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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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tard, depuis le début du Ve siècle, Arles. Chaque préfecture comprenait un<br />

certain nombre de diocèses, comprenant eux-mêmes plusieurs provinces. Les<br />

diocèses étaient administrés par des vice-préf<strong>et</strong>s ou vicaires. Les gouverneurs<br />

des provinces reçurent, suivant l’importance de leur gouvernement, les noms de<br />

consu<strong>la</strong>ris, corrector, praeses. Le titre générique était rector.<br />

[LE PRÉFET DES GAULES. INSIGNES ET EMBLÈMES] Le préf<strong>et</strong> des <strong>Gaule</strong>s (vir illuster<br />

praefectus Galliarum) est le plus haut fonctionnaire de l’empire d’Occident, après<br />

son collègue de Mi<strong>la</strong>n qui a sur lui c<strong>et</strong> unique avantage d’être in praesentia,<br />

c’est-à-dire de résider à <strong>la</strong> cour, auprès de l’Empereur. Dans sa capitale de<br />

Trèves, puis d’Arles, il mène un train royal. Il est revêtu d’une ch<strong>la</strong>myde, espèce<br />

de manteau richement brodé <strong>et</strong> recouvrant une paragaude ou tunique de<br />

pourpre, avec un <strong>la</strong>rge baudrier en cuir d’un rouge éc<strong>la</strong>tant <strong>et</strong> rehaussé par des<br />

ornements en or. Sur le codicille lui signifiant sa nomination, sur les pièces<br />

émanées de son bureau <strong>et</strong> revêtues de sa signature, sont représentés, d’un côté,<br />

des figures de femmes au nombre de deux, symbolisant chacune l’un des<br />

diocèses de <strong>la</strong> préfecture <strong>et</strong> tenant des corbeilles remplies de monnaies, par<br />

allusion aux impôts dont elles enrichissent le Trésor ; d’autre part, un char<br />

sculpté tramé par quatre chevaux b<strong>la</strong>ncs, une table recouverte d’un tapis <strong>et</strong><br />

portant, entre deux f<strong>la</strong>mbeaux allumés, un livre avec, sur le p<strong>la</strong>t, le portrait de<br />

l’Empereur ; enfin une sorte de meuble en hauteur, supporté par un socle <strong>et</strong><br />

garni des bustes de <strong>la</strong> famille impériale. Les emblèmes du vicaire se réduisent au<br />

meuble en question <strong>et</strong> à <strong>la</strong> table, avec le livre <strong>et</strong> sans les f<strong>la</strong>mbeaux, plus des<br />

bustes correspondant chacun à une des provinces p<strong>la</strong>cées sous son autorité.<br />

[POUVOIRS DU PRÉFET] Le préf<strong>et</strong> reste en fonctions très peu de temps, un ou deux<br />

ans généralement, rarement davantage. Il propose à <strong>la</strong> nomination impériale,<br />

mais il ne nomme pas lui-même les gouverneurs des provinces. Il ne fait pas les<br />

lois qu’il promulgue, applique <strong>et</strong> interprète au besoin. Il ne fixe pas le montant<br />

de l’impôt dont <strong>la</strong> répartition <strong>et</strong> <strong>la</strong> perception lui sont confiées. Il est, plus qu’un<br />

fonctionnaire de nos jours, sous <strong>la</strong> tutelle de ses bureaux. <strong>La</strong> bureaucratie a pris<br />

sous ce régime un très grand développement. Les gens de bureau, officiales,<br />

forment dans l’Empire une armée. Ce personnel n’est pas seulement très<br />

nombreux. Il a des privilèges qui lui assurent <strong>la</strong> sécurité, <strong>et</strong>, dans une certaine<br />

mesure, l’indépendance. Le préf<strong>et</strong> ne nomme ni ne révoque ses employés. Il ne<br />

peut que les suspendre <strong>et</strong> les punir, <strong>et</strong> encore sauf appel à l’Empereur. Les<br />

employés des gouverneurs n’ont pas une situation moins solide. Ils sont attachés<br />

pour <strong>la</strong> vie à leur province dont ils sont censés défendre les intérêts.<br />

<strong>La</strong> règle qui écartait les fonctionnaires de leur pays d’origine n’est plus observée.<br />

Si nous parcourons <strong>la</strong> liste des préf<strong>et</strong>s des <strong>Gaule</strong>s au IVe <strong>et</strong> au Ve siècles, nous<br />

en trouvons plusieurs qui sont gaulois1. Il en est de même des fonctionnaires<br />

d’un ordre moins élevé2. Ces habitudes nouvelles s’expliquent par <strong>la</strong> puissance<br />

croissante des aristocraties locales3. Elles sont un eff<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te puissance <strong>et</strong><br />

elles contribuent encore à ses progrès.<br />

Par l’institution des préf<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de leurs vicaires, <strong>la</strong> distance est devenue très<br />

grande entre l’Empereur <strong>et</strong> les gouverneurs des provinces. Ces derniers sont<br />

1 Ausone (378-379). Siburius (379). Apollinaris, grand-père de Sidoine Apollinaire (entre 407 <strong>et</strong> 413).<br />

Eparchius Avitus, beau-père de Sidoine (439). Apollinaris, fils du précédent Apollinaris <strong>et</strong> père de Sidoine (448-<br />

449). Tonantius Ferreolus (453). Priscus Valerianus (455-456). Eutropius (470). Polemius (495-477 ?). Voir,<br />

sur ces personnages : Borghesi, ouvr. cité.<br />

2 Aprunculus, gouverneur de <strong>la</strong> Narbonnaise (Ammien Marcellin, XXII, 1). Voir aussi dans les l<strong>et</strong>tres de Sidoine<br />

Apollinaire, IV, 21 ; V, 9, 10, 18, VIII, 6.<br />

3 Sur ce fait, voir § 2 <strong>et</strong> livre III, chap. III, § 2.

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