La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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le même personnage y est mentionné pour avoir été édile de <strong>la</strong> cité <strong>et</strong> édile du<br />
vicus.<br />
[INCORPORATION DU PAGUS AU VICUS] L’incorporation du pagus au vicus a<br />
précédé partout celle du territoire au chef-lieu. Ce phénomène représente le<br />
premier stade dans l’évolution de l’État gaulois. Nulle part il ne se constate mieux<br />
que dans le pays des Helvètes. Une inscription du Ier siècle ap. J.-C. nous y<br />
montre les pagi comme les seuls corps politiques1. Les documents postérieurs ne<br />
nous <strong>la</strong>issent plus voir que des vici, les vici de Lousonna (<strong>La</strong>usanne), de<br />
Minnodunum (Moudon), d’Eburodunum (Yverdon), de Salodurum (Soleure), de<br />
Vitudurum (Obenvinterthur), de Vindonissa (Windisch), d’Aquae (Baden), de<br />
Turicum (Zurich).<br />
[FORMATION DES CITÉS RHÉNANES] Les pays rhénans formaient un monde à part,<br />
moins celtique que germanique. Dans ces pays les Romains n’ont vu d’abord que<br />
des nations (gentes), non des cités. C’est de ce nom que Pline désigne les<br />
Némètes, les Triboques, les Vangions, les Ubiens, les Cugerni, les Bataves. Ce<strong>la</strong><br />
veut dire que ces peuples étaient plus éloignés que les Gaulois du régime de <strong>la</strong><br />
cité <strong>romaine</strong>. En eff<strong>et</strong>, au moment où ces derniers s’éveil<strong>la</strong>ient à <strong>la</strong> vie urbaine,<br />
elle n’avait d’autre foyer dans les contrées rhénanes que <strong>la</strong> colonie de Cologne,<br />
fondée par l’empereur C<strong>la</strong>ude en 50. Ce fut Vespasien (69-79) qui commença <strong>la</strong><br />
transformation de <strong>la</strong> Germanie supérieure en créant <strong>la</strong> cité des Némètes, dont le<br />
chef-lieu, Noviomagus, devint <strong>la</strong> colonie F<strong>la</strong>via Nem<strong>et</strong>um (Spire). Vers <strong>la</strong> même<br />
époque tris probablement furent organisées les cités des Vangions <strong>et</strong> des<br />
Triboques. Ce que Vespasien avait fait pour <strong>la</strong> Haute-Germanie, Trajan (98-117)<br />
le fit pour <strong>la</strong> Germanie inférieure. Il fonda sur le Rhin, en face du confluent de <strong>la</strong><br />
Lippe, dans le pays des Cugerni, <strong>la</strong> colonie Ulpia Trajana, <strong>et</strong> plus bas, dans le<br />
pays des Bataves, <strong>la</strong> colonie Ulpia Noviomagus (Nimègue). <strong>La</strong> ville de Lugdunum<br />
(Leyde) servit de centre à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion côtière. C’est <strong>la</strong> même politique qui avait<br />
fait ériger les deux Germanies, considérées primitivement comme des territoires<br />
purement militaires, en provinces véritables, de manière à les rattacher plus<br />
étroitement à l’Empire.<br />
Limité d’abord à <strong>la</strong> rive gauche du Rhin, le mouvement ne tarda pas à s’étendre<br />
sur <strong>la</strong> rive droite, <strong>et</strong> ce fut encore grâce à l’impulsion donnée par Trajan. <strong>La</strong> ville<br />
de Lepodunum (<strong>La</strong>denberg) devint le chef-lieu des Suèves du Neckar, formant <strong>la</strong><br />
cité Ulpia Sueborum Nicr<strong>et</strong>ium. Elle avait pour voisine au Nord <strong>la</strong> cité des<br />
Mattiaques du Taunus (civitas Mattiacorum Taunensium), avec Castellum<br />
Mattiacorum, en face de Mayence, pour chef-lieu. <strong>La</strong> région méridionale des<br />
Champs Décumates étant administrée, comme un domaine impérial, par un<br />
procurateur résidant à Sumelocenna (Rottenburg, sur le Neckar), n’arriva qu’assez<br />
tard au régime de <strong>la</strong> cité, inséparable des franchises municipales. C’est au<br />
troisième siècle seulement que nous voyons apparaître <strong>la</strong> cité Sumelocennensis<br />
(Rottenburg) <strong>et</strong> <strong>la</strong> cité Aurelia Aquensis (Baden-Baden). <strong>La</strong> cité de Mayence se<br />
constitua plus tard encore, vers <strong>la</strong> fin du même siècle2.<br />
Toutes ces cités étaient organisées sur le modèle romain, avec des duumvirs,<br />
des édiles, des décurions, plus exactement <strong>et</strong> plus complètement que les cités<br />
gauloises, car, ainsi qu’on le verra plus loin <strong>et</strong> pour des raisons que nous<br />
1 Mommsen, Inscriptiones helv<strong>et</strong>icae, 192.<br />
2 Livre III, chap. I, § 5. On n’a pu déterminer exactement l’emp<strong>la</strong>cement de <strong>la</strong> cité Alisinensis, ni aucunement<br />
celui de <strong>la</strong> cité des Audersenses.