La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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infimes, le travail agricole excepté. <strong>La</strong> capitation plébéienne, expulsée des villes,<br />
est reportée en eff<strong>et</strong> sur les travailleurs des champs <strong>et</strong>, comme les p<strong>et</strong>its<br />
propriétaires ont fait p<strong>la</strong>ce à c<strong>et</strong>te c<strong>la</strong>sse de fermiers héréditaires qu’on appelle<br />
les colons1, elle ne frappe somme toute que ceux-ci, <strong>et</strong> aussi par contrecoup<br />
leurs maîtres, tenus de faire l’avance en leur nom, sauf à s’arranger pour rentrer<br />
dans leurs frais.<br />
[IMPÔTS SPÉCIAUX AUX CLASSES SUPÉRIEURES] Si les c<strong>la</strong>sses supérieures sont<br />
dispensées de <strong>la</strong> capitation humaine, elles n’en sont pas moins astreintes à<br />
certaines contributions personnelles en sus de <strong>la</strong> contribution foncière. Les<br />
décurions payent l’or coronaire qui a été à l’origine une offrande, censée<br />
volontaire, des provinciaux aux généraux victorieux, puis aux gouverneurs <strong>et</strong> qui<br />
est devenu finalement un impôt d’État obligatoire <strong>et</strong> régulier. Les c<strong>la</strong>rissimes ou<br />
membres de l’ordre sénatorial paient l’aurum ob<strong>la</strong>titium, qui est un impôt<br />
analogue au précédent, plus une contribution foncière supplémentaire, <strong>la</strong> follis ou<br />
gleba senatoria, dont le montant comporte plusieurs degrés. Les c<strong>la</strong>rissimes<br />
promus à <strong>la</strong> préture sont fortement taxés. Ils doivent célébrer des jeux publics<br />
dans <strong>la</strong> capitale de l’Orient ou de l’Occident. <strong>La</strong> même dépense incombe, dans<br />
leur ville, aux magistrats municipaux. En général, il n’est pas de haut<br />
fonctionnaire qui ne doive payer le prix de son élévation. <strong>La</strong> vénalité des charges<br />
est une source de revenus pour le trésor <strong>et</strong>, dans beaucoup de cas, <strong>la</strong> contrainte<br />
intervient où <strong>la</strong> vanité ne suffit point.<br />
[PRESTATIONS] Les prestations tiennent dans ce système une p<strong>la</strong>ce énorme, si<br />
bien qu’on peut se demander si elles ne représentent pas dans l’impôt <strong>la</strong> part <strong>la</strong><br />
plus lourde. Nous nous contenterons de mentionner les corvées pour l’entr<strong>et</strong>ien<br />
des routes <strong>et</strong> autres travaux de ce genre, les fournitures pour <strong>la</strong> poste, les<br />
fournitures pour l’armée, fournitures de chevaux, de vivres, de vêtements, de<br />
matières premières pour les manufactures d’armes, sans compter <strong>la</strong> fourniture<br />
des conscrits, <strong>et</strong> avec ce<strong>la</strong> l’obligation de loger les troupes, de défrayer<br />
l’Empereur <strong>et</strong> sa suite ou toute personne voyageant par son ordre. Toutes ces<br />
prestations sont dues par <strong>la</strong> propriété foncière qui, étant le principal facteur de <strong>la</strong><br />
richesse, est grevée à proportion. Il y a aussi des services exigés de certaines<br />
corporations d’industriels <strong>et</strong> d’artisans. <strong>La</strong> corporation des bateliers (navicu<strong>la</strong>rii)<br />
est tenue de procurer les convois par eau ayant un motif d’utilité publique.<br />
[ADMINISTRATION FINANCIÈRE] L’administration financière centrale est entre les<br />
mains du comte des <strong>la</strong>rgesses sacrées (vir illuster comes <strong>la</strong>rgitionum sacrarum) <strong>et</strong><br />
du comte de <strong>la</strong> fortune privée (vir illuster comes rerum privatarum). Ils disposent<br />
chacun d’un personnel provincial distinct.<br />
Du comte des <strong>la</strong>rgesses sacrées dépendent, en <strong>Gaule</strong>, l’intendant du diocèse des<br />
<strong>Gaule</strong>s ou diocèse de Trèves (rationalis summarum Galliarum) <strong>et</strong> l’intendant du<br />
diocèse de Vienne, appelé intendant des cinq provinces (rationalis summarum<br />
quinque provinciarum), en souvenir du temps où le diocèse ne comptait que cinq<br />
provinces, avant <strong>la</strong> création de l’Aquitaine <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Narbonnaise secondes. Puis<br />
viennent les quatre préposés des trésors (praepositi thesaurorum) résidant à Lyon,<br />
à Arles, à Reims, à Trèves. Dans le même service sont compris les procurateurs<br />
ou directeurs des manufactures impériales <strong>et</strong> notamment des hôtels monétaires<br />
de Trèves, d’Arles, de Lyon.<br />
1 Livre III, chap. III, § 2.