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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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nécessairement, son épouse. Il est nommé par les décurions, soit pour un an,<br />

soit pour <strong>la</strong> vie, car l’usage varie. Il n’y a pas, dans <strong>la</strong> cité, de personnage plus<br />

considérable. Presque toujours il a passé par les plus hautes magistratures, de<br />

sorte qu’il siège dans le Sénat, sinon comme prêtre, du moins comme ancien<br />

magistrat. Ce qui ajoute à son prestige, c’est sa ressemb<strong>la</strong>nce avec le f<strong>la</strong>men<br />

Dialis de Rome dont il est, comme le prêtre provincial, une sorte de réplique. Or<br />

le f<strong>la</strong>men Dialis n’est pas seulement le premier dans <strong>la</strong> hiérarchie des prêtres<br />

romains. Prêtre de Jupiter, il l’est aussi, pour c<strong>et</strong>te raison, des autres dieux. De<br />

même le f<strong>la</strong>mine municipal est devenu le f<strong>la</strong>mine des sacrifices publics, c’est-àdire<br />

le ministre suprême des fonctions religieuses de <strong>la</strong> cité.<br />

[LES PRÊTRES DES CULTES INDIGÈNES] <strong>La</strong> troisième catégorie est celle des prêtres<br />

affectés aux cultes indigènes. Elle est très peu remplie. Non que Rome ait<br />

proscrit les dieux gaulois. Sous le vocable <strong>la</strong>tin dont ils s’affublèrent, ils ne<br />

cessèrent de tenir <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> dévotion nationale. Mais <strong>la</strong><br />

dissolution du clergé druidique leur avait enlevé leurs ministres1. Autant les<br />

monuments qui leur sont dédiés sont fréquents, autant sont rares ceux qui<br />

mentionnent des prêtres leur étant consacrés. Une inscription trouvée à Mâcon<br />

nous r<strong>et</strong>race <strong>la</strong> carrière d’un Éduen qui a rempli les plus hautes fonctions dans sa<br />

cité <strong>et</strong> a été de plus f<strong>la</strong>mine d’Auguste, primogène (?) du dieu Moltinus <strong>et</strong><br />

gutuater de Mars. Le dieu Moltinus <strong>et</strong> son primogène (?) ne se rencontrent que<br />

dans ce texte unique. Le gutuater reparaît, sans attribution, dans une inscription<br />

d’Anicium (le Puy), inscription du premier siècle, <strong>et</strong> qui ne concerne peut-être ni<br />

un Vel<strong>la</strong>ve ni un Éduen. Le même mot nous est donné comme étant le nom d’un<br />

chef Carnute dans le huitième livre des Commentaires, mais il se peut que<br />

l’auteur, le légat Hirtius, ait pris pour un nom propre le titre sacerdotal de ce<br />

personnage2. On remarquera, dans l’inscription de Mâcon, le nom <strong>la</strong>tin du dieu <strong>et</strong><br />

le nom celtique du prêtre. Le gutuater de Mars est peut-être un équivalent du<br />

f<strong>la</strong>mine du même dieu à Vienne. Il semble, en eff<strong>et</strong>, qu’il y ait eu à Vienne, de<br />

même que dans certaines villes d’Espagne <strong>et</strong> d’Afrique, comme une tentative<br />

pour organiser les sacerdoces indigènes sur le patron du f<strong>la</strong>minat. Quoi qu’il en<br />

soit, ce sont là les seules traces qu’on puisse relever de prêtrises non <strong>romaine</strong>s<br />

ayant un caractère public. <strong>La</strong> vie religieuse n’en est pas pour ce<strong>la</strong> moins intense,<br />

au contraire. Elle échappe à <strong>la</strong> tutelle officielle <strong>et</strong> déploie toute son activité à<br />

l’ombre du foyer domestique, au sein des confréries pieuses, sur le terrain<br />

réservé à l’initiative privée3.<br />

VI. — LE RÉGIME MUNICIPAL (SUITE). LE SÉNAT ET L’ARISTOCRATIE. LES<br />

AUGUSTALES ET LA PLÈBE. — LES PAGI ET LES VICI4<br />

[LA CURIE] LE Sénat municipal ou conseil des décurions, appelé aussi curie, ordre<br />

très splendide <strong>et</strong> très saint, représente le pouvoir délibérant. Il est aux<br />

magistrats de <strong>la</strong> cité ce que le Sénat de Rome est aux magistrats romains. Il<br />

étend sa compétence sur toutes les affaires de quelque importance, en particulier<br />

sur celles qui intéressent <strong>la</strong> gestion des fonds <strong>et</strong> du domaine publics. Son<br />

autorité se traduit par des décr<strong>et</strong>s dont <strong>la</strong> mention se r<strong>et</strong>rouve fréquemment sur<br />

1 Livre III, chap. II, § 4.<br />

2 VIII, 38.<br />

3 Livre III, chap. II, § 4.<br />

4 SOURCES ET OUVRAGES À CONSULTER, § 3,4 <strong>et</strong> b. Sur les Augustales, le dernier travail est celui de Mourlot,<br />

Essai sur l’histoire de l’Augustalilé dans l’Empire romain. Bibliothèque de l’École des Hautes-Études, Sciences<br />

philol. <strong>et</strong> histor. Fasc. CVIII, 1895. Il renvoie aux ouvrages antérieurs <strong>et</strong> nous dispense de toute référence.

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