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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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d’ailleurs des personnages moins importants depuis que les provinces, s’étant<br />

morcelées, sont devenues plus p<strong>et</strong>ites.<br />

[MORCELLEMENT DES PROVINCES] <strong>La</strong> tendance au morcellement des provinces<br />

commence à poindre dès le IIe siècle. Elle s’accuse n<strong>et</strong>tement au IIIe <strong>et</strong> se<br />

poursuit dans le courant du IVe. <strong>La</strong> pensée dont elle s’inspire est <strong>la</strong> même qui<br />

préside à toute <strong>la</strong> réorganisation de l’Empire : affaiblir les agents du pouvoir par<br />

<strong>la</strong> muti<strong>la</strong>tion de leurs compétences ou <strong>la</strong> limitation de leurs circonscriptions<br />

territoriales. Les empereurs qui ont procédé à ces remaniements ne se sont pas<br />

proposé un autre but. Ils se méfiaient de leurs fonctionnaires, non de leurs<br />

suj<strong>et</strong>s. Ils n’ont rien fait pour mêler les popu<strong>la</strong>tions, pour combattre les affinités<br />

créées par <strong>la</strong> race ou par l’histoire. Souvent, au contraire, ce sont des<br />

groupements très anciens qui reparaissent dans les provinces nouvelles. Et<br />

même il est à remarquer que beaucoup d’entre eux n’avaient point tout à fait<br />

disparu dans l’intervalle. Ils subsistaient où s’étaient reformés à l’état de<br />

circonscriptions financières ou militaires, avant de devenir des provinces au vrai<br />

sens du mot.<br />

Ces observations, qui ont une portée générale, s’appliquent très bien à <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>.<br />

<strong>La</strong> Belgique seconde, issue du démembrement de <strong>la</strong> grande Belgique, est<br />

identique au Belgium de César. Les peuples qui <strong>la</strong> composent sont les mêmes<br />

que l’on trouve énumérés au deuxième livre des Commentaires comme ayant<br />

formé <strong>la</strong> coalition de l’an 58 av. J.-C.1 <strong>La</strong> Lyonnaise seconde équivaut aux trente<br />

cités qui, dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>indépendante</strong>, étaient c<strong>la</strong>ssées sous le nom<br />

d’armoricaines2. Enfin <strong>la</strong> Novempopu<strong>la</strong>nie n’est autre que l’Aquitaine ibérique<br />

qui, depuis longtemps, avait été, au point de vue militaire, peut-être aussi au<br />

point de vue fiscal <strong>et</strong> religieux, détachée de <strong>la</strong> grande Aquitaine, constituée<br />

artificiellement par Auguste.<br />

[NOVEMPOPULANIE ET INSCRIPTION D’HASPARREN] A <strong>la</strong> création de <strong>la</strong><br />

Novempopu<strong>la</strong>nie se rattache <strong>la</strong> fameuse inscription découverte au vil<strong>la</strong>ge<br />

d’Hasparren, dans le département des Basses-Pyrénées. Ce texte a donné lieu à<br />

de longues discussions3. On se contentera de résumer ici les conclusions qui<br />

paraissent acquises. Il nous apprend, en assez mauvais vers, qu’un certain<br />

Verus, personnage considérable dans sa localité, fut député à Rome auprès<br />

d’Auguste <strong>et</strong> obtint de lui pour les Neuf peuples leur séparation d’avec les<br />

Gaulois. L’Aquitaine ibérique ne comptait dans l’organisation décrétée entre les<br />

années 16 <strong>et</strong> 13 av. J.-C. que cinq peuples ou cités (Convenae, Tarbelli, Ausci,<br />

Elusates, Vasates). C’est plus tard seulement que ce chiffre fut porté à neuf par <strong>la</strong><br />

création des cités des Consoranni, des <strong>La</strong>ctorates, des Boiates <strong>et</strong> des<br />

Iluronenses4. L’Auguste mentionné dans ce document n’est donc pas le premier<br />

de ce nom, le fondateur de l’Empire. Et de même <strong>la</strong> séparation à <strong>la</strong>quelle il est<br />

fait allusion n’est pas <strong>la</strong> disjonction réalisée tout au début de l’ère impériale en ce<br />

qui concerne le recrutement <strong>et</strong> l’impôt. Ajoutez que ni <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue ni <strong>la</strong> gravure de<br />

l’inscription ne conviennent à c<strong>et</strong>te époque non plus qu’à celle des Antonins.<br />

C’est donc du divorce définitif qu’il s’agit. Il fut prononcé sans doute par quelque<br />

empereur du me siècle, <strong>et</strong> antérieurement à Dioclétien. Nous voyons en eff<strong>et</strong> que<br />

1 II, 4.<br />

2 Ibidem, VII, 75. C’est <strong>la</strong> Belgique océanienne de Strabon, IV, 4, 1.<br />

3 Corpus inscript. <strong>la</strong>tin., XIII, 412. Voir Allmer, Revue épigraphique, 1886, p. 109. 1897, p. 295. Sacaze,<br />

Inscriptions antiques des Pyrénées, 1892, p. 542-554. Mommsen, cité par B<strong>la</strong>dé, Géographie politique du Sud-<br />

Ouest de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, Annales du Midi, 1898, p. 456. Hirschfeld, Aquitanien in der Römerzeit, Sitzungsberichte de<br />

l’Académie de Berlin, 1898, p. 6.<br />

4 Liv. I, chap. II, § 2 <strong>et</strong> plus loin, chap. III, § 2.

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