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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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ancien <strong>et</strong> l’intelligence des textes épigraphiques très peu nombreux qui nous en<br />

ont conservé des spécimens. On a pu néanmoins, avec les données qu’ils nous<br />

fournissent, assigner au celtique sa p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> famille indo-européenne, à côté<br />

de l’ombro-<strong>la</strong>tin, avec lequel il présente le plus d’analogies.<br />

[LEUR HABITAT PRIMITIF EN ALLEMAGNE] Les anciens Grecs p<strong>la</strong>çaient au delà des<br />

monts Ripées, où Borée, le vent du nord, prend son é<strong>la</strong>n ('Ριπή), le peuple<br />

fabuleux des Hyperboréens. Ce mythe prit un corps quand à l’âge de l’invention<br />

poétique eut succédé celui de <strong>la</strong> prose. Le pays idéal se localisa dans le monde<br />

réel <strong>et</strong> une nationalité authentique s’y détacha. Les monts Ripées devinrent le<br />

système montagneux de l’Europe centrale. Les Hyperboréens devinrent les Celtes<br />

: un historien du milieu du IVe siècle av. J.-C., Hécatée de Pont, appelle encore<br />

de ce nom les Celtes ou Gaulois qui prirent Rome en 390. C’est donc bien dans<br />

les contrées attribuées aux Hyperboréens qu’il faut chercher <strong>la</strong> primitive Celtique.<br />

Les limites n’en peuvent être fixées que très approximativement. Elle était située<br />

entre les Ligures à l’Ouest <strong>et</strong> les Scythes à l’Est. Des premiers nous savons<br />

seulement qu’ils s’étendaient jusqu’aux côtes de <strong>la</strong> mer du Nord. Nous sommes<br />

un peu mieux renseignés sur le compte des Scythes. L’expansion de ce peuple en<br />

Europe se p<strong>la</strong>ce entre le IXe siècle av. J.-C., où il est signalé dans le bassin<br />

inférieur du Danube, <strong>et</strong> le Ve, où nous le rencontrons au pied des monts Ripées,<br />

c’est-à-dire à l’extrémité de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine hongroise. Les limites occidentales de <strong>la</strong><br />

Scythie nous donnent, pour <strong>la</strong> même date, les limites orientales de <strong>la</strong> Celtique.<br />

[TOPONYMIE CELTIQUE EN ALLEMAGNE] <strong>La</strong> présence des Celtes dans le pays qui<br />

devait plus tard être <strong>la</strong> Germanie est attestée par <strong>la</strong> nomenc<strong>la</strong>ture physique au<br />

nord <strong>et</strong> au sud du Danube. II suffira de relever quelques faits à titre d’exemples.<br />

Le nom du Rhin, Renos, est un nom celtique que les Celtes ont transporté en<br />

Italie, en France, en Ir<strong>la</strong>nde. En Italie ils l’ont donné à <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite rivière du Reno,<br />

voisine de <strong>la</strong> ville qu’ils ont appelée Bononia (Bologne). En France, ils l’ont<br />

appliqué à un affluent de <strong>la</strong> droite de <strong>la</strong> Loire, le Reins, Renus. En Ir<strong>la</strong>nde il a pris<br />

un sens plus général <strong>et</strong> a désigné <strong>la</strong> mer. <strong>La</strong> Taube, affluent de gauche du Main,<br />

portait le nom de Dubra, dans lequel on reconnaît le nominatif pluriel du celtique<br />

Dubron, eau, qui a donné, en France, le nom de <strong>la</strong> rivière du Verdouble,<br />

Vernodubron, Vernodubrum, dans les départements de l’Aude <strong>et</strong> des Pyrénées-<br />

Orientales ; en Angl<strong>et</strong>erre, celui de <strong>la</strong> ville de Douvres (Dover, Dubra). On a<br />

remarqué que les noms de <strong>la</strong> Havel, de <strong>la</strong> Spree, de l’Elbe, du Weser, trahissent<br />

une origine germanique, ce qui perm<strong>et</strong> de supposer que les limites<br />

septentrionales de <strong>la</strong> Celtique s’arrêtaient en deçà de ces bassins fluviaux.<br />

<strong>La</strong> nomenc<strong>la</strong>ture politique n’est pas moins significative. Dans <strong>la</strong> Westphalie, prés<br />

de Munster, se trouvait <strong>la</strong> ville de Medio<strong>la</strong>num, aujourd’hui M<strong>et</strong>eln-an-der-<br />

Vechte. Ce nom a désigné en Italie Mi<strong>la</strong>n, <strong>la</strong> grande ville celtique du bassin du<br />

Pô, <strong>et</strong> en France les deux villes de Saintes <strong>et</strong> d’Évreux. Devona, l’ancien nom de<br />

Bamberg, est aussi celui de Cahors, dans le Lot. Les substantifs ritus, gué, briga,<br />

pont, dunum, château, magos, champ, entrent fréquemment dans <strong>la</strong> composition<br />

des noms de lieu, aussi bien dans <strong>la</strong> Germanie que dans tous les pays conquis<br />

par les Celtes.<br />

[LES GERMAINS SUJETS DES CELTES] Il n’est pas question encore des Germains. Ils<br />

ne feront leur entrée dans l’histoire qu’au premier siècle av. J.-C., <strong>et</strong> même alors<br />

on aura quelque peine à les distinguer des Celtes. En attendant ils étaient, de<br />

loin, soumis à leur influence, de près à leur domination. C<strong>et</strong>te subordination se<br />

traduit, d’une manière frappante, dans leur <strong>la</strong>ngue. On a démêlé, en eff<strong>et</strong>, dans<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue germanique certains emprunts faits au vocabu<strong>la</strong>ire celtique. Ils se

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