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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Le comte de <strong>la</strong> fortune privée a sous son autorité, dans chacun des deux<br />

diocèses, un intendant de <strong>la</strong> fortune privée (rationalis rei privatae per Gallias <strong>et</strong><br />

rationalis rei privatae per quinque provincias), un préposé de <strong>la</strong> fortune privée dans<br />

<strong>la</strong> Germanie première <strong>et</strong> <strong>la</strong> Séquanie, où l’Empereur avait de vastes domaines<br />

(praepositus rei privatae per Sequanicum <strong>et</strong> Germaniam primam), <strong>et</strong> enfin les<br />

procurateurs des fabriques qui se rattachent à ce service.<br />

Les fonctionnaires de l’ordre financier, intendants <strong>et</strong> préposés des trésors, ne<br />

sont chargés ni de <strong>la</strong> confection du cadastre, ni de <strong>la</strong> répartition, ni de <strong>la</strong><br />

perception de l’impôt. C’est le préf<strong>et</strong>, ce sont les vicaires <strong>et</strong> les gouverneurs qui<br />

directement ou indirectement président à ces opérations. Ils n’ont, quant à eux,<br />

qu’à encaisser les fonds qui sont versés en partie dans <strong>la</strong> caisse centrale, en<br />

partie dans celle du préf<strong>et</strong> (arca praefecturae), car le préf<strong>et</strong> règle directement,<br />

sauf approbation supérieure, les dépenses de son administration, <strong>et</strong> pourvoit en<br />

outre, dans toute l’étendue de son ressort, à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> à <strong>la</strong> solde des troupes.<br />

[BUDGET DES DÉPENSES] Les charges du gouvernement étaient légères,<br />

comparées à ce qu’elles sont de nos jours. Sans doute il fal<strong>la</strong>it suffire au luxe des<br />

deux cours, <strong>et</strong> il était excessif. Il fal<strong>la</strong>it nourrir <strong>la</strong> plèbe des deux capitales. Il<br />

fal<strong>la</strong>it semer l’or chez les Barbares. Mais l’armée en revanche était loin<br />

d’atteindre à nos effectifs, <strong>et</strong> le fonctionnarisme, bien qu’il se fût beaucoup<br />

développé, ne comportait pas un personnel dépassant le nôtre. Il n’y avait à<br />

rétribuer ni un corps diplomatique, ni un corps enseignant, <strong>et</strong> de plus il n’existait<br />

pas une d<strong>et</strong>te publique dont il y eût à payer les intérêts. Si donc il est permis de<br />

juger du budg<strong>et</strong> des rec<strong>et</strong>tes par celui des dépenses, il ne semble pas que le<br />

premier ait dû paraître trop lourd. Il l’était pourtant, à en croire les écrivains<br />

contemporains1. Et l’on fera tant qu’on voudra <strong>la</strong> part de <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>mation dont <strong>la</strong><br />

littérature de c<strong>et</strong>te époque est comme infestée, on ne peut méconnaître dans ces<br />

témoignages une <strong>la</strong>rge part de vérité.<br />

[MALAISE ÉCONOMIQUE] Il faut renoncer, avec les données dont nous disposons, à<br />

fixer le montant de l’impôt dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> ailleurs. Il se peut qu’en principe il<br />

n’ait pas excédé les facultés du contribuable, mais diverses causes contribuaient<br />

à aggraver le poids de <strong>la</strong> fiscalité. D’abord les troubles, les invasions, le ma<strong>la</strong>ise<br />

économique qui en était <strong>la</strong> conséquence. Constantin, de passage à Autun en 311,<br />

remit aux Éduens l’arriéré de leurs contributions depuis cinq ans <strong>et</strong> les réduisit<br />

du quart pour l’avenir2. Ce peuple venait de traverser une crise terrible. Il avait<br />

soutenu quarante ans plus tôt une lutte désespérée pour l’unité de l’Empire, <strong>et</strong><br />

ses blessures n’étaient pas encore fermées. Mais combien d’autres avaient subi<br />

les mêmes désastres <strong>et</strong> appe<strong>la</strong>ient le même remède. Gratien (367-383) fit remise<br />

de l’impôt à <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> entière3. Les faveurs de ce genre étaient devenues<br />

fréquentes. Elles attestent le mal dont elles sont le correctif nécessaire <strong>et</strong><br />

insuffisant.<br />

[RAPACITÉ DES FONCTIONNAIRES] Une autre p<strong>la</strong>ie, favorisée par <strong>la</strong> faiblesse du<br />

pouvoir central, était <strong>la</strong> rapacité des fonctionnaires. Lorsque Julien arriva dans <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong>, en 356, il <strong>la</strong> trouva écrasée, hal<strong>et</strong>ante sous son fardeau. Lorsqu’il <strong>la</strong> quitta<br />

après quatre ans d’un gouvernement réparateur <strong>et</strong> glorieux, il <strong>la</strong> <strong>la</strong>issa dégrevée<br />

1 Voir notamment <strong>La</strong>ctance, De mortibus persecutorum, 7 <strong>et</strong> 23. Pour <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> du Ve siècle, Salvien, De<br />

gubernatione Dei, liv. V.<br />

2 Panegyrici <strong>la</strong>tini. Gratiarum actio Constantino Augusto, 11-14. Voir Fustel de Cou<strong>la</strong>nges, L’invasion<br />

germanique, p. 51, n. 1.<br />

3 Ausone, Gratiarum actio, 16.

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