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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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alliance avec Rome, mais on écarta celle des autres peuples. Il est vrai que ce ne<br />

fut pas pour bien longtemps. Quand Tacite nous dit que les Éduens furent admis<br />

les premiers à siéger dans le Sénat, il nous apprend assez c<strong>la</strong>irement qu’ils<br />

n’étaient plus de son temps les seuls. Ni lui d’ailleurs ni aucun autre écrivain ne<br />

mentionnent une seconde fois c<strong>et</strong>te distinction entre les droits civils <strong>et</strong> les droits<br />

politiques. Il faut croire qu’elle finit par disparaître dans les provinces comme elle<br />

avait disparu en Italie. Les jurisconsultes de l’époque des Antonins paraissent<br />

l’ignorer complètement.<br />

II. — LES GAULOIS CITOYENS ROMAINS. L’ONOMASTIQUE GALLO-<br />

ROMAINE. L’ÉDIT DE CARACALLA1<br />

[INSCRIPTION DANS LES TRIBUS] LES pérégrins devenus citoyens prenaient des<br />

noms romains <strong>et</strong> étaient inscrits dans une des trente-cinq tribus <strong>romaine</strong>s.<br />

Les tribus avaient été autrefois les cadres de <strong>la</strong> vie politique <strong>et</strong> administrative à<br />

Rome. On votait par tribus dans les comices. On procédait par tribus au<br />

recrutement de <strong>la</strong> légion <strong>et</strong> à <strong>la</strong> perception de l’impôt. Ces vieilles divisions ne<br />

représentaient plus maintenant que le livre d’or, sans cesse grossi, oit l’usage<br />

s’était maintenu d’inscrire les nouveaux citoyens. <strong>La</strong> mention de <strong>la</strong> tribu, à sa<br />

p<strong>la</strong>ce réglementaire, dans <strong>la</strong> série des noms propres, entre le nom de famille ou<br />

gentilicium <strong>et</strong> le cognomen ou surnom, faisait partie de l’état civil : Ex : Publius<br />

(prénom) Lucr<strong>et</strong>ius (gentilice), fils de Publius, de <strong>la</strong> tribu Voltinia, Parvolus<br />

(surnom). On n’eut garde de l’om<strong>et</strong>tre tant qu’elle resta un signe distinctif <strong>et</strong><br />

comme un titre de noblesse. Mais on cessa d’en faire éta<strong>la</strong>ge dans le courant du<br />

IIIe siècle ap. J.-C., quand le droit de cité cessa d’être un privilège. <strong>La</strong> mention<br />

de <strong>la</strong> tribu n’eut plus alors de valeur <strong>et</strong> l’institution elle-même perdit sa dernière<br />

raison d’être <strong>et</strong> succomba.<br />

Le choix de <strong>la</strong> tribu pour les nouveaux citoyens n’était pas <strong>la</strong>issé à leur initiative<br />

ni livré à l’arbitraire. On fixait d’avance celle où devaient entrer, en règle<br />

générale, les habitants de telle cité ou de telle province. <strong>La</strong> tribu assignée aux<br />

cités de <strong>la</strong> Narbonnaise était <strong>la</strong> Voltinia. Les Aquitains étaient versés dans <strong>la</strong><br />

Quirina qui recevait aussi les habitants d’Avenches. Les habitants de Lyon<br />

figuraient dans <strong>la</strong> Galeria, ceux de Nyon en Suisse dans <strong>la</strong> Cornelia, ceux de<br />

Cologne dans <strong>la</strong> C<strong>la</strong>udia, ceux de <strong>la</strong> colonie Ulpia Trajana dans <strong>la</strong> Papiria2.<br />

[ONOMASTIQUE ROMAINE ET ONOMASTIQUE GAULOISE] Ce qui caractérisait le<br />

citoyen romain, outre <strong>la</strong> mention de <strong>la</strong> tribu, c’étaient les trois noms : le<br />

1 SOURCES : Même observation que pour le § 1. L’édit de Caracal<strong>la</strong> est mentionné par Dion Cassius (LXXVII,<br />

9) <strong>et</strong> dans le Digeste, I, 5, 17. Il y a une allusion dans <strong>la</strong> Vie de Septime Sévère, 1, <strong>et</strong> dans saint Augustin, Cité<br />

de Dieu, V, 17. Aurelius Victor attribue par erreur <strong>la</strong> mesure à Marc-Aurèle (de Caesaribus, 16).<br />

OUVRAGES MODERNES : Kubitschek, De romanarum tribuam origine ac propagatione, Abhandlungen der<br />

Universitat Wien, 1882. Imperium romanum tributim discriptum, 1889. Haubold, Ex constitutione Imp. Antonini<br />

quomodo qui in orbe romano essent cives Romani effecti sunt, Opuscu<strong>la</strong> II, p. 369 <strong>et</strong> suiv., 1825. Mommsen,<br />

Schwelzer Nachstudien, Hermes, 1881. Sur l’onomastique gallo-<strong>romaine</strong> : H<strong>et</strong>tner, Zur Kultar von Germanien<br />

and Ga<strong>la</strong>ta Belgica, Westdeutsche Zeitschrift, 1883. Jullian, Inscriptions de Bordeaux, II, p. 588 <strong>et</strong> suiv., 1890.<br />

D’Arbois de Jubainville, Recherches sur l’origine de <strong>la</strong> propriété foncière en France, 1890, p. 129 <strong>et</strong> suiv.<br />

2 <strong>La</strong> règle souffrait des exceptions. Un cas intéressant est celui des colonies de Narbonne, de Fréjus, de<br />

Béziers, d’Arles, qui, bien qu’appartenant à <strong>la</strong> Narbonnaise, étaient Inscrites, non dans <strong>la</strong> Voltinia, mais <strong>la</strong><br />

première dans <strong>la</strong> Papiria, <strong>la</strong> seconde dans l’Aniensis, <strong>la</strong> troisième dans <strong>la</strong> Pupinia, <strong>la</strong> quatrième dans <strong>la</strong> Ter<strong>et</strong>ina.<br />

L’explication de ce fait est <strong>la</strong> suivante. <strong>La</strong> Voltinia était au nombre des sept tribus qui, pour avoir reçu les<br />

Italiens naturalisés à <strong>la</strong> suite de <strong>la</strong> loi P<strong>la</strong>utia Papiria, en 89 av. J.-C., avaient subi une certaine dépréciation. Or<br />

César témoignait aux quatre colonies qui étaient dans <strong>la</strong> Narbonnaise son œuvre personnelle une faveur trop<br />

marquée pour les reléguer dans c<strong>et</strong>te catégorie inférieure. — Voir plus loin ce qui concerne les citoyens qui<br />

tenaient leur droit de cité d’un don personnel de l’Empereur.

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