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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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enouvelé tous les cinq ans, mais l’opération se bornait à l’adjonction des<br />

membres nouveaux. Sans doute, en tant que composé d’anciens magistrats, il<br />

était soumis à l’élection, mais les électeurs étaient les décurions eux-mêmes <strong>et</strong><br />

leur choix était limité. Pour être décurion il ne suffisait pas de remplir certaines<br />

conditions d’Age <strong>et</strong> d’honorabilité. Il fal<strong>la</strong>it justifier d’un certain cens, <strong>et</strong> comme<br />

les hommes qui le pouvaient n’étaient pas très nombreux, il s’ensuivait que <strong>la</strong><br />

plupart ne manquaient pas d’arriver au Sénat.<br />

[CHARGES DES DÉCURIONS] Il fal<strong>la</strong>it être riche pour aspirer aux honneurs. Ils<br />

étaient non seulement gratuits, mais très onéreux. Les Romains ne comprenaient<br />

pas une noblesse qui ne payât <strong>la</strong> rançon de ses privilèges ou, pour mieux dire <strong>et</strong><br />

se p<strong>la</strong>cer au vrai point de vue, les privilèges n’étaient que <strong>la</strong> compensation<br />

attribuée à certaines charges, imposées dans l’intérêt commun. Celles qui<br />

pesaient sur <strong>la</strong> noblesse municipale étaient fort lourdes <strong>et</strong> le devinrent de plus en<br />

plus.<br />

Il ne s’agit pas seulement de <strong>la</strong> responsabilité pécuniaire incombant à tous ceux<br />

qui maniaient les finances publiques. C’était un risque à courir <strong>et</strong> où <strong>la</strong> fortune<br />

pouvait sombrer. Il y avait des dépenses régulières, les unes obligatoires, les<br />

autres volontaires <strong>et</strong> qui n’étaient pas les moins fortes. Tout décurion<br />

nouvellement nommé devait verser, pour remercier de l’honneur qui lui était fait,<br />

une somme appelée pour c<strong>et</strong>te raison summa honoraria <strong>et</strong> dont le tarif était fixé<br />

suivant les cités. Il était naturellement plus élevé pour les prêtres <strong>et</strong> les<br />

magistrats. A c<strong>et</strong>te bienvenue s’ajoutaient, pour ces deux dernières catégories,<br />

les distributions gratuites <strong>et</strong> les jeux, autant de contributions forcées dont on<br />

pouvait s’acquitter plus ou moins <strong>la</strong>rgement, mais que nul n’avait le droit<br />

d’éluder. Tout ce<strong>la</strong> sans compter les travaux publics qu’il était d’usage de<br />

prom<strong>et</strong>tre <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> promesse équiva<strong>la</strong>it à un contrat. On s’y ruinait quelquefois.<br />

Le cas était prévu. <strong>La</strong> loi assurait une pension alimentaire aux décurions qui, à<br />

force de munificence, avaient mangé leur patrimoine. Ces profusions n’étaient<br />

pas sans inquiéter les empereurs. A diverses reprises ils se préoccupèrent de<br />

restreindre, sinon les dépenses utiles, au moins celles qui étaient de pur apparat,<br />

comme les combats de g<strong>la</strong>diateurs. Un sénatus-consulte découvert à Italica, en<br />

Espagne, <strong>et</strong> daté de l’an 176, sous Marc-Aurèle, mentionne une série de<br />

règlements arrêtés à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>. Et il résulte de ce document que <strong>la</strong> magnificence<br />

déployée dans les villes gauloises ne fut pas étrangère à c<strong>et</strong>te mesure1.<br />

[LIBÉRALITÉS PRIVÉES] On est saisi de surprise quand, en parcourant nos<br />

inscriptions, on rencontre, à chaque pas, pour ainsi dire, les témoignages de ces<br />

libéralités grandioses. Ces villes qui, en un siècle, se sont élevées sur <strong>notre</strong> sol,<br />

ce sont les <strong>la</strong>rgesses privées qui les ont embellies <strong>et</strong> assainies, pourvues<br />

d’édifices somptueux <strong>et</strong> commodes. C’est le préteur des Bituriges Vivisques qui<br />

dote Bordeaux de son premier aqueduc. C’est un duumvir qui fait construire à<br />

Narbonne un marché, qui installe à Arles le podium des arènes. A Vienne, c’est<br />

une f<strong>la</strong>minique qui décore l’estrade d’honneur dans l’amphithéâtre, qui l’orne de<br />

statues <strong>et</strong> <strong>la</strong> fait couvrir d’une toiture en tuiles de bronze doré. A Feurs, c’est un<br />

prêtre d’Auguste qui remp<strong>la</strong>ce par un théâtre en pierre l’ancien théâtre en bois. A<br />

Périgueux, c’est le prêtre provincial à l’autel de Lyon qui relève de leurs ruines<br />

les thermes <strong>et</strong> le temple de Tutelle. Dans <strong>la</strong> même ville un duumvir amène à ses<br />

frais des eaux captées sur ses propriétés. A Lyon un édile aménage cinq cents<br />

p<strong>la</strong>ces dans le Cirque. Les simples bourgades, les vici, ne sont pas moins<br />

1 Ephemeris epigraphica, 1892, p. 388-416. Allmer <strong>et</strong> Dissard, Musée de Lyon, V, p. 24-26.

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