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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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[LES NOMS DE JULIUS ET DE CLAUDIUS] On est frappé de voir combien les noms de<br />

Julius <strong>et</strong> de C<strong>la</strong>udius, de Julius surtout, sont répandus dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Rien ne<br />

montre mieux tout ce que ce pays doit à <strong>la</strong> dynastie julio-c<strong>la</strong>udienne. Sans<br />

doute, parmi tous ces Julii <strong>et</strong> tous ces C<strong>la</strong>udii, beaucoup sont issus d’affranchis<br />

qui tenaient ce nom de leur patron. Mais ce patron lui-même était le plus<br />

souvent un Gaulois qui tenait <strong>la</strong> cité de l’Empereur, lui ou un de ses ascendants.<br />

Tel était le cas des membres de l’aristocratie. Nous connaissons par les historiens<br />

l’Aquitain Julius Vindex, l’Éduen Julius Sacrovir, le Rème Julius Aupex, le Lingon<br />

Julius Sabinus, l’Helvète Julius Alpinus, les Trévires Julius Florus, Julius Indus,<br />

Julius C<strong>la</strong>ssicus, Julius Tutor, Julius Valentinus, les Bataves Julius Civilis, Julius<br />

Briganticus, C<strong>la</strong>udius <strong>La</strong>beo1. Nous trouvons dans les inscriptions le Borde<strong>la</strong>is<br />

Julius Secundus, le Santon Julius Rufus, <strong>et</strong>c. Tous ces hommes ont vécu au<br />

premier siècle de <strong>notre</strong> ère <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> première partie du premier siècle. Ils ont<br />

gouverné leur cité, servi dans l’armée <strong>et</strong> dans l’administration <strong>romaine</strong>s. Et ils<br />

n’appartiennent pas tous à ces États fédérés que Tacite nous présente comme<br />

étant les plus avantagés au point de vue de l’acquisition du droit de cité2.<br />

[DISPARITION DES NOMS GAULOIS] On ne renonça pas tout de suite ni<br />

complètement aux noms indigènes. Ils restèrent en honneur, associés aux noms<br />

romains chez le même individu, ou même alternant avec eux au sein des mêmes<br />

familles. Une inscription de Bordeaux nous fait connaître deux frères dont l’un<br />

s’appelle Publius Divixtus, l’autre Publius Secundus. Divixtus est un nom gaulois,<br />

Secundus est romain. Ailleurs c’est le père qui porte un nom romain, Gemellus,<br />

<strong>et</strong> le fils Divixtus, ou plus exactement Divixtos, qui est revenu au vocabu<strong>la</strong>ire<br />

gaulois3. Puis les noms romains finirent par l’emporter. L’évolution, qui parait<br />

achevée au IVe siècle — c’est du moins l’impression qu’on r<strong>et</strong>ire de <strong>la</strong> lecture des<br />

auteurs, puisque les inscriptions font à peu près défaut à c<strong>et</strong>te époque —, fut<br />

évidemment plus rapide dans les milieux oh s’était propagé de bonne heure le<br />

droit de cité. Il nous est donné quelquefois de <strong>la</strong> saisir sur le fait. Nous avons<br />

signalé plus haut Caïus Valerius Procillus, fils de Caïus Valerius Caburus. Le<br />

Santon Caïus Julius Rufus, qui éleva à l’empereur Tibère Auguste <strong>et</strong> aux deux<br />

Césars Germanicus <strong>et</strong> Drusus l’arc de triomphe encore visible aujourd’hui à<br />

Saintes, était fils de Caïus Julius Otuaneunus, p<strong>et</strong>it-fils de Caïus Julius Gedemo,<br />

arrière-p<strong>et</strong>it-fils d’Eposteravidus. Rufus n’a plus que des noms romains. Les<br />

surnoms de son père <strong>et</strong> de son grand-père sont encore gaulois ; son bisaïeul,<br />

avec lequel nous remontons jusqu’aux temps de l’indépendance, n’a qu’un nom,<br />

comme le veut l’usage national. Ce fut le fils d’Eposteravidus, Gedemo, qui fut<br />

fait citoyen par Auguste, ou peut-être même par César. Non moins curieuse est<br />

une inscription de Bordeaux qui nous fait assister à <strong>la</strong> même progression dans<br />

une famille de condition moins relevée, composée tout entière de pérégrins. Le<br />

grand-père, Ateu<strong>la</strong>, a un nom gaulois. Le père, Maxsumus, a reçu un nom<br />

romain. Il a épousé une femme dont le nom est gaulois, Comnitsia. De ce<br />

mariage sont nés une fille <strong>et</strong> trois fils. <strong>La</strong> fille, Celta, a un nom gaulois, comme<br />

sa mère. Les fils, Major, Secundus, Fabatus, ont chacun, comme le père, un nom<br />

romain. L’inscription doit être assez ancienne, à en juger par <strong>la</strong> forme archaïque<br />

Maxsumus4.<br />

1 Voir 1re partie, liv. II, chap. II, § 4, <strong>et</strong> Tacite, Histoires, I, 88, II, 23, IV, 18.<br />

2 Voir § 1.<br />

3 Corpus, XIII, 817, 579.<br />

4 Corpus, XIII, 800, 1036. Voir aussi l’histoire de <strong>la</strong> famille de l’Éduen Eporédorix, Barthélemy, Les libertés<br />

gauloises sous <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong>, Revue des Questions historiques, 1872, p. 374-376. Cf. Morel, Genève <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> colonie de Vienne, 1888, p. 67-8.

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