, chap. II, § 1. Code Théodosien, XII, 12. Sidoine Apollinaire, passim, <strong>et</strong>c.<br />

OUVRAGES À CONSULTER : Voir liv. I, chap. II, § 1.<br />

2 Voir § 2.

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