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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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preuve en est qu’ils sont p<strong>la</strong>cés quelquefois à <strong>la</strong> suite, sous le même chef. De<br />

plus les gentiles appartiennent à des nationalités variées : Sarmates, Suèves,<br />

Taifales, <strong>et</strong>c., tandis que les lètes ne se recrutent que parmi les peuples les plus<br />

voisins du Rhin.<br />

[GENTILES ET LAETI EN GAULE] C’est apparemment c<strong>et</strong>te raison qui a fait<br />

restreindre à <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> les établissements létiques, sans préjudice des colonies de<br />

gentiles qui s’y rencontrent également, mais qui existaient ailleurs. Il y avait des<br />

lètes Teutons à Chartres, des lètes Francs à Rennes, des lètes Bataves à Arras, à<br />

Noyon. D’autres étaient désignés, non d’après leur nationalité, qui était peut-être<br />

mêlée, mais d’après leur résidence. Tels étaient les lètes Lingons, disséminés<br />

dans diverses localités de <strong>la</strong> Belgique première ; les lètes <strong>La</strong>genses (de <strong>La</strong>gium,<br />

Lugige, sur <strong>la</strong> voie de Bavay à Tongres), près de Tongres ; les lètes Nerviens, à<br />

Famars (Fanum Martis), près de Valenciennes ; les lètes Acti (?) à Epusum (?),<br />

dans <strong>la</strong> Belgique première. A Bayeux <strong>et</strong> à Coutances les lètes Bataves étaient<br />

f<strong>la</strong>nqués de gentiles Suèves. Le texte de <strong>la</strong> Notice, qui est fort altéré en c<strong>et</strong><br />

endroit, nous fait connaître d’autres gentiles associés à des lètes dont le nom ne<br />

nous est pas donné. Ce sont les gentiles Suèves au Mans, à Clermont-Ferrand,<br />

les gentiles de Reims, de Senlis. Le même document nous signale plus loin les<br />

gentiles cantonnés isolément, les Sarmates avec les Taifales à Poitiers, les<br />

Sarmates près de Paris, entre Reims <strong>et</strong> Amiens, dans le Forez <strong>et</strong> le Ve<strong>la</strong>y, à<br />

<strong>La</strong>ngres.<br />

[TRACES LAISSÉES PAR LES GENTILES ET LES LAETI] Ces étrangers finirent par se<br />

fondre avec les indigènes. Déjà Zosime, qui écrivait dans <strong>la</strong> deuxième moitié du<br />

Ve siècle, pouvait voir en eux des Gaulois1. Ils ont conservé pourtant leur<br />

individualité bien après les invasions. Aujourd’hui encore leur souvenir revit sur<br />

plus d’un point dans <strong>notre</strong> toponymie. Les Taifales, signalés par Grégoire de<br />

Tours cent cinquante ans après <strong>la</strong> rédaction de <strong>la</strong> Notice, possédaient toujours<br />

les terres qui leur avaient été concédées par le rescrit impérial. Le pays où ils<br />

habitaient portait alors le nom de Theiphalia. Il avait pour centre <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite ville de<br />

Tiffauges, dans les Deux-Sèvres. Les noms de Sermaise (Loir<strong>et</strong>, Marne, Oise,<br />

Seine-<strong>et</strong>-Oise), de Sermoise (Nièvre, Aisne, Yonne), de Sermizelles (Yonne), dérivés<br />

de Sarmatia, Sarmatio<strong>la</strong>e, rappellent un établissement de Sarmates. Ceux de<br />

Marmagne (Côte-d’Or, Cher, Saône-<strong>et</strong>-Loire), d’Allemagne (Calvados) dérivés de<br />

Marcomannia, d’A<strong>la</strong>mannia, un établissement de Marcomans <strong>et</strong> d’A<strong>la</strong>mans2.<br />

[CONCLUSION SUR LA RÉFORME MILITAIRE] <strong>La</strong> réforme qu’on vient de décrire a<br />

suscité, de <strong>la</strong> part des contemporains <strong>et</strong> des historiens modernes, beaucoup de<br />

critiques qui ne paraissent pas toujours très justifiées. On a critiqué <strong>la</strong> dislocation<br />

des légions, comme si c<strong>et</strong>te mesure n’était pas imposée par les nouvelles<br />

nécessités tactiques. On a critiqué <strong>la</strong> dispersion des troupes à l’intérieur, comme<br />

si le contact avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion civile était fatalement destructif de l’esprit<br />

militaire. <strong>La</strong> vérité c’est que <strong>la</strong> faiblesse de Rome, en face des envahisseurs,<br />

tenait à des causes <strong>indépendante</strong>s de c<strong>et</strong>te réforme. Nous les avons vues à<br />

l’œuvre antérieurement, <strong>et</strong> elles ne cessèrent pas d’agir après. Dioclétien avait<br />

fait effort pour augmenter <strong>la</strong> puissance numérique de l’armée, mais ni lui ni ses<br />

successeurs ne purent triompher des difficultés financières. Les gros effectifs<br />

n’existaient que sur le papier. L’armée gallo-<strong>romaine</strong>, à s’en tenir aux chiffres<br />

officiels, devait compter un minimum de cinquante à soixante mille combattants.<br />

1 II, 54.<br />

2 Longnon, Géographie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> au VIe siècle, p. 176. D’Arbois de Jubainville, Recherches sur l’origine de <strong>la</strong><br />

propriété foncière <strong>et</strong> des noms de lieux habités en France, p. 413-415.

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