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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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grande pour le faire acc<strong>la</strong>mer par les légions, mais c’est à Bordeaux qu’il prit <strong>la</strong><br />

pourpre. <strong>La</strong> nouvelle capitale, Trèves, était une ville trop militaire pour convenir<br />

à un empereur qui se faisait représenter, sur ses monnaies, vêtu de <strong>la</strong> toge <strong>et</strong><br />

tenant d’une main le sceptre, de l’autre une corne d’abondance ou un rameau<br />

d’olivier.<br />

[MÉCONTENTEMENT EN GAULE] L’idée d’un gouvernement civil était plus<br />

chimérique encore en <strong>Gaule</strong> qu’à Rome. A Rome elle s’appuyait sur le Sénat. En<br />

<strong>Gaule</strong> elle ne reposait sur rien. Comment d’ailleurs eût-elle eu quelque chance de<br />

succès dans un pays qui était régulièrement <strong>la</strong> proie de l’invasion <strong>et</strong> où<br />

forcément l’armée tenait le premier rôle ? L’hostilité des soldats se manifesta,<br />

comme il était à prévoir, par des séditions. Mais le mécontentement ne se<br />

bornait pas à l’armée. Il gagnait, pour d’autres raisons, <strong>la</strong> nation entière. Les<br />

scènes sang<strong>la</strong>ntes qui s’étaient succédé depuis le meurtre de Postume n’étaient<br />

pas pour faire envisager avec beaucoup de confiance l’avenir de l’empire gaulois.<br />

<strong>La</strong> <strong>la</strong>ssitude se faisait sentir. Le désabusement était général. On se détachait<br />

d’une expérience qui, au fond, n’avait jamais été qu’un pis-aller <strong>et</strong> dont les<br />

résultats ne répondaient plus à l’attente qu’elle avait d’abord excitée <strong>et</strong> justifiée<br />

Pour revenir à c<strong>et</strong>te unité <strong>romaine</strong> dont on ne s’était séparé qu’à regr<strong>et</strong> <strong>et</strong> dont<br />

le souvenir était lié à tant d’années prospères <strong>et</strong> glorieuses, on n’attendait<br />

qu’une occasion.<br />

[CLAUDE II. SOUMISSION DE L’Espagne] Elle se présenta en mars 268, lorsque les<br />

généraux réunis au camp de Mi<strong>la</strong>n prirent le parti d’en finir avec Gallien <strong>et</strong><br />

proc<strong>la</strong>mèrent à sa p<strong>la</strong>ce le plus renommé d’entre eux, Marcus Aurelius C<strong>la</strong>udius.<br />

Avec C<strong>la</strong>ude II s’ouvre <strong>la</strong> série de ces empereurs illyriens qui, par leurs efforts<br />

infatigables, ont raffermi l’Empire chance<strong>la</strong>nt <strong>et</strong> prolongé son existence pour une<br />

durée de plus d’un siècle. Le rétablissement d’un pouvoir central digne de ce<br />

nom amena aussitôt <strong>la</strong> soumission de l’Espagne. Les inscriptions de C<strong>la</strong>ude<br />

apparaissent dans <strong>la</strong> péninsule dés l’année 268 ou 269. <strong>La</strong> Br<strong>et</strong>agne, qui nous<br />

fournit deux inscriptions de T<strong>et</strong>ricus <strong>et</strong> aucune de C<strong>la</strong>ude, resta fidèle à <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>,<br />

mais en <strong>Gaule</strong> même <strong>la</strong> défection commençait.<br />

[SIÈGE D’AUTUN] Entre toutes les villes gauloises, il y en avait une désignée pour<br />

prendre <strong>la</strong> tète du mouvement. C’était Autun, <strong>la</strong> capitale des Éduens, les plus<br />

anciens alliés, les frères du peuple romain. Ils s’étaient remués déjà sous<br />

Victorinus. Quand ils apprirent les événements de Mi<strong>la</strong>n, ils crurent le moment<br />

arrivé. C<strong>la</strong>ude malheureusement n’avait pas les mains libres. Il était engagé<br />

alors dans <strong>la</strong> guerre qui lui valut son surnom de Gothique. Il envoya pourtant<br />

quelques troupes, sous les ordres de son préf<strong>et</strong> des Vigiles, mais elles ne<br />

dépassèrent pas <strong>la</strong> Narbonnaise. Les Éduens s’enfermèrent dans leurs murailles,<br />

espérant encore un secours qui ne pouvait être que différé, <strong>et</strong> comptant aussi sur<br />

les sympathies qui s’éveil<strong>la</strong>ient autour d’eux. Mais les soldats, qui avaient fait<br />

l’empire gaulois, y tenaient, par orgueil <strong>et</strong> par intérêt, car tant qu’il existait, ils<br />

étaient sûrs de rester en <strong>Gaule</strong>, au lieu d’aller servir, loin de leur patrie, dans les<br />

marais du Bas-Danube ou dans les sables de <strong>la</strong> Syrie. Ils se ruèrent avec fureur<br />

contre <strong>la</strong> ville rebelle. Elle ne céda qu’après un siège de sept mois, <strong>la</strong>issant au<br />

vainqueur un amas de ruines qui ne purent jamais être relevées complètement<br />

(269).<br />

[FIN DE L’EMIRE GAULOIS] C<strong>et</strong>te victoire <strong>la</strong>mentable explique le découragement où<br />

tomba T<strong>et</strong>ricus. Victorina vint à mourir sur ces entrefaites, <strong>et</strong> dès lors il songea<br />

plus qu’à préparer, avec sa rentrée en grâce, le r<strong>et</strong>our de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> à l’Empire. Il<br />

revint d’abord à l’idée d’un partage <strong>et</strong> réussit peut-être à <strong>la</strong> faire agréer,

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