La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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éduisent à un assez p<strong>et</strong>it nombre de mots, mais qui ont tous rapport à <strong>la</strong><br />
politique <strong>et</strong> à <strong>la</strong> guerre, les plus propres par conséquent à démontrer <strong>la</strong><br />
suprématie du peuple qui les avait imposés1.<br />
[OCCUPATION DES ILES BRITANNIQUES PAR LES CELTES] L’occupation des Iles<br />
Britanniques par les Celtes remonte à une date très reculée, antérieure même au<br />
Ixe siècle av. J.-C., s’il est vrai que le mot Cassiteros, employé dans les poèmes<br />
homériques pour désigner l’étain, est un mot celtique, comme le nom des îles<br />
Cassitérides, d’où ce métal est tiré2. Ce furent les Celtes qui substituèrent au<br />
nom d’Albion celui de Pr<strong>et</strong>anis, Pritanis, Prydain.<br />
Les migrations des Celtes sur le continent peuvent se ramener à trois<br />
mouvements principaux qui tous ont le centre de l’Allemagne pour point de<br />
départ.<br />
[PREMIÈRE MIGRATION VERS L’OUEST ET EN ESPAGNE] Le premier se dirigea vers <strong>la</strong><br />
Péninsule Hispanique. Hérodote signale les Celtes au sud du Portugal dès le<br />
milieu du Ve siècle av. J.-C. Donc ils avaient pénétré plus tôt en Espagne, <strong>et</strong> plus<br />
anciennement encore ils avaient pris pied dans <strong>notre</strong> pays. Leur itinéraire sur<br />
tout ce parcours se dessine très n<strong>et</strong>tement. <strong>La</strong> toponymie celtique, au sud des<br />
Pyrénées, est circonscrite. Elle se limite au versant océanique. C’est donc au<br />
même versant que l’invasion s’est limitée. Elle a passé par les Pyrénées<br />
occidentales <strong>et</strong> par l’ouest de <strong>la</strong> France. Nous savons d’ailleurs que le bassin du<br />
Rhône resta jusqu’au IVe siècle soumis aux Ligures. Les Celtes se répandirent<br />
entre l’At<strong>la</strong>ntique <strong>et</strong> le P<strong>la</strong>teau Central. Ils ne s’arrêtèrent pas au sud de <strong>la</strong><br />
Garonne, ce qui explique <strong>la</strong> persistance de <strong>la</strong> nationalité ibérique dans c<strong>et</strong>te<br />
région.<br />
[DEUXIÈME MIGRATION. L’INVASION EN ITALIE] <strong>La</strong> deuxième migration, qui se<br />
dessina à <strong>la</strong> fin du Ve siècle av. J.-C. ou au commencement du Ive, se partagea<br />
en deux courants. L’un pénétra en Italie par les Alpes Styriennes3. Il se heurta<br />
dans le nord de <strong>la</strong> péninsule à <strong>la</strong> domination étrusque, dans le même moment où<br />
elle était attaquée au centre par les Romains. L’année 395 av. J.-C., où ces<br />
derniers entrèrent à Véies, est <strong>la</strong> même où les Celtes s’emparèrent de <strong>la</strong> ville de<br />
Melpum, une des plus florissantes de l’Étrurie transpadane. Un accord semb<strong>la</strong>it<br />
indiqué entre les deux peuples engagés contre le même ennemi. Il fut troublé à<br />
<strong>la</strong> suite d’un malentendu. Cinq ans après <strong>la</strong> prise de Melpum, en 390, une armée<br />
de Celtes Sénons, occupée au siège de Clusium, dans l’Étrurie centrale, se crut<br />
provoquée par les Romains. Elle marcha sur Rome, bril<strong>la</strong> <strong>la</strong> ville, après avoir<br />
remporté <strong>la</strong> victoire de l’Allia, <strong>et</strong> campa au pied du Capitole. C<strong>et</strong> exploit, le plus<br />
fameux parmi ceux qui illustrèrent <strong>la</strong> valeur celtique, ne fut pourtant qu’un<br />
incident sans portée <strong>et</strong> sans lendemain. Les vainqueurs se r<strong>et</strong>irèrent avec leur<br />
butin <strong>et</strong>, pendant près d’un siècle, les Celtes se tinrent tranquilles dans le<br />
domaine qu’ils s’étaient taillé sur les rives du Pô <strong>et</strong> sur le versant oriental des<br />
Apennins, jusqu’au delà du Métaure.<br />
1 Pour plus de détails sur c<strong>et</strong>te nomenc<strong>la</strong>ture physique <strong>et</strong> politique, ainsi que sur le vocabu<strong>la</strong>ire celtogermanique,<br />
voir d’Arbois de Jubainville, ouvr. cité.<br />
2 S. Reinach, L’étain celtique, L’Anthropologie, 1892.<br />
3 <strong>La</strong> version de Tite-Live au suj<strong>et</strong> de l’invasion des Celtes en Italie (V, 34-35) contient une double erreur,<br />
touchant <strong>la</strong> date <strong>et</strong> touchant le point de départ de c<strong>et</strong>te expédition. Suivant Tite Live le mouvement serait parti<br />
du pays des Bituriges, dans <strong>la</strong> vallée du Cher. C<strong>et</strong>te version s’est formée à l’époque où les Celtes avaient<br />
évacué l’Allemagne <strong>et</strong> s’étaient concentrés dans <strong>notre</strong> pays. Voir d’Arbois de Jubainville, L’empire celtique au<br />
VIe siècle. S. Reinach, Le récit de Tite-Live sur <strong>la</strong> migration gauloise, p. 206-212 de l’ouvrage de Bertrand, Les<br />
Celtes dans <strong>la</strong> vallée du Pô <strong>et</strong> du Danube. Hirschfeld, Timagenes und die gallische Wandersage,<br />
Sitzungsberichte de l’Académie de Berlin, 1894.