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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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fort avant étaient-elles peu nombreuses <strong>et</strong> assez vite exterminées. <strong>La</strong> preuve<br />

qu’il y régnait une sécurité re<strong>la</strong>tive, c’est qu’on ne craignit pas de dégarnir <strong>la</strong><br />

frontière. Des détachements furent envoyés en Afrique pour combler le vide<br />

<strong>la</strong>issé par <strong>la</strong> légion de <strong>La</strong>mbèse, licenciée en 238, en punition de son hostilité<br />

contre le premier Gordien. On a vu d’autre part les prélèvements opérés par<br />

Trébonianus Gallus. C’étaient là de graves imprudences <strong>et</strong> qu’on ne tarda pas à<br />

payer cher.<br />

GALLIEN. Le conflit entre les prétendants en 253 avait accru l’audace des<br />

ennemis de Rome. Leurs attaques redoublèrent de vigueur sur toute <strong>la</strong> ligne. Les<br />

A<strong>la</strong>mans <strong>et</strong> les Francs se précipitèrent sur <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Les Goths étendirent leurs<br />

ravages de <strong>la</strong> Grèce d’Europe à <strong>la</strong> Grèce d’Asie. Les Perses pénétrèrent en Syrie<br />

<strong>et</strong> s’emparèrent d’Antioche. Valérien se chargea de l’Orient <strong>et</strong> <strong>la</strong>issa pour<br />

gouverner l’Occident son fils Gallien qu’il avait nommé Auguste. Il tomba en 259<br />

entre les mains du roi des Perses, Sapor. Sa captivité devait se prolonger jusqu’à<br />

sa mort, dans les tortures <strong>et</strong> les outrages. L’émotion fut profonde à c<strong>et</strong>te<br />

nouvelle <strong>et</strong> le désarroi général. Gallien restait, il est vrai, mais il n’était pas<br />

l’homme qu’il aurait fallu pour c<strong>et</strong>te crise. II avait de l’esprit, des talents, <strong>et</strong> il ne<br />

manquait pas à l’occasion d’activité <strong>et</strong> d’énergie, mais tout ce<strong>la</strong> était gâté par un<br />

goût excessif pour les p<strong>la</strong>isirs <strong>et</strong> une affectation d’insouciance, plus convenable à<br />

un philosophe b<strong>la</strong>sé qu’à un souverain.<br />

[LES EMPEREURS PROVINCIAUX] Les Barbares au cœur de l’Empire, un empereur<br />

prisonnier, un autre incapable ou discrédité, on n’avait pas connu encore d’aussi<br />

mauvais jours. Les popu<strong>la</strong>tions livrées à elles-mêmes durent pourvoir ellesmêmes<br />

à leur salut. Ce fut <strong>la</strong> cause qui fit surgir c<strong>et</strong>te foule d’usurpateurs si<br />

improprement appelés les trente tyrans. Ni le chiffre n’est exact ni le titre<br />

justifié. Le pouvoir où ils furent portés était un poste de combat. Beaucoup y<br />

rendirent des services. Quelques-uns y déployèrent des qualités de premier<br />

ordre. Leur élévation était due aux armées, mais l’intervention des armées était<br />

légitime dans un péril où elles apparaissaient comme <strong>la</strong> suprême ressource.<br />

Depuis longtemps d’ailleurs elles ne faisaient qu’un avec les pays où elles étaient<br />

cantonnées <strong>et</strong> formées. Leur initiative entraîna nécessairement l’adhésion de<br />

l’élément civil, <strong>et</strong> ainsi les empereurs des soldats furent en même temps ceux<br />

des provinces.<br />

Quand on considère ce spectacle, il semble qu’on assiste à <strong>la</strong> dissolution de<br />

l’unité <strong>romaine</strong>. Le fait est que des tendances séparatistes à certains égards se<br />

manifestèrent. Répudier Rome <strong>et</strong> son héritage, nul sans doute n’en pouvait<br />

concevoir <strong>la</strong> pensée. C’était pour le sauver qu’on s’était réveillé <strong>et</strong> ressaisi, mais<br />

puisque Rome se montrait impuissante à le défendre, on se sentait assez fort<br />

pour assumer <strong>la</strong> tâche à sa p<strong>la</strong>ce. Et puisque, d’autre part, entre les diverses<br />

parties de l’Empire, il n’y avait jamais eu de fusion réelle, il était permis à<br />

chacune de souhaiter son gouvernement propre, distinct, sinon indépendant du<br />

gouvernement central. Telles sont les idées, les aspirations vagues que l’on voit<br />

poindre dans le tumulte des événements. Elles n’étaient pas tout à fait<br />

chimériques. Déjà elles avaient reçu un commencement de satisfaction dans le<br />

partage opéré entre Valérien <strong>et</strong> Gallien. Qu’on attende une trentaine d’années<br />

encore, <strong>et</strong> elles seront recueillies pour une bonne part <strong>et</strong> mises en œuvre par le<br />

fondateur de <strong>la</strong> tétrarchie1.<br />

1 Voir plus loin, chap. II, § 1.

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