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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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les augures sont, comme à Rome, groupés par trois, nommés, comme à Rome,<br />

pour <strong>la</strong> vie, par un procédé combinant l’élection <strong>et</strong> <strong>la</strong> cooptation <strong>et</strong>, enfin, comme<br />

à Rome, réduits à un rôle purement d’apparat, dans le discrédit des anciennes<br />

croyances. Les pontifes trouvent encore à exercer leur autorité dans les<br />

questions re<strong>la</strong>tives aux sépultures, aux consécrations ; ils gardent, en principe,<br />

<strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce des cultes pratiqués dans <strong>la</strong> cité, mais <strong>la</strong> plupart de ces cultes<br />

n’étant pas romains échappent à leur compétence, <strong>et</strong> le seul qui le soit<br />

complètement, le culte de l’Empereur, <strong>la</strong> dépasse.<br />

[LA RELIGION IMPÉRIALE DANS LES CITÉS] <strong>La</strong> seule religion officielle vivante, celle<br />

qui désormais domine <strong>et</strong> absorbe toutes les autres, c’est <strong>la</strong> religion impériale. Les<br />

cités l’adoptèrent avec le même empressement que les provinces. De <strong>la</strong><br />

Narbonnaise, où elle s’était imp<strong>la</strong>ntée d’abord, elle passa dans les trois <strong>Gaule</strong>s.<br />

Nous l’y trouvons à Eauze, à Dax, à Bordeaux, à Périgueux, à Saintes, à Poitiers,<br />

à Bourges, à Anicium (le Puy), à Feurs, à Lyon, à Avenches, à Augst1. Nous <strong>la</strong><br />

trouverions ailleurs sans doute si nos documents étaient plus nombreux.<br />

L’organisation de ce culte dans les cités ne présente pas moins de variété que<br />

dans les provinces. Il semble même qu’elle y atteste plus d’initiative <strong>et</strong> de<br />

spontanéité. Un trait qui distingue le culte municipal, c’est l’adoration des divi,<br />

des empereurs divinisés <strong>et</strong> des membres de leur famille qui avaient été jugés<br />

dignes de c<strong>et</strong> honneur. Dans certaines villes on n’attendit même pas pour ces<br />

derniers, ou du moins pour les plus popu<strong>la</strong>ires d’entre eux, qu’ils eussent reçu<br />

l’apothéose. C’était, il est vrai, au début de l’Empire, dans le premier é<strong>la</strong>n de <strong>la</strong><br />

religion nouvelle. Drusus <strong>et</strong> Germanicus, qui ne furent jamais mis au rang des<br />

divi, eurent un culte à Vienne, à Nîmes, à Narbonne (?). On a pu restituer, sur <strong>la</strong><br />

façade de <strong>la</strong> Maison Carrée de Nîmes, en s’aidant des trous de scellement par où<br />

les l<strong>et</strong>tres de bronze étaient fixées sur <strong>la</strong> pierre, <strong>la</strong> dédicace de ce temple aux<br />

deux princes de <strong>la</strong> jeunesse, p<strong>et</strong>its-fils d’Auguste, Caïus <strong>et</strong> Lucius César. Tous<br />

deux étaient en vie quand l’édifice fut inauguré, en l’an 1 après J.-C., <strong>et</strong> Caïus<br />

était à ce moment le patron de <strong>la</strong> colonie. Fous ne rétablissons pas avec <strong>la</strong> même<br />

certitude l’inscription du temple de Vienne. Si <strong>la</strong> lecture qu’on en a proposée est<br />

exacte, il était consacré à <strong>la</strong> double divinité d’Auguste <strong>et</strong> de Livie, son épouse.<br />

Livie fut adorée à Vaison, avant son apothéose qui se fit attendre jusqu’au règne<br />

de C<strong>la</strong>ude.<br />

[LE PRÊTRE D’AUGUSTE] nous ignorons si à chaque culte répondait un prêtre<br />

spécial. Ce<strong>la</strong> dépendait sans doute de <strong>la</strong> ferveur des villes, de leur importance,<br />

de leur richesse, car les prêtrises étaient onéreuses comme on le verra plus loin,<br />

<strong>et</strong> ne pouvaient se multiplier indéfiniment. Ce qui est positif, c’est qu’une<br />

simplification se produisit à <strong>la</strong> longue. <strong>La</strong> religion impériale ne fut plus guère<br />

représentée dans les cités que par un seul prêtre, associant au culte des divi<br />

celui de l’Auguste régnant <strong>et</strong> de Rome <strong>et</strong> qui, finalement, pour abréger <strong>et</strong> aussi<br />

parce que l’Empereur avait passé au premier p<strong>la</strong>n, s’intitu<strong>la</strong> tout simplement<br />

prêtre d’Auguste.<br />

Le prêtre municipal a, comme le prêtre provincial, le titre de f<strong>la</strong>men ou de<br />

sacerdos, suivant qu’il se trouve ou non dans les conditions requises par le<br />

f<strong>la</strong>minat2. Les deux titres se rencontrent indifféremment dans toute <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Il<br />

est assisté, comme le prêtre provincial, par une prêtresse appelée, elle aussi,<br />

tantôt sacerdos, tantôt f<strong>la</strong>minica, <strong>et</strong> qui est le plus souvent, sinon toujours <strong>et</strong><br />

1 Mommsen, Inscriptiones helv<strong>et</strong>icae, 142, 189, 193, 262, 288.<br />

2 § 1.

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