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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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fabriques impériales, les employés de l’administration (officiales), les bou<strong>la</strong>ngers<br />

(pistores), les marchands de porcs <strong>et</strong> de bestiaux (suarii, pecuarii) qui fournissaient<br />

le pain <strong>et</strong> <strong>la</strong> viande pour les distributions de Rome <strong>et</strong> de Constantinople,<br />

formèrent comme des castes héréditaires dont on ne devait distraire ni un<br />

homme ni un denier. Des raisons du même ordre enchaînèrent le soldat à<br />

l’armée, le colon à <strong>la</strong> glèbe. L’homme, enfermé dans une destinée sans issue,<br />

sentit son énergie décroître. Il ralentit son travail <strong>et</strong> rétrécit sa pensée. II perdit<br />

le sens des intérêts généraux sans lequel il n’est plus de patriotisme. Il ne<br />

chercha plus à améliorer son sort. Un poison mortel se répandit dans le corps<br />

social, engourdit les intelligences <strong>et</strong> les volontés. Le mal avait bien des causes,<br />

mais quand on veut expliquer c<strong>et</strong>te sorte de stagnation générale qui caractérise<br />

<strong>la</strong> fin de l’Empire, il ne faut pas oublier qu’elle tient, pour une part, à une<br />

mauvaise conception du régime fiscal.<br />

III. - LE SERVICE MILITAIRE ET LE NOUVEAU SYSTÈME DÉFENSIF1.<br />

LE système d’Auguste n’avait pas empêché les invasions. On employa, pour les<br />

prévenir, des moyens nouveaux. L’armée fut divisée en deux groupes, l’un sur <strong>la</strong><br />

frontière, l’autre à l’intérieur, ce dernier servant de soutien au précédent, <strong>et</strong> de<br />

plus fournissant aux villes les garnisons dont le manque s’était fait sentir si<br />

cruellement au nie siècle.<br />

[L’ARMÉE DE LA FRONTIÈRE] L’armée des frontières était sédentaire, fixée au sol,<br />

intéressée à le défendre parce qu’elle en avait <strong>la</strong> propriété. Elle avait pris Ce<br />

caractère depuis un siècle environ, quand Septime Sévère eut installé les soldats<br />

en dehors des camps, avec leurs femmes <strong>et</strong> leurs enfants <strong>et</strong> quand Alexandre<br />

Sévère eut accordé un lot de terre à chacun d’entre eux. <strong>La</strong> terre ainsi concédée<br />

était franche d’impôts, mais elle entraînait à tout jamais, pour le bénéficiaire,<br />

l’obligation du service. Aussi ne pouvait-elle être transmise qu’à un héritier mâle,<br />

<strong>et</strong> si elle tombait en déshérence, elle devait passer à quelqu’un qui pût en<br />

assumer <strong>la</strong> charge. Ce fut une organisation analogue à celle qui fut établie en<br />

Autriche, sur les confins danubiens, pour faire face aux invasions des Turcs.<br />

[L’ARMÉE DE L’INTÉRIEUR] Aux troupes de <strong>la</strong> frontière, aux limitanei ou<br />

riparienses, s’opposent les pa<strong>la</strong>tini, les comitatenses, les pseudo-comitatenses,<br />

les deux derniers corps ainsi appelés parce qu’ils formaient ou étaient censés<br />

former le cortège de l’Empereur (comitatus), les autres parce qu’ilsétaient<br />

attachés à son pa<strong>la</strong>is (pa<strong>la</strong>tium), ce qui les faisait p<strong>la</strong>cer en tête de <strong>la</strong> hiérarchie,<br />

avant les comitatenses <strong>et</strong>, à plus forte raison, avant les pseudo-comitatenses.<br />

C’était l’armée de campagne, plus nombreuse, plus solide, plus considérée aussi<br />

que l’armée de <strong>la</strong> frontière <strong>la</strong>quelle n’était qu’une armée de couverture, destinée<br />

1 SOURCES : Voir § 1 <strong>et</strong>, en outre, Végète, Epitoma rei militaris.<br />

OUVRAGES À CONSULTER : Godefroy, Code Théodosien, notamment liv. VII. Böcking, Notitia dignitatum, p.<br />

1044 <strong>et</strong> suiv., Serrigny, I, p. 300 <strong>et</strong> suiv., ouvr. cité, § 1. Roulez, Du contingent fourni par les peuples de <strong>la</strong><br />

Belgique aux armées de l’empire romain, Mémoires de l’Académie de Belgique, 1852. Léotard, Essai sur <strong>la</strong><br />

condition des Barbares établis dans l’empire romain au IIIe siècle, 1873. Geffroy, Rome <strong>et</strong> les Barbares, 2e<br />

édit., 1874. Mommsen, Das römische Militärwesen seit Diocl<strong>et</strong>ian, Hermes, 1889. Fustel de Cou<strong>la</strong>nges,<br />

L’invasion germanique, p. 385 <strong>et</strong> suiv. Humbert, DEDITICII, FŒDUS, GENTILES, dans le Dictionnaire des<br />

Antiquités de Saglio. Lécrivain, <strong>La</strong><strong>et</strong>i, ibidem. — Sur <strong>la</strong> fortification des villes : Caumont, Abécédaire ou<br />

rudiment d’archéologie. Ere gallo-<strong>romaine</strong>, 2e édit., 1870, p. 817 <strong>et</strong> suiv. De <strong>la</strong> Noé, Principes de <strong>la</strong> fortification<br />

antique, 1890. Jullian, Inscriptions de Bordeaux, II, p. 295 <strong>et</strong> suiv. Schuermans, Remparts d’Arlon <strong>et</strong> de<br />

Tongres. Bull<strong>et</strong>in des commissions royales d’art <strong>et</strong> d’archéologie (Bruxelles), à partir de 1877, XVI, XXVII,<br />

XXVIII, XXIX. Remparts romains d’Arlon, Publications de l’Institut archéologique du Luxembourg, t. XXVII des<br />

Annales, 1893. B<strong>la</strong>nch<strong>et</strong>, Les trésors de monnaies <strong>romaine</strong>s <strong>et</strong> lu invasions germaniques en <strong>Gaule</strong>, 1900, p. 91<br />

<strong>et</strong> suiv.

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