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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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mérité c<strong>et</strong>te récompense en se prononçant pour c<strong>et</strong> empereur. Vespasien (69-<br />

79), qui l’étendit à toute l’Espagne, ne dut pas en être avare pour les Gaulois non<br />

plus que Hadrien, qui s’en montra aussi fort libéral (117-138). On ne se trompera<br />

guère sans doute en adm<strong>et</strong>tant qu’à c<strong>et</strong>te époque, vers le milieu du deuxième<br />

siècle, tous les peuples de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> en étaient pourvus, à défaut du droit de cité.<br />

Il n’y a d’exception à faire que pour <strong>la</strong> frontière rhénane, pour les pays<br />

d’occupation militaire, où l’on ne voyait en présence que des citoyens <strong>et</strong> des<br />

barbares <strong>et</strong> oit par conséquent le droit <strong>la</strong>tin, s’appliquant à une catégorie<br />

intermédiaire, n’avait pas de p<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> ne parait pas, en fait, s’être propagé.<br />

[PROPAGATION DU DROIT DE CITÉ] Le droit de cité était conféré collectivement ou<br />

individuellement. Les individus l’obtenaient ou par une faveur gratuite ou parce<br />

qu’ils avaient rempli certaines conditions déterminées.<br />

[CONCESSIONS COLLECTIVES] Nous sommes peu renseignés sur <strong>la</strong> diffusion du<br />

droit de cité par mesures collectives. Nos textes ne nous signalent de mesures de<br />

ce genre que dans c<strong>et</strong>te période troublée où nous avons vu déjà se multiplier les<br />

concessions du droit <strong>la</strong>tin. Les prétendants se disputaient <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Ils comb<strong>la</strong>ient<br />

de faveurs leurs partisans. Galba donna l’exemple en accordant le droit de cité<br />

aux peuples qui avaient acc<strong>la</strong>mé Vindex, c’est-à-dire à ceux de l’Ouest <strong>et</strong> du<br />

Centre. Vitellius, on l’a vu, se contenta d’octroyer le droit <strong>la</strong>tin aux peuples du<br />

Nord-Est. Othon fit mieux. Il essaya de gagner les Lingons qui s’étaient déc<strong>la</strong>rés<br />

contre lui en les élevant en masse au droit de cité1. L’expression employée par<br />

Tacite est à noter. On sait en eff<strong>et</strong> que les habitants des villes <strong>et</strong> ceux des<br />

campagnes ne jouissaient pas toujours de droits égaux2.<br />

[CONCESSIONS INDIVIDUELLES EN VERTU DE LA LOI. LATIUM MAJUS ET MINUS] Les<br />

individus qui obtenaient le droit de cité pour avoir rempli certaines conditions<br />

spécifiées par <strong>la</strong> loi étaient en premier lieu ceux qui avaient exercé une<br />

magistrature dans une cité de droit <strong>la</strong>tin. Ce fut Trajan ou plus probablement<br />

Hadrien qui é<strong>la</strong>rgit c<strong>et</strong>te issue en instituant une nouvelle forme du droit <strong>la</strong>tin, le<br />

droit <strong>la</strong>tin dit majeur (<strong>La</strong>tium majus), par opposition à l’ancien qualifié désormais<br />

de mineur (<strong>La</strong>tium minus). <strong>La</strong> différence c’est que le droit <strong>la</strong>tin majeur étendait<br />

aux décurions le privilège réservé jusque-là aux magistrats.<br />

[LES ANCIENS SOLDATS] Les citoyens créés par ce moyen ne pouvaient être très<br />

nombreux, <strong>et</strong> ils appartenaient tous à l’aristocratie. Le service militaire ouvrait un<br />

débouché plus <strong>la</strong>rge à l’usage des c<strong>la</strong>sses inférieures. Les soldats enrôlés dans<br />

les légions recevaient le droit de cité en y entrant. Ceux qu’on envoyait dans les<br />

troupes auxiliaires pouvaient l’obtenir en quittant le service. L’armée fut ainsi<br />

pour <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, comme pour le reste de l’Empire, <strong>et</strong> plus encore pour <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> que<br />

pour beaucoup d’autres provinces, en raison de l’importance de son contingent,<br />

l’école <strong>et</strong>, si l’on peut ainsi parler, <strong>la</strong> grande fabrique des citoyens romains3.<br />

[LES AFFRANCHIS] Il ne faut pas oublier l’appoint fourni par les affranchis, très<br />

nombreux en <strong>Gaule</strong>, comme partout ailleurs, mais qui à <strong>la</strong> vérité n’étaient pas<br />

tous des Gaulois. L’esc<strong>la</strong>ve d’un citoyen, une fois affranchi, devenait lui-même<br />

citoyen comme son patron. Telle fut <strong>la</strong> règle jusqu’aux premiers temps de<br />

l’Empire. A c<strong>et</strong>te époque les affranchissements devenant de plus en plus<br />

1 Tacite, Histoires, I, 78. Lingonibus universis civitatem romanam... dono dedit. Il faut dire que le texte est<br />

contesté. Nous avons le testament d’un Lingon au Ier siècle de <strong>notre</strong> ère (Bull<strong>et</strong>in épigraphique, 1881). Il<br />

pourrait être signé d’un Romain. Un seul trait rappelle les mœurs gauloises. C’est l’ordre de briller avec le corps<br />

du défunt son matériel de chasse.<br />

2 Chap. II, § 3 <strong>et</strong> chap. I, § 7.<br />

3 Chap. I, § 6.

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