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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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<strong>et</strong> au dehors. Au dedans ils ont étouffé les derniers ferments de révolte. Au<br />

dehors ils ont fait reculer les Germains <strong>et</strong> opposé à leurs attaques une ligne de<br />

défense affermie <strong>et</strong> rectifiée. Et enfin, par l’occupation des champs Décumates,<br />

par <strong>la</strong> colonisation d’Avenches <strong>et</strong> de Spire, par l’organisation des cités rhénanes,<br />

ils ont étendu l’empire de Rome <strong>et</strong> le domaine de sa civilisation1.<br />

[TRAJAN] En 97, Marcus Ulpius Trajanus fut nommé par Nerva légat de <strong>la</strong><br />

Germanie supérieure. Il était rendu dans son commandement quand il apprit, au<br />

mois d’octobre de <strong>la</strong> même année, son adoption par le nouvel empereur. Trois<br />

mois après, en janvier 98, Nerva étant mort, il prit possession de l’Empire, dans<br />

<strong>la</strong> ville de Cologne. Il ne se pressa pas pourtant de rentrer dans Rome. Il<br />

connaissait à merveille c<strong>et</strong>te frontière. Jeune encore il avait servi comme tribun<br />

dans l’armée germanique. Plus tard, sous Domitien, en 88, il avait conduit les<br />

deux légions appelées d’Espagne pour réprimer <strong>la</strong> révolte du légat de <strong>la</strong><br />

Germanie supérieure, Antonius Saturninus. Nul n’était plus apte à consolider sur<br />

ce terrain les résultats acquis par <strong>la</strong> dynastie précédente. Il poursuivit <strong>la</strong><br />

construction du limes <strong>et</strong> développa le système routier dans <strong>la</strong> région annexée. Il<br />

organisa <strong>la</strong> cité des Suèves du Neckar (civitas Ulpia Sueborum Nicr<strong>et</strong>ium) <strong>et</strong>,<br />

vraisemb<strong>la</strong>blement, celle des Mattiaques, dans le Taunus. Il fonda les deux<br />

colonies Ulpiennes, l’une en face du confluent de <strong>la</strong> Lippe (colonia Ulpia Trajana),<br />

l’autre à Nimègue, chez les Bataves (colonia Ulpia Noviomagus), continuant ainsi,<br />

dans <strong>la</strong> Germanie inférieure, l’œuvre entreprise par les F<strong>la</strong>viens dans <strong>la</strong> Haute-<br />

Germanie2. Vers <strong>la</strong> fin de 98 il songea au r<strong>et</strong>our en Italie. Mais il ne passa pas<br />

par <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. De graves intérêts I’appe<strong>la</strong>ient d’abord sur le Danube. Ils devaient<br />

absorber son attention pendant plus de dix ans, après quoi l’Orient le réc<strong>la</strong>ma.<br />

[HADRIEN] Hadrien (117-138) se détache au milieu des empereurs de c<strong>et</strong>te<br />

famille. Ces princes excellents, très sages, très prudents, un peu timorés,<br />

foncièrement romains, ne furent pas en général très portés à étendre Ies droits<br />

des provinces. Bien que provinciaux eux-mêmes d’origine <strong>et</strong> entourés de<br />

provinciaux, ils se montrèrent plus conservateurs que les Jules, plus imbus des<br />

préjugés du Sénat, plus attachés à tout ce qui subsistait de ses droits <strong>et</strong> de<br />

l’antique suprématie italienne. Hadrien vécut en mauvais termes avec le Sénat <strong>et</strong><br />

tendit à une sorte de nivellement progressif entre toutes les parties de l’Empire.<br />

C’était un esprit très cultivé, très libre, très ouvert, avec un fonds de scepticisme<br />

qui ne l’empêchait pas de prendre fort au sérieux ses devoirs de souverain.<br />

Voyageur infatigable, il parcourut les contrées les plus diverses en homme d’État<br />

<strong>et</strong> en curieux, s’enquérant avec une sollicitude minutieuse des besoins de chaque<br />

pays, distrait <strong>et</strong> amusé par le spectacle du monde romain, en son infinie variété.<br />

Il vint en <strong>Gaule</strong> dès l’an 121 <strong>et</strong> s’achemina par l’Est vers <strong>la</strong> frontière germanique<br />

où il séjourna pendant plusieurs mois <strong>et</strong> qu’il inspecta à fond. Il al<strong>la</strong>it de p<strong>la</strong>ce<br />

forte en p<strong>la</strong>ce forte, faisait manœuvrer les troupes, partageait leurs fatigues,<br />

donnait à tous l’exemple de l’endurance <strong>et</strong> de <strong>la</strong> discipline. De là il passa en<br />

Br<strong>et</strong>agne, après un détour par le Danube, puis revint en <strong>Gaule</strong>, à <strong>la</strong> fin de 122.<br />

C<strong>et</strong>te fois ce fut l’Ouest qu’il visita avant de franchir les Pyrénées. Sur les<br />

monnaies qu’il fit frapper à l’occasion de ce double voyage il s’intitule<br />

conservateur <strong>et</strong> restaurateur des <strong>Gaule</strong>s. Nous ne sommes pas renseignés sur les<br />

mesures qui justifient ce titre. Nous savons seulement qu’il se montra, comme<br />

partout, très généreux. Nous ne sommes pas mieux fixés sur son itinéraire. On a<br />

conservé longtemps dans <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite ville d’Apt, en Vaucluse (colonia Julia Apta), une<br />

1 Liv. I, chap. I, § 3. Chap. II, § 8.<br />

2 Livre I, chap. II, § 3.

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