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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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spontané des popu<strong>la</strong>tions ou, tout simplement, par l’ému<strong>la</strong>tion naturelle entre les<br />

cités.<br />

[L’AUGUSTALITÉ INSTITUTION OFFICIELLE] L’intervention des pouvoirs municipaux,<br />

suscitée <strong>et</strong> réglée par le gouvernement central, transforma en une fonction<br />

publique le sacerdoce issu de l’initiative popu<strong>la</strong>ire. Les sévirs augustaux (seviri<br />

augustales) — c’est ainsi qu’on appe<strong>la</strong> les six desservants de l’autel d’Auguste —<br />

reçurent du conseil des décurions, comme une compensation à leurs charges,<br />

des distinctions auxquelles on attachait le plus grand prix, une p<strong>la</strong>ce d’honneur<br />

aux repas, aux jeux, avec le droit, qui n’appartenait qu’aux magistrats<br />

supérieurs, de marcher revêtes de <strong>la</strong> prétexte <strong>et</strong> précédés de deux licteurs<br />

portant des faisceaux. Les fonctions des sévirs étaient annuelles, mais, l’année<br />

expirée, ils conservaient ces privilèges <strong>et</strong> ces insignes, les faisceaux exceptés,<br />

pour le reste de leur vie. Ils s’intitu<strong>la</strong>ient alors seviri perp<strong>et</strong>ui, sevirales<br />

augustales, à moins qu’ils ne continuassent à s’appeler sévirs augustaux comme<br />

avant, <strong>la</strong> confusion étant justifiable entre les sévirs honoraires <strong>et</strong> les sévirs en<br />

charge. C’est c<strong>et</strong>te dernière formule qui prévalut en <strong>Gaule</strong>.<br />

Ainsi naquit <strong>et</strong> se développa, grossi tous les ans par l’adjonction de six membres<br />

nouveaux, l’ordre des Augustales. En acceptant les avantages dont le dotaient<br />

les pouvoirs publics, il se m<strong>et</strong>tait du même coup sous leur tutelle. En général il<br />

était dépourvu de toute autonomie. Dans quelques villes seulement — ce sont en<br />

<strong>Gaule</strong> les villes de Nîmes, d’Arles, d’Aix, de Marseille, de Fréjus, d’Antibes, de<br />

Lyon — les Augustales ajoutent à leur titre l’épithète de corporati, signifiant qu’ils<br />

ont quelques-uns des droits dont jouissent les corporations, une caisse commune<br />

avec des curateurs nommés par eux pour <strong>la</strong> gérer. Mais <strong>la</strong> nomination des sévirs<br />

reste réservée aux décurions. C’est des décurions par conséquent que dépend le<br />

recrutement. Les Augustales ne forment donc jamais que des corporations très<br />

incomplètes. Ils sont autre chose <strong>et</strong> mieux. Ils sont un ordre, c’est-à-dire une<br />

c<strong>la</strong>sse, un degré dans <strong>la</strong> hiérarchie sociale, but suprême pour tous ceux dont<br />

l’ambition ne peut s’élever plus haut.<br />

[L’AUGUSTALITÉ ET LES AFFRANCHIS] L’institution dut son succès aux affranchis. Ce<br />

n’est pas qu’elle fût à leur usage exclusif. Sur les sévirs désignés à Narbonne en<br />

l’an 11, il s’en rencontre trois qui sont ingénus <strong>et</strong> même qui ont rang de<br />

chevaliers romains. Mais ce n’était pas pour c<strong>et</strong>te espèce d’hommes que<br />

l’Augustalité était faite. Leur qualité de négociants ne les empêchait pas d’aspirer<br />

au décurionat, <strong>et</strong> quelquefois d’y arriver. Le sévirat actif n’était pour eux, quand<br />

ils daignaient y prétendre, qu’un passage. Le sévirat honoraire eût été une<br />

impasse. Il en était autrement des affranchis que leur naissance écartait de <strong>la</strong><br />

curie <strong>et</strong> qui cependant par leur nombre, leur industrie, leurs richesses, s’étaient<br />

fait une grande p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> cité. Ils se conso<strong>la</strong>ient par les honneurs à leur<br />

portée. C’était quelque chose pour eux de faire figure dans le monde officiel,<br />

immédiatement après les décurions. Qu’était-ce donc quand ils obtenaient, non<br />

pas sans doute ce titre envié, mais du moins les avantages extérieurs qui y<br />

étaient attachés, ce qu’on appe<strong>la</strong>it les ornements du décurionat, c’est-à-dire une<br />

p<strong>la</strong>ce au milieu des décurions dans les cérémonies ? Et c’était une ambition<br />

permise aux plus riches, aux plus considérés. Aussi n’est-il pas étonnant que<br />

l’Augustalité, avec les perspectives qu’elle ouvrait, ait été fort recherchée.<br />

[CHARGES DES AUGUSTALES] Ces honneurs se payaient, comme tous les autres.<br />

Indépendamment des dépenses nécessitées par les sacrifices, par les jeux <strong>et</strong> les<br />

banqu<strong>et</strong>s qui en étaient le complément <strong>et</strong> auxquels était conviée toute <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion, l’Augustale versait, lui aussi, à <strong>la</strong> caisse municipale, en guise de

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