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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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II. — L’ANARCHIE MILITAIRE. LA GAULE DÉTACHÉE DE L’EMPIRE (253-<br />

273). LA GAULE APRÈS LE RÉTABLISSEMENT DE L’UNITÉ ROMAINE (173-<br />

285)1<br />

[LA GAULE SOUS GORDIEN] QUE devenait <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> pendant ces tragédies ? Quelles<br />

étaient ses préférences entre les compétiteurs ? Il est bien difficile de s’en rendre<br />

compte. On avait app<strong>la</strong>udi vraisemb<strong>la</strong>blement à <strong>la</strong> restauration sénatoriale dans<br />

les mêmes milieux qui s’étaient montrés favorables, quarante ans plus tôt, à<br />

Albinus. Les deux empereurs qui <strong>la</strong> personnifiaient le plus complètement étaient<br />

connus des Gaulois. Balbin avait administré une de leurs provinces, nous<br />

ignorons <strong>la</strong>quelle. Pupien avait été proconsul de <strong>la</strong> Narbonnaise <strong>et</strong>, plus tard,<br />

légat de l’une des provinces germaniques. Il avait même remporté en c<strong>et</strong>te<br />

qualité des succès qui lui avaient valu une certaine popu<strong>la</strong>rité dans l’armée du<br />

Rhin ; des auxiliaires germains étaient venus s’enrôler sous ses drapeaux, contre<br />

Maximin. II est vrai que d’autres auxiliaires de même nationalité servaient dans<br />

le camp opposé. Timésithée, lui aussi, avait <strong>la</strong>issé des souvenirs dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>.<br />

Une inscription de Lyon nous apprend qu’il avait exercé diverses fonctions dans<br />

ce pays, d’abord par intérim celles de procurateur du patrimoine, c’est-à-dire des<br />

biens de <strong>la</strong> couronne, dans <strong>la</strong> Belgique <strong>et</strong> les deux Germanies, <strong>et</strong> par intérim<br />

aussi celles de gouverneur de <strong>la</strong> Germanie inférieure ; puis, après quelque<br />

intervalle, <strong>la</strong> procuratèle de <strong>la</strong> Lyonnaise <strong>et</strong> de l’Aquitaine, une des plus élevées,<br />

<strong>la</strong> plus élevée sans doute de <strong>la</strong> hiérarchie2. Son patronage fut pour quelque<br />

chose peut-être dans <strong>la</strong> sympathie que les Gaulois témoignèrent au jeune<br />

Gordien, s’il est permis d’en juger par le nombre, proportionnellement<br />

considérable, des monuments qu’ils consacrèrent à ce prince, <strong>et</strong> notamment par<br />

le sacrifice taurobolique offert en son honneur dans <strong>la</strong> ville de Lectoure.<br />

[LA GUERRE CONTRE LES GERMAINS] Les victoires de Maximin n’avaient pas<br />

ramené <strong>la</strong> paix sur le Rhin. Les généraux romains étaient obligés de livrer des<br />

combats incessants. Dans c<strong>et</strong>te lutte se signa<strong>la</strong> Aurélien, le futur empereur, alors<br />

tribun de <strong>la</strong> sixième légion. Son biographe nous a conservé <strong>la</strong> chanson que les<br />

soldats composèrent pour célébrer ses exploits contre les Francs, dont il est<br />

question alors pour <strong>la</strong> première fois. Nous avons tué, en une seule fois, mille<br />

Francs <strong>et</strong> mille Sarmates. Nous cherchons maintenant mille, mille, mille, mille,<br />

mille Perses. Pourtant <strong>la</strong> bril<strong>la</strong>nte campagne de 235 n’avait pas été tout à fait<br />

stérile. Si <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> n’était pas à l’abri des incursions, si l’apparition des coureurs<br />

germains devenait dans son existence un phénomène de plus en plus normal, du<br />

moins les bandes qui pénétraient sur son territoire pour y pousser quelquefois<br />

1 SOURCES. Voir § 1. Ajouter : Panegyrici <strong>la</strong>tini, n° IV <strong>et</strong> V de l’éd. Baehrens, Eumenil oratio pro restaurandis<br />

scolis <strong>et</strong> Panegyricus Constantio Caesari. — Les sources littéraires, extrêmement pauvres, doivent être<br />

complétées : 1° par les inscriptions (Corpus inscript. <strong>la</strong>tin., XII, XIII, II, VII) ; 2° par les monnaies dont les<br />

cach<strong>et</strong>tes se sont multipliées en raison de l’insécurité publique. (Voir ci-dessous, B<strong>la</strong>nch<strong>et</strong>.) Le détail, <strong>la</strong> suite <strong>et</strong><br />

le caractère même des événements sont très difficiles à démêler pour c<strong>et</strong>te période.<br />

OUVRAGES À CONSULTER. De Boze, Histoire de l’Empereur T<strong>et</strong>ricus, Mémoires de l’Acad. des Inscriptions,<br />

1759. Bréquigny, Histoire de Postume, Empereur dans les <strong>Gaule</strong>s, ibidem, 1764. Düntzer, Postumus, Victorinus<br />

und T<strong>et</strong>ricus, 1867. Bernhardt, Geschichte Roms von Valerian bis zu Diokl<strong>et</strong>ians Tode, 1867. Zévort, De<br />

gallicanis imperatoribus, 1880. Erman, Marius und Victorinus, Zeitschrift für Numismatik, 1880. Harold de<br />

Fontenay, Autun <strong>et</strong> ses monuments avec un précis historique, par Anatole de Charmasse, 1889. Th. Reinach, Le<br />

premier siège entrepris par les Francs, Revue historique, 1890. Mowat, Les ateliers monétaires impériaux en<br />

<strong>Gaule</strong>, Revue numismatique, 1895. Jullian, S’il y a des influences celtiques dans l’Empire des <strong>Gaule</strong>s au IIIe<br />

siècle, Comptes rendus de l’Acad. des Inscriptions, 24 juill<strong>et</strong> 1896. B<strong>la</strong>nch<strong>et</strong>, Les trésors de monnaies <strong>romaine</strong>s<br />

<strong>et</strong> les invasions germaniques en <strong>Gaule</strong>, 1900. Roger, Fragments d’histoire, Fragments sur l’histoire de<br />

Postumus, Roger <strong>et</strong> Chernoviz, Paris. Pour les monnaies : Eckhel, Doctrina numorum v<strong>et</strong>erum, VII, 1797. De<br />

Witte, Recherche sur les empereurs qui ont régné dans les <strong>Gaule</strong>s au IIIe siècle de l’ère chrétienne, 1868, <strong>et</strong> les<br />

Revues de numismatique.<br />

2 Corpus Inscript. <strong>la</strong>tin., XIII, 1807.

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